Société

Université du 3e âge: il n’y a pas d’âge pour apprendre

La vie ne s’arrête pas à la retraite. Au contraire, c’est l’âge des possibles, du temps pour soi et d’une nouvelle liberté. C’est d’ailleurs pour cela que des seniors ont décidé de s’inscrire à l’Université du troisième âge (U3AM). Du berceau à la tombe, on apprend. En général, une personne fait les choses selon des étapes prédéfinies. Toutefois, nombreux sont celles qui, à cause d’obligations familiales, professionnelles, n’ont pu penser aux études. La retraite devient le temps d’accomplir des choses qu’elles n’ont pas pu faire durant leur jeunesse. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5341","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10275","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Universit\u00e9 du 3e \u00e2ge"}}]] Il n’y a pas d’âge pour étudier. À 20 ans comme à plus de 60 ans, il est tout à fait possible d’apprendre. Les seniors ont un certain avantage sur les plus jeunes, car ils n’étudient pas par « contrainte ». Ils le font par pur plaisir et par passion. Ainsi reprendre les cours après 60 ans est un moyen qui leur permet de s’enrichir. Cela stimule leur intellect qui est un essentiel pour bien vieillir. Daniella Maca avait le sentiment d’avoir laissé de côté ses envies durant des années. L’université du troisième âge lui a donné la possibilité d’y remédier. À 67 ans, cette habitante de Floréal est à l’université. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5342","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-10279","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"432","alt":"Universit\u00e9 du 3e \u00e2ge"}}]]« Ces cours sont pour moi une source d’accomplissement. Cela fait six mois que j’ai intégré l’université et je suis satisfaite. J’apprends beaucoup de choses », relate cette ancienne employée du textile. Daniella Maca qui est mère de deux enfants explique qu’elle a été impressionnée de reprendre les cours. Or, très vite, elle a fini par s’adapter et s’est même fait un grand nombre d’amis venant de différentes régions de l’île. Pour sa part, Vinoda Rangasamy, 57 ans, a toujours eu un sentiment de non-accomplissement. Sa vie a toujours été centrée autour de sa famille. « Je suis une femme au foyer. Je me suis toujours occupée de mon époux et de mes trois enfants. Lorsqu’ils ne sont pas là, je me sens seule à la maison et cela me stresse », conte cette dernière. Ainsi, lorsqu’elle a entendu parler de l’université du troisième âge, elle n’a pas hésité à s’y inscrire. Pour elle, prendre des cours était l’occasion d’enrichir ses connaissances. Elle retrouve une émulation intellectuelle alors qu’elle vieillit. « Je suis des cours en informatique, je fais de la Zumba, du yoga, etc. Ces cours ont donné une nouvelle orientation à ma vie », dit-elle. Pour d’autres, à la retraite, ils ont désormais du temps devant eux. Pourquoi ne pas mettre à profit ces moments de liberté pour apprendre de nouvelles choses ? C’est ce que fait Noela Chinamah qui a rejoint l’université du troisième âge. Ce qui est aussi pour elle l’occasion de rencontrer des gens aussi passionnés qu’elle. Après 22 ans à travailler dans le textile et dix ans à faire du social, cette habitante de Coromandel qui a soufflé ses 64 bougies a voulu relever un nouveau défi. Celui d’apprendre. Depuis qu’elle est à l’U3AM, elle a suivi des cours légaux, de langues et a même intégré la chorale de l’université. « C’est pour moi, la réalisation de mes rêves de jeunesse. Aujourd’hui, je me sens accomplie », souligne notre interlocutrice. D’ailleurs, pour les quelque 700 seniors de l’université, c’est l’occasion de participer à des débats, des colloques animés par des experts en sus de créer des liens d’amitié. C’est un lieu de vie, leur permettant de s’échapper de la routine. C’est ce qui a motivé Claudette Babooram qui a 69 ans à se joindre à l’U3AM. Trouvant intéressant tout ce qu’elle apprend à l’université, cette habitante de Richelieu a incité son époux à également s’inscrire aux cours. Ainsi, c’est en couple que Claudette et Heryo se rendent en cours. Ils ont 45 ans de mariage. Reprendre une activité intellectuelle aide les deux tourtereaux à se rapprocher. « C’est pour nous une façon de voir la vie différemment, de faire des choses qu’on n’a jamais faites. C’est formidable », indique Heryo Babooram qui a aussi 69 ans. D’ailleurs, le couple ne manque pas de souligner que les cours qu’il a suivis ont changé sa vie. Le couple Babooram dont les enfants sont à l’étranger ne comprenait rien à l’informatique. Ils sont aptes à leur envoyer des photos et communiquer via Skype. Pour eux, c’est un vrai exploit surtout à leur âge. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5343","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10276","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Universit\u00e9 du 3e \u00e2ge"}}]] [row custom_class=""][/row]
     

Intérêt particulier

Micheline Charles, assistante coordinatrice à l’U3AM explique que les seniors montrent beaucoup d’intérêt pour les cours qui sont dispensés. Elle fait observer que l’université ouvre ses portes aux personnes de 55 ans à monter. L’élève le plus âgé a 86 ans. [row custom_class=""][/row]

Bel avenir

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/div> Pour Raouf Bundhun, patron de la Global Rainbow Foundation, il n’y a pas d’âge pour apprendre. « L’université a pris un élan extraordinaire et a un bel avenir », lance-t-il. L’ancien vice-président de la République va plus loin soutenant que cette université pour les aînés a permis de changer le visage de Maurice.   [row custom_class=""][/row]

Décentralisation

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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5345","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-10277","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"350","alt":"Le Professeur Armoogum Parsuramen"}}]] Le Professeur Armoogum Parsuramen

Le Professeur Armoogum Parsuramen qui est lui fondateur de l’université indique que vu l’intérêt des seniors, pour la rentrée 2016, il y aura une « Induction Day » pour présenter les cours qui seront offerts. « Nous allons aussi décentraliser les lieux où sont dispensés les cours pour qu’un plus grand nombre de personnes puissent en bénéficier », affirme ce dernier.
 

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