Le terminal urbain prévu à l’Immigration ne verra pas le jour de sitôt. L’UNESCO, dans un rapport d’examen technique, demande que la conception soit revue, sous peine de voir l’Aapravasi Ghat perdre son statut de patrimoine mondial.
Afin que l’Aapravasi Ghat ne perde pas son statut de patrimoine mondial, l’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) exige que le gouvernement mauricien revoie sa conception du terminal urbain qui doit sortir de terre à la Place de l’Immigration, Port-Louis. Les autorités devront réadapter certains aspects pour pouvoir répondre aux conditions permettant à l’Aapravasi Ghat de conserver son statut de patrimoine mondial.
En août dernier, le gouvernement avait pu obtenir l’aval de l’UNESCO pour étendre le tracé du Metro Express de la Place d’Armes jusqu’à la gare de l’Immigration. Il aura fallu cinq ans de préparation et de négociations. Or, pour que le terminal urbain prévu à l’Immigration sorte de terre, il va falloir encore beaucoup de temps.
EcoAfrica Environmental Consultants Pty Ltd, consultant mandaté par le ministère des Arts et du patrimoine culturel pour réaliser un Heritage Impact Assessment/Visual Impact Assessment, avait soumis son rapport aux autorités. Celui-ci avait été transmis à l’UNESCO en mai 2023 pour être validé.
Toutefois, en lieu et place d’une validation, l’UNESCO a, dans un « Technical Review Report » envoyé au gouvernement, formulé un certain nombre de recommandations pour le projet se situant dans la zone tampon de l’Aapravasi Ghat. L’UNESCO a précisé que la conception du terminal urbain de la Place de l’Immigration devra être retravaillée et soumise à nouveau en prenant en compte ces critères.
Lors d’une réunion le 9 octobre dernier, il a été décidé de mettre en place un comité technique sous la présidence du ministère des Arts et du patrimoine culturel. Celui-ci comprend des représentants du ministère, du conseil municipal de Port-Louis et du consultant du projet, entre autres. Ce comité a pour tâche d’analyser les recommandations du rapport technique de l’UNESCO et de discuter de la marche à suivre. Des modifications sont actuellement apportées à la conception du projet en consultation avec l’UNESCO. Être régulièrement briefée sur les changements que le gouvernement souhaite apporter au terminal urbain est une exigence de cette dernière.
En juillet dernier, la firme China CAMC Engineering avait décroché le contrat d’une valeur de Rs 6 milliards pour la conception du projet et la construction. Les travaux devaient s’étaler sur trois ans. Reste qu’avec les exigences de l’UNESCO, nul ne peut prédire quand le chantier sera ouvert et quelle forme il prendra. Yihai International Investment Development Ltd avait initialement été choisie par les autorités mauriciennes comme promoteur en octobre 2018. Le bail industriel est de 60 ans et couvre une superficie de 26 156 m2, soit 6 arpents et 20 perches. Le montant initial de la location est de Rs 1 045800 par arpent.
Le projet comprend une gare pour le Metro Express, une gare routière pour les bus, des aires de stationnement pour 700 véhicules, des espaces pour abriter 700 marchands ambulants, un hôtel, un food court, des espaces commerciaux et des bureaux.
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