Elles disent avoir été victimes de paralysie peu après leur vaccination. Devenues partiellement invalides, ces deux personnes réclament non seulement des explications, mais aussi une pension d’invalidité. Les effets secondaires restent rares.
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Jean-Bernard, fleuriste de 47 ans : «J’ai perdu l’usage de mon bras droit»
Jean-Bernard, 47 ans, est fleuriste depuis une vingtaine d’années. Il a perdu l’usage de son bras droit, deux semaines après avoir reçu sa 2e dose de vaccin, administrée en août. Ce quadragénaire, qui a fait carrière sur des paquebots, raconte qu’il a commencé à ressentir des picotements au niveau des deux mains, mais beaucoup plus au niveau de la main droite. « Je me suis rendu à l’hôpital, mais les médecins m’ont dit que les engourdissements et autres picotements sont normaux après l’injection du vaccin », explique-t-il. Les jours passent, mais le fleuriste ne constate aucune amélioration. Pire. Il ne ressent aucune sensation au niveau de son bras droit. Il se tourne alors vers le privé.
« C’est un médecin du privé qui, après m’avoir ausculté, m’a fait comprendre que j’avais des caillots sanguins au bras droit », explique-t-il. Jean-Bernard sollicite un autre médecin du privé et ce dernier, selon notre intervenant, lui indique que l’origine de sa paralysie pourrait être le vaccin contre la Covid-19. Mais le fleuriste ne s’apitoie pas sur son sort. Depuis quelques semaines, il pratique des sessions de physio-massage, afin de regagner l’usage de son bras droit. Droitier de naissance, Jean-Bernard confie qu’il lui est difficile de continuer sa routine quotidienne avec sa main gauche. « Toute ma vie a basculé en l’espace de trois semaines. Jusqu’ici, mes traitements médicaux m’ont coûté environ Rs 35 000. Cela fait environ un mois depuis que je ne travaille pas », indique Jean-Bernard.
Ne perdant pas espoir, le fleuriste réclame une aide sociale. Cependant, il requiert des explications du gouvernement. « Je suis dans le flou total, depuis que j’ai perdu l’usage de mon bras. J’ai le droit d’avoir des réponses à mes interrogations. Je pense que, tout comme moi, il y a un bon nombre de personnes qui sont dans cette situation, mais qui sont réticentes à sortir de l’ombre. J’ai au moins de la chance de pouvoir marcher. Mais il doit y avoir plusieurs personnes qui sont dans un état pire que moi », poursuit notre intervenant.
Rappelons qu’il y a environ huit ans, Jean-Bernard avait fait un accident vasculaire cérébral (AVC). La cause principale étant la fatigue, lorsqu’il travaillait sur les paquebots, confie-t-il. « La partie gauche de mon corps a été légèrement affecté. Mais je me suis remis à 100 % au fil des années. Le fait que c’est seulement mon bras droit qui soit paralysé après une injection suscite des centaines d’interrogations », tonne Jean-Bernard.
Mère de trois enfants, 26 ans, enceinte de cinq semaines - M.S. : «La vie m’est devenue insupportable»
M.S., 26 ans, a trois enfants et accouchera d’un quatrième dans quelques mois. Elle menait « une vie normale » jusqu’à ce qu’elle fasse sa 2e dose de vaccin contre la Covid-19 en juillet dernier. Près d’un mois plus tard, soit début septembre, elle s’est retrouvée complètement paralysée. Si elle garde l’espoir de retrouver l’usage de ses membres, elle espère obtenir une pension d’invalidité afin de pouvoir nourrir ses enfants. Car elle est sur le point de perdre son travail et son époux exerce comme maçon.
Toutefois, notre interlocutrice se qualifie comme étant une « femme forte ». Le travail ne lui faisait pas peur, se rappelle-t-elle. « La vie m’est insupportable », lâche M.S. qui ne peut rien faire sans le coup de main d’autrui. Elle dit se sentir mal dans son corps et surtout très mal dans sa « nouvelle vie ». Mais elle essaie de croire qu’elle regagnera un jour l’usage de son bras et de sa jambe gauche. Son rêve est de reprendre sa vie, là où elle l’a laissée.
