Une relation de proximité et les promotions font la force des opérateurs de la grande distribution, indique Uttam Sumaroo, secrétaire général de Masters Express. Dans cet entretien, il évoque également les fluctuations des prix enregistrées depuis le début de l’année.
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« Dans certaines régions, on compte trois opérateurs dans une seule zone de chalandise… »
Le chiffre d’affaires combiné des opérateurs évoluant dans le secteur de la grande distribution est passé de Rs 19,6 milliards l’an dernier à Rs 26,5 milliards cette année. Qu’est-ce qui explique cette forte progression ?
C’est dû principalement à deux facteurs. Premièrement, la stratégie de proximité qu’adoptent de plus en plus les opérateurs et, en deuxième lieu, il y a les promotions qui ont un impact significatif sur les ventes et les chiffre d’affaires.
La consommation reste plus ou moins stable depuis quelques années. La situation a-t-elle évolué ?
De nos jours, les consommateurs sont à l’affût des promotions. La majorité des consommateurs font leurs achats qu’après avoir pris note des remises que proposent les diverses enseignes. Si, en temps normal, les ventes restent stables, elles augmentent, toutefois, significativement quand les opérateurs font des promotions, notamment les milieux ou les fins de mois.
On compte plus de 130 points de vente dans le secteur de la grande distribution sans compter les petits commerces (boutique du coin, tabagie…). A-t-on atteint le seuil de saturation ?
On note déjà une saturation sur le marché. Dans certaines régions, on compte jusqu’à trois opérateurs dans une seule zone de chalandise. Ce qui fait que le marché est très disputé. D’ailleurs, la bataille est féroce entre les grandes chaînes de supermarché. Au niveau de Masters Express, qui regroupe 16 supermarchés, nous faisons tout pour être tout autant compétitifs. Par contre, les petits commerces (tabagies, boutiques,…) n’ont pas assez de moyens pour lutter avec les gros opérateurs. Dans 5 ans, j’ai bien peur que les boutiques du coin cesseront d’exister.
Les opérateurs misent beaucoup sur les promotions pour attirer la clientèle. Une situation qui impacte sur leurs marges. Qu’en est-il ?
Définitivement ! C’est le cas des supermarchés Masters Express. Leurs marges sont, aujourd’hui, très minimes et sont de l’ordre de 0 à 2 % sur les produits alors qu’elles tournaient autour de 8 à 10 % il y cinq voire dix ans. Cela a un impact sur nos activités, car pour avoir une profitabilité raisonnable, nous devons faire un maximum de ventes. La diminution de nos marges et le fait que, seuls, nous ne faisons pas le poids vis-à-vis des gros opérateurs sont d’ailleurs les raisons qui nous ont poussés à nous regrouper. Grâce à notre union, nous pouvons acheter des produits en plus grand volume et, ainsi, bénéficier de remises plus importantes avec les fournisseurs.
La Commission de la Concurrence a introduit récemment un programme d’amnistie pour lutter contre le prix de vente imposé. Que pensez-vous d’une telle mesure ?
Cette mesure ne peut qu’être bénéfique pour les consommateurs, car elle apportera une certaine uniformisation en termes de prix. Certains commerces ne pourront plus augmenter sensiblement leurs prix comparativement à d’autres opérateurs.
Le taux d’inflation amorce une courbe ascendante ces derniers mois, passant de 1,1 % en janvier à 2,4 % en juin. Quelles sont les plus grandes fluctuations en termes de prix enregistrées durant les six premiers mois de l’année ?
La plus grande fluctuation de prix enregistrée cette année est définitivement la hausse des prix des cigarettes et des boissons alcoolisées à la suite des mesures budgétaires. Dès l’application de nouveaux prix, les ventes ont chuté de l’ordre de 60 % durant les deux premières semaines. Toutefois, si aujourd’hui, la baisse des ventes est loin d’être si importante, elle tourne quand même autour de 20 à 25 %.
Récemment, les prix de la viande bovine et celle de l’agneau et du mouton ont enregistré une hausse. Idem pour le riz, qui a subi une majoration de l’ordre de 20 à 25 % sur la majorité des marques. Quant aux prix du lait et du grain sec, ils font le yo-yo cette année, tantôt en hausse, tantôt en baisse.
Doit-on s’attendre à d’autres hausses des prix d’ici à la fin de l’année ?
Oui, notamment des produits de base. À titre d’exemple, le prix du Pois du cap a tendance à grimper au mois de septembre.
Quels sont les projets de Masters Express ?
Nous comptons augmenter le nombre de nos supermarchés, qui passeront à 20 d’ici à la fin de l’année. Nous avons aussi pour projet d’importer directement nos produits et d’y apposer notre marque distributeur. C’est prévu pour 2018.
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