Nuit d’horreur pour les Rughoo, à la rue Farquhar, cité Vuillemin, Quartier-Militaire.
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Kamlawtee, 69 ans, a été victime d’une agression d’une rare violence dimanche. Lors d’une altercation avec ses voisins, elle a été tuée à coups de pierres sous les yeux de son fils Leeladhur Rughoo, 29 ans, également blessé.
La police criminelle de Quartier-Militaire a arrêté trois suspects. Pritviraj Bissoon, 53 ans, son fils Pravesh, 29 ans, et Ramchandar Bohee, 52 ans. Les trois voisins n’ont pas encore donné leur version des faits. Ils disent attendre d’être assistés de leur homme de loi. Après avoir comparu, lundi, devant la cour de Moka, ils ont été inculpés de meurtre. L’affaire a pour toile de fond la construction d’un étage chez les Bissoon.
Leeladhur Rughoo, le fils de la victime, est encore sous le choc. Hospitalisé après l’agression, il a signé une décharge contre l’avis du médecin pour sortir et assister aux obsèques de sa mère lundi. La tête du jeune homme est couverte de pansements. Il porte aussi un bandage au coude gauche. Assis sur le lit, aux côtés de son père Dewdutt Dussoa, 76 ans, les deux hommes ne cessent de repenser à l’atrocité subie par Kamlawtee.
« C’était la Fête des mères. Moi qui suis entrepreneur, j’ai passé la journée au travail. C’est dans la soirée que je suis rentré à la maison. Pour nous, c’était un jour normal », explique le jeune entrepreneur. Il se reposait peu après 22 heures quand il a entendu du vacarme dehors. « Mo mama ti pe lave. Je suis allé voir. J’ai alors vu mes deux voisins, ainsi qu’une autre personne, devant le portail de la maison. Ils étaient sous l’influence de l’alcool. Ils étaient munis de sabres et de pierres. Ils insultaient ma mère. Quand ils m’ont aperçu, ils ont continué de plus belle », relate-t-il.
Sans perdre de temps, il a demandé à sa mère ce qui n’allait pas. « Linn dir mwa zot pe rod ouver gate. Enn sel kout monn trouv enn ros tap dan so figir. Mama inn tonbe », se souvient-il. Les voisins auraient alors pénétré la cour de la victime. « Zot inn pil enn blok lor mo mama. »
Le troisième individu tenait un sabre. « Il s’est rué sur moi pour m’agresser avec le sabre. Je me suis défendu. Monn bizin netraliz li. Monn resi ras so sab. » Alors que la sexagénaire gisait dans une mare de sang, la bagarre s’est poursuivie. « Ils m’ont frappé au crâne avec une brique. Pour me défendre, je les ai mordus. Ils m’ont également mordu », explique le fils de la victime.
« Elle est morte après minuit… »
Un de ses frères est alors intervenu. Les trois hommes ont pris la fuite. « Ma mère était blessée. Elle a été transportée à l’hôpital de Flacq. Elle vomissait du sang. Blessé, j’ai reçu des traitements avant d’être hospitalisé. Ma mère est morte après minuit. Ce n’est que lundi matin qu’on m’a annoncé la terrible nouvelle », confie Leeladhur Rughoo. L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, no 1 du département médico-légal, a attribué le décès à une fracture du crâne.
Aux dires de Leeladhur Rughoo, ses voisins voulaient ériger une construction sur le mur séparant les deux propriétés. « Jeudi, ils m’ont remis un document que je devais signer pour autoriser ces travaux. Je leur ai dit qu’il fallait d’abord consulter un conseil légal. Dans le passé, nous avions eu des accrochages pour des broutilles avec ces voisins. Cette fois, ils n’ont pas apprécié que je ne signe pas le document. Je n’ai pas eu le temps d’évoquer une solution avec eux. Ils ont agressé ma mère », relate l’entrepreneur.
L’épouse d’un des suspects : « Ils ne voulaient faire de mal à personne »
Applamah Bissoon, épouse de Pritviraj Bissoon et mère de Pravesh, 29 ans, explique que ce drame n’était pas prémédité. « Il y avait la Fête des mères. Ils ont bu de l’alcool avant de sortir. Ils voulaient seulement discuter de la construction. Un fil électrique passe au-dessus de notre maison et la leur.
Nous leur avons demandé de signer une autorisation pour que le fil soit déplacé afin que nous puissions commencer les travaux de construction. Une voisine avait déjà signé le document », explique-t-elle. « Ils ne voulaient faire de mal à personne. Ils ont été agressés et se sont défendus. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai vu le fils de la femme courir après le mien avec un sabre. Depuis dimanche, nous recevons des menaces. Nous craignons pour notre sécurité », soutient Applamah Bissoon.
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