UTM : vers le départ de Sharmila Seetulsingh Goorah

Semaine cruciale en perspective pour l’UTM. Le contrat de la directrice arrive à terme. Les chances pour qu’elle soit reconduite à son poste sont nulles.

Clap de fin pour Sharmila Seetulsingh Goorah ? À quelques jours de l’expiration de son contrat, jeudi, tout porte à croire que le gouvernement ne la reconduira pas à son poste. Une source au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur nous confie que l’on s’apprête à injecter du sang neuf à la tête de l’établissement dont la gestion a été régulièrement décriée ces trois dernières années. La dernière critique en date contre l’administration de l’UTM et Sharmila Seetulsingh Goorah, émane du Report of the Second Cycle Audit of the University of Technology, Mauritius. Ce rapport a notamment critiqué l’ingérence de la directrice générale dans l’audit mené en novembre 2017. « Il y a eu une série de changements au niveau du conseil d’administration. Les membres et le Chairman ont été remplacés, le même exercice devrait s’appliquer à la direction de l’université », explique cette source. 

Même son de cloche au niveau du Prime Minister’s Office. « Nous sommes au courant de la situation à l’UTM et le bureau du Premier ministre a, en plusieurs occasions, pris note des doléances des syndicalistes et des étudiants sur la gestion de cette université », soutient-on au Bâtiment du Trésor. Le PMO se retrouve donc dans une logique de changement à la direction de l’UTM : « Si les personnes auxquelles nous avions confié des responsabilités ne se montrent pas à la hauteur, il faut prendre des actions ». Selon l’article 7(b) de l’UTM Act, il incombe au Premier ministre, suivant les recommandations du ministre de tutelle, de nommer le directeur général. 

L’UTM Employees Union, l’une des organisations les plus critiques envers la directrice auprès des autorités compétentes, exhorte le gouvernement à ne pas renouveler le contrat de Sharmila Seetulsingh Goorah. « Nous souhaitons que le prochain DG sorte des rangs de l’UTM. L’histoire a démontré que cela ne marche pas lorsqu’on recrute une personne hors de l’université, qui ne comprend rien à son fonctionnement. L’Université de Maurice l’a bien compris, et on voit ainsi qu’il y a bien moins de problèmes là-bas. »

La principale concernée se refuse à ce stade à tout commentaire sur son avenir. « La décision ne relève pas de mes prérogatives. »  Son entourage, tout en concédant son impopularité, fait ressortir « qu’elle a toujours été animée d’une volonté de bien faire. On aura beau critiquer sa performance, c’est grâce à elle qu’on a mis sur pied le collège médical de l’UTM, pour trouver une solution pour les anciens étudiants du DY Patil College», explique un de ses collaborateurs. 

Deux PNQ de Xavier-Luc Duval

Le fonctionnement de l’UTM a fait l’objet de deux Private Notice Questions à l’Assemblée. Le leader de l’opposition, sollicité pour un commentaire, soutient que la performance de l’UTM laisse beaucoup à désirer et ne fait pas honneur à Maurice. « Tout le monde est d’accord qu’il y a un trio infernal qui a pris l’université en otage. Le gouvernement n’a d’autre choix que de trouver une autre personne capable de diriger l’université », indique Xavier Luc Duval. Il ajoute que Maurice vient tout juste de chuter dans le classement pour l’indice de l’innovation. «  Si on suit cet indice, une des raisons de cette dégringolade est la qualité des universités locales. Beaucoup reste à faire à l’UTM et ce n’est pas cette dame qui le réussira », conclut-il.