L’annonce de la gratuité des universités publiques a pris de court l’UoM Trust. Du coup, il revoit sa stratégie, préférant mettre plus l’accent sur les masters. Les cours payants du Trust servent à financer les projets de développement de l’Université de Maurice.
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L’annonce de la gratuité des universités publiques n’a pas fait que des heureux. Les concurrents qui réclament des frais pour leurs cours se retrouvent avec un nouveau casse-tête. C’est notamment le cas de l’UoM Trust, émanation de l’Université de Maurice (UoM), mais indépendante de l’institution principale. L’ironie, c’est que l’argent des cours payants de l’UoM Trust doit normalement financer des projets de l’UoM.
Une précision, d’abord, sur le statut de l’UoM Trust : il ne s’agit pas de l’UoM, mais bien un Trust créé par un amendement à l’UoM Act en 2006. Il s’agit plutôt du « corporate arm » de l’UoM plutôt que d’une institution publique en tant que tel. « Nous offrons des cours, mais c’est l’UoM qui attribue les diplômes, explique Jay Matadeen, le CEO du Trust, les programmes sont donc soumis à leurs contrôles de qualité. » Le Trust vise surtout les étudiants qui ne répondent pas aux critères d’entrée de l’UoM.
Le fait que les cours à temps partiel de l’UoM soient désormais gratuits, sans compter ceux à plein temps des autres universités, jouera-t-il contre le trust ? « Nous avons été pris de court. Si nous n’avons pas d’étudiants, nous fermerons, reconnaît le CEO, mais je suis plutôt optimiste. Il y a des étudiants sur le marché qui n’auront pas nécessairement accès aux institutions publiques. »
Le Trust compte 200 étudiants, dont deux groupes en masters. Une filière dans laquelle l’UoM Trust devrait davantage s’orienter à l’avenir selon Jay Matadeen : « Nous allons essayer de proposer plus de masters. Il nous faut l’approbation de la TEC, mais nous y travaillons afin de diversifier notre offre. Nous avons été pris au dépourvu. »
Par contre, les frais d’inscriptions ne vont pas changer pour faire face à la concurrence nouvelle de la gratuité. Pour un cours de premier cycle, il faut compter Rs 60 000 par an pour un total de Rs 180 000. À temps partiel, le cours coûte le même, mais sur une période de quatre ans. Pour les deux masters proposés, il faut compter Rs 200 000 pour la durée des études de deux ans.
Le but de l’UoM Trust est de générer des fonds pour contribuer aux projets de développements de l’UoM. Jay Matadeen souligne que l’année dernière, le trust à contribué à hauteur de Rs 2 millions à l’installation de panneaux solaires sur la bibliothèque de l’UoM.
L’UoM Trust a connu une existence relativement mouvementée depuis sa création et a été remise en question à plusieurs reprises. Il y a eu une première contestation de sa légalité en 2012 par le Vice chancelier d’alors, Ramesh Rughooputh. Ce denier se basait sur la Statutory Bodies Act de 2011 qui interdit à une entité publique de créer une filiale. Il était appuyé dans sa démarche par le ministre de tutelle, Rajesh Jeetah. La nomination de Dev Manraj comme Visitor par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, avait permis au Trust de survivre.
En 2016, la raison d’être de l’UoM Trust a été remis en question. Motif : le Trust n’avait rapporté guère plus de Rs 600 000 aux comptes de l’UoM. Une baisse comparée aux années précédentes, car en 2012, le Trust avait rapporté un total cumulé de Rs 20 millions.
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