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Unification : silence total autour du programme de l’opposition parlementaire

Le sérieux des trois leaders de l’opposition sur la préparation d’un programme électoral est remis en question.
  • Rezistans ek Alternativ propose une conférence constitutionnelle
  • Jack Bizlall persiste et signe pour une Deuxième République

Les négociations entre le PTr, le MMM et le PMSD suscitent des interrogations quant au programme qu’ils ont l’intention de présenter. Les discussions traînent en longueur et le doute persiste sur la concrétisation de leurs projets.

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Rupture. Réforme institutionnelle. Nouveau projet de société. Ce sont les arguments mis en avant par les partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire pour convaincre l’électorat face au Mouvement socialiste militant (MSM) lors des prochaines élections générales. 

Mais où en sommes-nous concrètement ? Quelles mesures ont été entreprises pour réellement convaincre le public mauricien ? Si des propositions concrètes ont été faites par différents partis de l’opposition extraparlementaire, notamment le Reform Party qui a proposé 80 points de réforme et Linion Pep Morisien (LPM) qui a fait des propositions constantes, il est indéniable que l’opposition parlementaire est à la traîne. 

En discussions depuis plusieurs mois déjà pour concrétiser une alliance électorale, le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) avaient annoncé la création d’un comité mixte afin de préparer un programme électoral. Plusieurs mois plus tard, tout semble être au point mort.  Les membres de ces trois partis que Le Défi Quotidien a contactés pour connaître les progrès réalisés, affirment ne pas être au courant. D’autres soutiennent simplement qu’il n’y a eu aucune avancée en ce sens. Plusieurs membres des trois partis s’accordent d’ailleurs à dire que tout ce qui concerne l’alliance PTr/MMM/PMSD relève uniquement des trois leaders. « Il y avait un comité comprenant des membres des trois partis pour discuter de la tenue des prochaines élections municipales, mais comme elles ont été reportées, le comité a automatiquement été dissous », indique un député du PMSD. 

Le flou qui entoure le programme électoral ne manque en tout cas pas d’irriter plus d’un parmi les partisans du PTr. Ils estiment qu’il est « impératif que les choses se décantent enfin ». Selon les informations qui ont fuité jusqu’à présent, les discussions ont principalement porté sur le nombre de sièges et les postes ministériels.

Transformation constitutionnelle

Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ (ReA), qui fait partie de ceux qui ont rencontré les dirigeants du PTr, du MMM et du PMSD en vue de proposer un projet de transformation constitutionnelle pour le pays, est catégorique : « Tout projet qui commence par des discussions sur les postes ministériels et le nombre de sièges est voué à l’échec. Ce n’est pas ce que veut le peuple. » 

« Au sein de ReA, nous avons entamé une première série de discussions avec les partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire, et nous attendions la fin des débats sur le Budget au Parlement pour entamer une deuxième série », explique-t-il. 

Selon Ashok Subron, il est important d’organiser une conférence constitutionnelle. « Nous nous retrouvons dans un contexte semblable à l’époque pré-indépendance, et il est important de discuter des points importants qui transformeront le pays. Nous en avons déjà discuté avec Linion Pep Morisien, le Reform Party et En Avant Moris. Nous souhaitons en parler cordialement avec les autres partis », ajoute-t-il.

C’est avec une telle préparation que l’opposition sera mieux armée pour affronter les prochaines élections générales, estime-t-il.

Le négociateur syndical et ancien député Jack Bizlall insiste également sur la nécessité d’entreprendre une transformation radicale de la société mauricienne. « Nous nous dirigeons vers une autocratie avec plusieurs actions de l’État qui portent atteinte à la liberté des citoyens. Il est important de passer à une Deuxième République. Nous avons connu une monarchie constitutionnelle de 1968 à 1992, puis après 1992 (NdlT : passage au statut de République), le Premier ministre a acquis des pouvoirs présidentiels. La vérité est que toutes les dérives – que nous constatons aujourd’hui – sont rendues possibles grâce à notre Constitution. »

Jack Bizlall dit avoir envoyé une lettre à tous les dirigeants politiques pour leur demander s’ils sont favorables à l’adoption d’une Deuxième République et d’une deuxième Constitution. « Mais je n’ai reçu aucune réponse. »

 

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