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Veeren Connection : les bras droits du caïd ont investi dans les courses hippiques

La Commission anticorruption a établi le lien entre le réseau du trafiquant de drogue emprisonné et l’univers des courses hippiques. Tony Riacca, l’homme chargé de faire blanchir son argent, a investi dans l’achat d’un cheval de course. Celui qui lui remettait l’argent, Paul Ivan Sadien, a été arrêté par l’Icac le mercredi 26 juillet.

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Peroomal Veeren a bel et bien investi dans les courses hippiques à travers des prête-noms afin de blanchir son argent. C’est ce que vient de confirmer l’Independent Commission against Corruption (Icac) dans son enquête sur le volet blanchiment autour de la saisie des 157 kilos d’héroïne en provenance de l’Afrique du Sud effectuée en mars dernier. Les hommes de main du trafiquant de drogue emprisonné, à l’instar de Tony Riacca, ont fait l’acquisition de coursiers au sein de plusieurs écuries.

Arrêté par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) en juin dernier, car considéré comme celui qui « place » l’argent du caïd, ce salesman de Sunshine Auto s’est offert 50 % du cheval Black Parrot aux côtés de sa compagne Natasha Caprice. Ce cheval court sous les couleurs de l’écurie Preetam Daby, un ancien jockey devenu entraîneur, comme l’a découvert la Commission anticorruption qui a procédé à l’arrestation de Paul Ivan Sadien, le « comptable » de Peroomal Veeren, dans la matinée du mercredi 26 juillet.

Fiché à la police

Ce plombier de Cité Mangalkhan, Curepipe, a été identifié par l’Icac comme étant celui qui remet occasionnellement l’argent de Peroomal Veeren à Tony Riacca. Lequel se charge ensuite de le distribuer aux personnes chargées de le blanchir, notamment Christelle Bibi qui gère un magasin à Curepipe, et l’ex-gardien de prison Oumeshlall Ramsurrun qui possède, avec sa compagne Bibi Maitab Phutally, deux appartements à Flic-en-Flac et qui est soupçonné de superviser le conditionnement de la drogue en Afrique du Sud.

Connu de l’Adsu pour avoir été arrêté dans une affaire de drogue en 2013, Paul Ivan Sadien a été traduit en cour de Curepipe dans la journée de mercredi pour blanchiment. Il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 50 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 100 000. Durant son interrogatoire, il a admis avoir été partie prenante d’un réseau de drogue. Ce qui expliquerait comment il a fait la connaissance de Peroomal Veeren lors de son séjour à la Prison centrale.

Le caïd, a-t-il souligné, l’a incité à devenir un maillon de son réseau. En guise de récompense pour services rendus, il a obtenu deux Toyota Vitz acquises chez Sunshine Auto, la société des frères Elaheebocus, qui fait déjà l’objet d’une enquête de l’Icac. Paul Ivan Sadien s’est retrouvé dans le viseur de l’Icac lors d’un exercice de vérification et celle-ci a, en parallèle, entendu divers acteurs du monde des courses.

Acquisition de chevaux

Au début de l’enquête, l’Icac avait procédé à l’interrogatoire de Simon Jones, propriétaire de l’écurie qui porte son nom. Elle a aussi mis la main sur des documents concernant les procédures d’acquisition de chevaux. Des éléments confirmant l’implication de certains acteurs du monde hippique dans le blanchiment d’argent lié au trafic de drogue ont été établis. Les chevaux soupçonnés d’avoir été acquis à travers cette combine peuvent être vendus ou échangés. Ils ont fait l’objet d’un Attachment Order en Cour suprême.

Les chevaux concernés ne sont cependant pas interdits de participer aux courses hippiques du Champ-de-Mars. L’enquête de l’Icac devra déterminer si d’autres biens ou d’autres chevaux ont été acquis avec l’argent provenant du trafic de drogue. À mercredi, les enquêteurs de la commission anticorruption ont aussi obtenu des ordres de la Cour pour placer sous scellés le Stakes Money. Il s’agit des sommes d’argent que remportent les propriétaires de chevaux gagnants ou placés après chaque course.

 

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