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Vedna : «Li ti deza dir mo ser, mo pou bat twa, mo pou touy twa» 

La maison abandonnée où ils habitaient et où le drame a eu lieu. La victime était une femme battue qui voulait échapper à l’emprise de son conjoint violent. Le suspect est passé aux aveux.

Lajwantee Beerbul, âgée de 47 ans, est décédée des suites des coups violents infligés par son conjoint, Pierre David Latour. Cette mère de famille, originaire de Montagne-Blanche, souhaitait quitter l'homme qui partageait sa vie depuis environ deux ans, mais il ne lui en a pas laissé l'occasion. Le samedi 21 octobre dernier, une énième dispute a éclaté, et son compagnon l'a violemment agressée en la frappant à plusieurs reprises sur le corps et la tête.

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La victime, surnommée Sarita par son entourage, ne s'est pas relevée cette fois-ci. Elle a perdu connaissance et est décédée tôt le dimanche matin. Son conjoint a tenté de faire croire qu'elle était tombée dans les toilettes, mais l'autopsie a confirmé l'ampleur de la violence subie par la quadragénaire. Le présumé meurtrier a avoué. Son fils, sa fille et leurs conjoints respectifs ont également été impliqués dans cette sordide affaire.

Vedna Emrit a le cœur meurtri. Sarita, la troisième enfant d'une fratrie de quatre filles, était une femme battue. « Les années que ma sœur a vécues avec cet homme étaient un supplice », confie-t-elle. Sarita et sa famille sont originaires de Montagne-Blanche. En 1995, elle s'est mariée et est venue vivre à Grand-Baie avec son époux. Elle avait alors 19 ans. De cette union, elle a eu deux fils.

« Mais ils ont rencontré des problèmes et leur couple n'a pas survécu », explique-t-elle. Sa sœur s'est donc séparée de son mari. Peu de temps après, elle a fait la connaissance de Pierre David Latour. « Elle travaillait comme agent de sécurité. C'est ainsi qu'elle a rencontré cet homme, car lui aussi travaillait dans le même secteur », raconte Vedna.

Sous le charme de Pierre David Latour, Sarita l'a rejoint. « Il n'avait rien, et avec sa fille, son fils et leurs conjoints, ils squattaient une maison abandonnée à Grand-Baie », se lamente sa sœur. Ce qui avait commencé comme une histoire d'amour s'est rapidement transformé en un calvaire pour Sarita. Derrière son visage souriant se cachait toute sa souffrance.

« Il était jaloux. Personne ne pouvait poser les yeux sur ma sœur. Si jamais il surprenait un autre homme parlant avec Sarita, ou même un simple regard, il la frappait. Il se souciait peu de l'endroit où ils se trouvaient, il frappait ma sœur, même en public. Le comble, c'est que les enfants de ce dernier maltraitaient aussi ma sœur », poursuit-elle.

Vedna ne compte plus le nombre de fois où sa sœur l'a appelée pour lui raconter l'enfer qu'elle vivait aux mains de son compagnon. « Li ti deza dir mo ser ‘mo pou bat twa, mo pou touy twa’ », se souvient-elle. Des paroles que Vedna a mémorisées, craignant qu'un jour elles ne se réalisent. 

« Un mois avant ce drame, ma sœur avait été sauvagement battue par son compagnon. Elle l'avait quitté. Un beau-frère l'a rencontrée alors qu'elle était dans un état pitoyable avec des ecchymoses partout.

Nous l'avions alors emmenée à l'hôpital pour qu'elle se fasse soigner. Elle y est restée trois jours avant d'obtenir sa décharge de l’hôpital », se rappelle sa sœur. Une fois sortie, elle était retournée chez son fils et son ex-mari à Grand-Baie. Mais peu de temps après, Sarita est retournée avec son compagnon. « Je lui avais dit de le quitter définitivement, mais cela n'a pas suffi », regrette Vedna. Le dimanche 22 octobre, elle a appris que sa sœur était décédée. « C'est son fils qui m'a prévenue. J'étais convaincue qu’il avait quelque chose à voir avec la mort de ma sœur », dit-elle.

L'autopsie pratiquée sur la victime lui a donné raison, car des traces de coups ont été découvertes sur son corps. Elle est décédée des suites d'une hémorragie intracrânienne causée par des coups à la tête.

L'enquête menée par la CID de Grand-Baie a abouti à l'arrestation de son compagnon, Pierre Didier Latour, présumé meurtrier, ainsi que de son fils, Sen William Latour, de sa fille, Emma Usha Latour, et de leurs conjoints respectifs, Sephora Davina Jean et Didier Edouard. Le compagnon a été inculpé provisoirement de meurtre, tandis que les autres suspects font face à une inculpation provisoire de complot. Ils restent en détention policière.

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