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À Vacoas : Marie Laurence Cateaux danse le séga pour ses 100 ans

Marie Laurence Cateaux Grand-Mère danse le sega.

Le bonheur, Marie Laurence Cateaux le savoure avec six enfants, quatorze petits-enfants et dix-huit arrière-petits-enfants qui l’aiment tous profondément… Danser le séga avec eux, lors de la célébration de ses 100 ans au Racing Club de Trianon, le 3 mars dernier, a été un moment fort en émotions. C’est en doyenne lucide et fière qu’elle se remémore les détails d’une vie comblée.

Née le 22 janvier 1919 à Vacoas, Marie Laurence Cateaux a grandi à Camp Louison, Vacoas. Toutefois c’est le 3 mars 1919 que ses parents enregistrent sa naissance. Fait qui marque l’existence de la centenaire, c’est qu’elle a deux dates d’anniversaire.

Son père Gabriel Louison était foreman à la gare des trains alors que sa mère Eugénie était femme au foyer. Les enfants du couple Louison sont Eda, Marga, Laurence, Gabrielle, Clémence, Raymond, Joseph et Noël.

« Mon enseignant avait un petit rotin. Je n’aimais pas aller à l’école. Je suis restée à la maison pour faire l’enseignante auprès de mes frères et sœurs », confie Marie Laurence Cateaux qui n’a fait que jusqu’à la STD III.  À 15 ans, elle commence la couture, une passion qui devient bien des années plus tard son métier. Et c’est à 23 ans qu’elle épouse Noël Cateaux, un tailleur qu’elle rencontre lors d’un bal dansant à Curepipe. De cette union sont nés six enfants : Lewis, Gérard, Ginette, Vivian, Claudette et Mario. Patricia est, elle, la fille que Noël et Laurence adoptent en 1971 alors qu’elle avait huit ans.

De cette époque vécue dans la modestie dans une case en paille mais emplie de grandes richesses, Laurence Cateaux garde le souvenir d’une vie entourée, meublée par le travail constant, et un savoir-faire formidable et sans limites. Cela jusqu’à ce que son mari et lui fondent leur foyer à la rue Jackson à Vacoas. « Noël était un bon garçon. On s’aimait beaucoup. Il a toujours pris soin de moi et de nos enfants ».

Lorsque Noël intègre l’armée durant la Deuxième Guerre mondiale, Laurence élève seule ses enfants. Mais la tâche n’est pas de tout repos en attendant le retour de son mari bien-aimé. « Turbulent, mon deuxième fils Gérard s’en prenait à son grand frère Lewis qui a un souffle au coeur. Ses espiègleries étant de trop, j’ai décidé de l’envoyer à Port-Louis chez ma cousine Thérèse, qui était enseignante pour le corriger. Je pense que j’ai bien fait », dit-elle en éclatant de rires. Et de poursuivre que lorsque son époux était rentré à Maurice, il a travaillé en tant que coupeur chez Pierre-Laurent, un tailleur de renom qui gérait à l’époque, le Palais des Costumes. Au fil du temps, le couple Cateaux, à cheval sur les principes, veille à l’éducation de leurs enfants. Ces derniers en savent sur la force de caractère de Laurence.

De fil en aiguille …

mariePour confectionner des habits, Laurence Cateaux s’inspire des magazines de mode laissés par les passagers des bateaux en escale à Port-Louis à l’époque. Idem pour ses sœurs - Marga qui enseigne la broderie aux épouses des fils Gujadhur et Eda, qui coud pour la famille Harel. Laurence, elle, est couturière privée pour la famille Fannuchi qui habite alors Highlands. Un métier qu’elle exerce pendant bien des années. Ses confections : des robes de mariées, des robes pour enfants et des tailleurs, entre autres.

De couturière à maman formidable, Laurence fait tout pour garder sa famille heureuse d’année en année.  Mais Noël pousse son dernier soupir à l’âge de 83 ans au plus grand regret de sa femme qui l’aimait tant. À 80 ans, Laurence rend définitivement son tablier pour la couture. L’âge lui faisant défaut, elle connaît une baisse de la vision et peine à enfiler une aiguille, chose qui était autrefois, un jeu d’enfant.

Une centenaire avec du style

À 100 ans, Laurence est très coquette avec sa robe ainsi que son collier et ses chaussures assortis. L’ancienne couturière a du style, d’ailleurs sa garde-robe en témoigne.  « Être bien habillée est essentiel », dit-elle, avec le sourire. Laurence est une personne qui n’est pas pressée par le temps même si d’autres personnes âgées se retrouvent, elles, confinées dans la solitude.

Au quotidien, elle se réveille à 6h30. Autonome, elle prend sa douche, s’habille et se poudre le visage. Ensuite, elle prend son petit-déjeuner avant de s’installer confortablement dans le canapé pour regarder un film. Elle passe aussi beaucoup de temps à écouter la radio et en profite souvent pour faire quelques pas de danse en solo dans la bonne humeur. Cette dame, qui a conservé une mémoire étonnante et une santé de fer malgré son âge, confie qu’elle peut manger un dhal puri en soirée sans souci, tout en éclatant de rire. Marie Laurence Cateaux demeure une personne rayonnante, dont le secret a certainement été de prendre la vie du bon côté. La centenaire adore la marche, la danse et aussi les sorties en famille. Elle est aussi chanceuse, dit-elle, de recevoir l’eucharistie à domicile tous les dimanches, faute de ne pas pouvoir se rendre à l’église comme au bon vieux temps. Nous apprenons aussi que la centenaire a effectué de nombreux voyages avec sa fille Ginette. Elle a, en outre, visité l’Inde, l’Irlande, l’Angleterre, la Malaisie, le Singapour et Hong Kong.

 

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