La sécurité des prisonniers et le manque d’infrastructures adéquates dans l’univers carcéral, continuent d’interpeller les membres de la National Human Rights Commission (NHRC). Elle s’est attardée sur le nombre de décès en prisons en 2018.
Dix-huit détenus sont morts en prison l’année dernière. C’est ce que révèle le dernier rapport de la NHRC. 16 de ces décès sont de causes naturelles et les deux autres sont des suicides. Les 16 cas certifiés « morts naturelles » sont attribués à la septicémie, l’asthme, l’insuffisance rénale et la Bio Cardio Infarction.
La Commission s’est appesantie sur les deux cas de suicide. Le premier remonte au 16 juin 2018 peu après 8 heures. Les gardiens avaient constaté que l’entrée de la cellule était bloquée. C’est après avoir forcé la porte qu’ils ont vu le corps du détenu J.D.I. au sol. Dans son rapport, le Police Medical Officer a attribué la mort du prisonnier à une asphyxie par étranglement. Le deuxième cas de suicide, identifié par le rapport de la NHRC, est celui du prisonnier, M.J.Z. retrouvé mort dans sa cellule le 5 octobre 2018 à la prison de Grande-Rivière-Nord-Ouest. Dans ce cas précis, il a été rapporté qu’il n’y avait pas de CCTV Cameras dans cette cellule sans compter que les ‘spyholes’ qui permettent aux officiers de voir à l’intérieur de la cellule, « are very small and cannot allow the person on the inside of the corridor to have a wideview of the cell ».
Les membres de la National Human Rights Commission n’ont ainsi pas manqué de relever les manquements observés dans le milieu carcéral suite à ce deuxième cas de suicide observé en 2018. Le rapport rappelle qu’il est essentiel de pouvoir offrir un niveau acceptable de sécurité aux prisonniers. « The question that arises in this case is whether all reasonable measures were taken to ensure the safety and welfare of detainee M.J.Z. » Les membres de la commission ont également mis en exergue le fait que les prisons ne doivent normalement pas comprendre de ‘hanging points’. Toutefois, dans le cas du défunt prisonnier M.J.Z., on pouvait apercevoir plusieurs hanging points, notamment le lit superposé et les barres de fer des fenêtres. La prison a également été montrée du doigt pour l’absence de CCTV Cameras dans cette cellule. Tout en rappelant que ces caméras doivent aussi être utilisées pour prévenir les tentatives de crime et de suicides. « …that is alerting staff in time when detainees are about to harm themselves or attempting to commit suicide. Unfortunately, there were no cameras in cell No. 13 », fait ressortir ce rapport.
Concernant la vigilance des patrouilles effectuées chaque deux heures dans les prisons, le rapport souligne un manque. «In fact, patrol would be carried out at short intervals to detect any attempt of suicide or any suspicious behaviour. »
12 cas de suicide depuis 2010
De 2010 à ce jour, la direction de la prison a enregistré 12 cas de suicide. Ce sont les chiffres qui nous ont été communiqués, hier, par le commissaire des prisons, Vinod Appadoo. Voir ci-dessous :
2010 | 0 cas |
2011 | 2 cas |
2012 | 1 cas |
2013 | 0 cas |
2014 | 2 cas |
2015 | 2 cas |
2016 | 2 cas |
2017 | 0 |
2018 | 2 |
2019 | 1 |
Vinod Appadoo : « Les cas de suicide sont relativement bas »
« Les cas de suicide sont souvent difficiles à détecter. Dans le passé, j’ai moi-même référé certains cas suspects aux psychologues mais les prisonniers sont récalcitrants à se confier. Nous travaillons avec plusieurs organisations, à l’instar de Befrienders, et de avec de nombreux psychologues qui traitent », a déclaré Vinod Appadoo, le Commissaire des Prisons, qui soutient que « le taux de suicide dans les prisons mauriciennes est relativement bas ».
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