
Deux morts en un an et demi. Bibi Faeza Rawa a été trouvée brûlée vive dans son salon à Plaine-Verte, en juin 2023. Son fils, Muhammad Bilall Khodabuccus, a été découvert mort dans sa cour à Vallée-Pitot en mai 2025. Leurs proches estiment qu’ils ont été tués et réclament justice.
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Bibi Faeza Rawa, 41 ans, dormait sur un canapé près de la fenêtre dans son salon. À 4 heures, le 7 juin 2023, un cocktail Molotov a atterri dans la maison. Sa sœur, réveillée par l’explosion, a vu deux hommes s’enfuir à moto. Faeza Rawa était en feu.
Elle a été transportée dans un état critique à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, puis transférée à Candos. Malgré les soins, ses brûlures se sont infectées. Le 2 août 2023, elle est morte à la suite d’une septicémie.
Aucune arrestation. Aucun suspect. La Major Crime Investigation Team a pris l’affaire en main. La police a promis une récompense de Rs 200 000 pour toute information. Depuis, le silence.
Le 25 mai 2025 : Bilall Khodabuccus trouvé mort dans sa cour
La douleur de la perte de Faeza Rawa commençait à s’estomper quand un nouveau coup du sort frappe : Muhammad Bilall Khodabuccus, 24 ans, est découvert sans vie dans sa cour à Alma Street, à Vallée-Pitot. Étendu sur le côté, de la mousse au coin de la bouche, il ne respirait plus. Son oncle a mandé la police, qui l’a conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où sa mort a été constatée.
L’autopsie a attribué sa mort à un œdème pulmonaire. Mort naturelle, disent les autorités. Le frère du défunt n’est pas d’accord. « Il avait des marques sur le corps, des ecchymoses. Ce n’est pas une overdose, c’est une agression ! », avance son frère Zakaiya.
La version officielle ne convainc ni la tante ni le frère du défunt. Ils réfutent l’hypothèse selon laquelle Bilall serait décédé en raison de sa dépendance à la drogue. « C’est faux de dire qu’il était juste un drogué retrouvé mort. Mon frère avait des ecchymoses sur le corps. Il a été agressé, j’en suis convaincu », ajoute son frère.
Etouffer la vérité
Pour les proches, la coïncidence est trop grande pour être ignorée. « D’abord on tue Faeza avec un cocktail Molotov, ensuite son fils est trouvé mort dans sa cour. Comment croire qu’il n’y a aucun lien ? », dit un cousin.
Zakaiya, 26 ans, le frère aîné de Bilall Khodabuccus, est convaincu que les deux affaires sont liées. « Ils savaient quelque chose. Ou on a voulu leur faire payer quelque chose. Mais dans les deux cas, on veut étouffer la vérité », poursuit la tante de Bilall.
À ce jour, aucun suspect n’a été arrêté dans l’affaire Faeza Rawa. Dans le dossier Bilall Khodabuccus, aucun élément suspect n’a été trouvé. La douleur est grande, la colère aussi.
Souhayla et Zakaiya sont du même avis. « On veut le faire passer pour un toxicomane mort de ses excès, mais ce n’est pas la vérité. » La famille demande que l’enquête soit rouverte et que la police prenne en compte leurs soupçons.
Elle compte faire une demande formelle au poste de police de Vallée-Pitot et à la MCIT.
« Mon frère portait des marques… ce n’est pas la drogue qui l’a tué »
Mohammad Zakaiya, 26 ans, était proche de son frère Bilall. Lorsqu’il a appris sa mort, il s’est rendu sur les lieux. « Mo trouv la poliss ti fer sentry, monn remarke kouma dir li finn gayn bate. Polisie sentry la ti dir mwa : “Pa touss lekor, ena foul play ladan.” »
À l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, il affirme avoir vu des traces suspectes : « Ti ena enn morsure lor so vant, ek gros ecchymoses lor so figir. » Il évoque aussi des conflits fréquents entre Bilall et un proche, tous deux dépendants. « Lavey, mo frer ti dir mwa ki sa pross la ti menas bat li. Bilall dan le passe ti mem al lapoliss Plaine-Verte plizir fwa pou fer kone kan li ti gayn bate. »
Souhayla : « La poliss bizin verifie kamera safe city »
Souhayla, 31 ans, est la sœur de Bibi Faeza Rawa et la tante de Bilall. Pour elle, il subsiste des zones d’ombre sur les circonstances de la mort de son neveu. « Ena kitsoz pas normal. Personelman, mo finn zwen enn so kamarad. Il m’a appelé après ses funérailles. Li dir mwa : “To kone ki Bilall finn gayn bate avek enn pross ?” La poliss bizin verifye kamera Safe City », dit-elle.
Selon Souhayla, le jour de sa mort, vers 14 heures, Bilall l’a rencontrée à la gare du nord, où elle travaille. « Li finn pass lame dan mo figir, lin dir moi : “Mo vini taler”. » C’est la dernière fois qu’elle a vu son neveu vivant.
La douleur est grande pour cette femme déjà brisée par la perte de sa sœur. « Mo ser finn mor, ziska zordi bann kriminel pa ankor atrape. Aster so garson finn mor parey… Tigit tigit nou tou pou fini mor », lâche-t-elle.
« On ne veut pas enterrer nos morts avec leurs secrets. On veut des réponses. On veut savoir qui a lancé le cocktail Molotov sur ma sœur et qui a tué mon neveu. Si bizin fer ene kont lotopsi la poliss bizin fer li », fait observer Souhayla.

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