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Utilisation des réserves de la Banque de Maurice - Dette publique :la polémique enfle

L’économiste et consultant Pierre Dinan souhaite que la Banque de Maurice maintienne son droit sur la politique monétaire et le gouvernement sur la politique fiscale. C’était lors d’un forum sur le Budget, organisé par le Mauritius Institute of Professional Accountants et l’Association of Chartered Certified Accountants, à Ébène, le mardi 11 juin.

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Il s’est prononcé contre la mesure budgétaire de prendre une partie des excédents de la Banque de Maurice pour le paiement anticipé de la dette publique. Il a ajouté que dans les annexes du discours du Budget, figurent plusieurs amendements aux législations régissant les activités de la Banque centrale.

« Depuis le 20e siècle, le gouvernement du Royaume-Uni a institué la séparation de pouvoirs entre le législateur et la Banque centrale de l’Angleterre. Cette dernière bénéficie depuis de toute son indépendance pour gérer la politique monétaire. La Nouvelle-Zélande a fait de même et fort probablement le Fonds monétaire international (FMI) l’a sans doute recommandé. Certes, depuis 1964, la Banque de Maurice n’a pas versé des dividendes annuellement à l’État comme elle aurait dû le faire techniquement. Mais cela a été une bonne chose puisqu’elle a pu éponger l’excès des liquidités du système bancaire. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose pour le gouvernement de prélever des excédents cumulés de la Banque centrale », a-t-il fait observer.

Pierre Dinan prône la séparation de pouvoirs

Sur un autre chapitre, il a évoqué la situation de ralentissement de l’économie mondiale, affectée notamment par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Il estime que cette situation affecte les marchés d’exportations des entreprises mauriciennes.

« Au niveau local, nos industries développées font face à d’importants défis. D’ailleurs, en mars, le FMI avait recommandé une baisse de la dette publique », a-t-il ajouté.

Pour l’année financière 2019/20, le produit intérieur brut est estimé à Rs 552,6 milliards avec une croissance de 4,3 %. Il a repris le chiffre de Statistics Mauritius qui avance une croissance à 3,9 % pour 2019, portée par l’exécution de gros projets d’infrastructures. La dette publique est estimée à 62,8 % à juin 2020 et à 60 % en 2021. « Fort heureusement, deux tiers de la dette publique se constituent de prêts à long terme et seulement 15 % sont externes », souligne-t-il.

 

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