« Port-Louis sera inhabitable et deviendra une zone sinistrée à l’avenir. » Vassen Kauppaymuthoo est catégorique. L’heure n’est pas au « blame game », dit-il, mais aux mesures qui peuvent être prises lors des prochaines averses. Le pays étant déjà en pleine saison cyclonique, l’on ne peut que limiter les dégâts pour l’instant, avance l’océanographe et ingénieur en environnement. Et d’ores et déjà, la formation d’un nouveau cyclone se profile à l’horizon.
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Face à cette situation, il propose des mesures à court, moyen et long termes pour éviter des pertes de vies humaines. Vassen Kauppaymuthoo rappelle que Port-Louis est comme une cuvette et a été comblé sur la mer. Ainsi, la zone depuis les Casernes centrales jusqu’au Parlement, est en contrebas. Dès qu’il y a de fortes averses, ladite zone est automatiquement inondée. L’installation de drains ou autre ne changera rien, selon lui. Cette partie de Port-Louis devient immédiatement inhabitable à chaque forte averse, souligne-t-il.
Avec l’approche du futur cyclone Candice, il est d’avis que dès l’alerte cyclonique, cette région de Port-Louis devrait être évacuée et interdite d’accès. « Port-Louis va devenir inhabitable et doit être décrété zone sinistrée, une ville qui sera dangereuse face aux risques des catastrophes naturelles », prévient-il.
Il préconise ainsi les mesures suivantes :
À court terme :
- Décréter Port-Louis comme une ville sinistrée dès l’alerte cyclonique de classe 1
- Les résidents des zones à risque doivent se préparer pour une éventuelle évacuation
- Mettre en place un système d’alerte lié au niveau de l’eau, avec le déclenchement d’une sirène pour prévenir la population de l’imminence d’un danger, incitant à se mettre en hauteur ou à évacuer la zone
- Installer des capteurs dans les cours d’eau pour avertir de la montée des eaux ; Démolir les murs/obstacles qui bloquent le passage de l’eau.
- Vassen Kauppaymuthoo plaide également pour une sensibilisation de la population aux mesures d’évacuation qui doivent être mises en place selon un plan bien précis, pour éviter toute scène de panique.
À moyen terme :
- Détruire certains quartiers de Port-Louis pour faciliter le passage des eaux pluviales. Les bâtiments dans les zones inondables doivent être construits sur pilotis à trois mètres de haut
- Relocaliser ceux qui sont dans les zones inondables, que ce soit à Port-Louis ou ailleurs. Les personnes concernées peuvent choisir de vendre, de s’adapter en construisant sur pilotis, de convertir leur terrain en terre agricole ou de signer un document certifiant l’acceptation de vivre dans une zone dangereuse.
À long terme :
- Décréter Port-Louis comme une zone sinistrée avec la délocalisation de toutes les activités vers le centre de l’île, avec l’extension des zones inondables due à la montée du niveau de la mer
- Transformer Port-Louis en forêt endémique, « wetland » ou encore en zone de conservation. Cela devrait se faire par phases.
Selon Vassen Kauppaymuthoo, les polices d’assurance devraient également être revues par rapport aux catastrophes naturelles. Pour lui, l’État devrait mettre en place un fonds de compensation bien défini, qui couvrira toutes les victimes de catastrophes naturelles, sans aucune distinction. Ce fonds devrait couvrir à la fois les biens publics et privés.
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