« Ma première dose vaccinale remonte à juin », avance cette mère de famille. Un mois plus tard, soit le 2 juillet dernier, elle a été appelée à faire sa seconde dose de vaccin. Elle raconte : « Une semaine plus tard, j’ai commencé à ressentir des crampes et des engourdissements momentanés au niveau du bras et du pied gauche. Je n’y ai porté aucune attention, car je croyais que j’étais en proie à une crampe passagère. » Le 10 juillet, elle commence à ressentir des douleurs atroces au niveau de la tête. Après avoir pris quelques anti-inflammatoires, qui n’ont fait aucun effet, elle a dû se rendre à l’hôpital de Candos. Là-bas, elle est soumise à une série d’examens médicaux (anémie, diabète et tension artérielle). Rien d’alarmant n’est détecté,
Deux jours plus tard, elle est en proie à une paralysie généralisée du côté gauche de son corps, soit identique à un accident vasculaire cérébral (AVC). « Mes lèvres se déforment, je m’affaiblis et les engourdissements deviennent intenables », se remémore M.S. Elle est immédiatement traitée par le personnel médical. Le lendemain, cette mère de famille est, une fois de plus, soumise à d’autres examens qui ne révèlent rien. Elle décide d’avoir recours à un médecin privé pour effectuer une imagerie par résonnance magnétique (IRM) et une électromyographie. Aucune anomalie n’est révélée. « C’est ainsi que le médecin du privé m’a dit que la seule raison possible pourrait être le vaccin qu’on m’a administré. Cela pourrait expliquer le fait que j’ai complètement perdu l’usage de mon bras droit et ma jambe droite. D’ailleurs, je n’éprouve aucune sensation dans cette partie de mon corps », dit-elle.
Un malheur n’arrive jamais seul. Son congé maladie arrive à terme et elle sera appelée à contracter un congé sans solde (leave without pay). Elle n’obtiendra donc aucune rémunération pour le mois d’octobre. « Comment vais-je faire pour subsister ou encore rembourser le montant contracté (sous forme d’emprunt) au sein de la compagnie pour régler mes frais médicaux ? » se demande-t-elle. Cette mère de famille n’a aucun choix que de demander aux autorités de lui venir en aide.
Pas de communication du High Level Committee samedi
Le High Level Committee sur la Covid-19 a été contacté pour de plus amples renseignements. Mais nous avons été priés d’attendre jusqu’à lundi pour une déclaration. « On peut en parler lundi matin ? » nous a-t-on fait comprendre. Le ministère de la Santé et du Bien-être a aussi été sollicité pour des explications. Mais sans succès. Rappelons que le sens profond de notre article a été exposé en vue d’un élément de réponse concernant le nombre de personnes atteintes d’une quelconque forme de paralysie après la vaccination.
Le ministre du Travail promet de traiter les deux cas
Contacté samedi après-midi, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a été mis au courant des deux éventuels cas de licenciement. Il invite les deux employés atteints de paralysie, à savoir Jean-Bernard et M.S., de se rendre aux locaux du ministère du Travail, afin d’expliquer leur situation. Les officiers du ministère traiteront les deux cas, déclare Soodesh Callichurn.
Danielle Pascal, 77 ans, développe le zona dix jours plus tard
La retraitée prend des psychotropes
Danielle Pascal, retraitée de 77 ans, a été vaccinée le 21 août. Quatre jours plus tard, elle commence à ressentir des douleurs abdominales. Admise en clinique, la septuagénaire est soumise à une série d’examens médicaux qui ne révèlent aucune anomalie. Elle rentre chez elle, le mardi 28 août, et quelques jours plus tard, son corps commence à développer le zona. « Ma mère souffre d’atroces douleurs au niveau du dos et du ventre », explique sa fille aînée. Alitée, elle prend des psychotropes (sur ordre de son médecin traitant) afin de calmer ses douleurs. « Ma mère parle et mange difficilement. Elle éprouve également des difficultés à marcher et à dormir. Parfois, elle dort même à genoux. Pourtant, elle était très active, malgré son âge avancé », confie la fille de la septuagénaire.
Est-ce que le vaccin peut-être mis en cause ? Certains spécialistes sont prudents.
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