Vasantt Jogoo, urbaniste : «Il est déjà trop tard !»

Peut-on revoir le modèle de développement urbain sur le plan national pour mieux faire face aux futurs cyclones ? « Il est déjà trop tard ! Si nous avons un gros cyclone, il y aura des surprises », répond sans hésitations l’urbaniste Vasantt Jogoo. Selon ce dernier, tout ce qu’on peut espérer accomplir à ce stade, c’est de réduire l’impact.

« S’il y avait eu un peu plus de pluie, peut-être pendant quelques jours encore, Maurice n’aurait pas eu la capacité de drainer l’eau. Il y aurait eu beaucoup plus d’accumulations », affirme ce dernier. Les infrastructures auraient été endommagées à tous les niveaux, selon lui, que ce soit en termes de routes impraticables ou de fourniture d’électricité. La faute à une urbanisation sauvage. « Plus on urbanise, plus les inondations s’aggravent. La relation est assez directe », explique Vasantt Jogoo. « On construit un peu partout, n’importe comment. » Ce qu’il manque, selon lui, c’est une loi stricte qui règlemente le développement physique au niveau national. « On peut seulement minimiser les dégâts en construisant des drains, par exemple », ajoute-t-il. Des constructions dans les zones sensibles pour l’environnement devraient être interdites, avec une politique de zonage définie. 

L’autre aspect problématique, ce sont les houles : « Nous n’en avons pas trop souffert avec Berguitta, mais les houles sont fortes généralement en plein cyclone. Les dégâts risquent d’être importants, avec le développement sauvage qu’il y a eu sur le littoral. La côte a été urbanisée à outrance, les wetlands envahies… »