Une quarantaine déclarée: la mouche orientale des fruits sème la désolation dans l’Est

Après la cochenille (Mealy Bugs), Maurice doit depuis peu faire face à un nouveau parasite. La Bactrocera dorsalis, une mouche des fruits asiatique, fait des ravages dans l’est de l’île. Des endroits comme Quatre-Cocos, Isidore Rose, Camp-Ithier et Mare-La-Chaux sont en quarantaine. Les planteurs de la région soutiennent qu’on aura à dire adieu à l’exportation si rien n’est fait dans les plus brefs délais. Selon eux, la récolte des fruits et légumes dans cette région a déjà chuté de 50 %. Cette mouche a affecté plusieurs fruits tels la mangue, la goyave, la papaye et l’avocat. Elle a aussi des effets néfastes sur le badamier. Au ministère de l’Agro-industrie, on craint que la Bactrocera dorsalis ne s’en prenne aussi à la banane et aux légumes tels le giraumon, le poivron, la pomme d’amour et la calebasse. « Le ministère fait de son mieux pour empêcher la propagation de ce parasite. Nous faisons face à une situation délicate », explique le Dr Krish Permalloo, du département d’entomologie du ministère de l’Agro-industrie. La situation est suivie de près par les techniciens du ministère qui ont mis en place tout un programme d’éradication. « La Bactrocera dorsalis se propage très vite et peut pondre 1 200 œufs d’un coup. C’est difficile de savoir comment ce parasite a atterri à Maurice », affirme l’expert. La première fois que la mouche asiatique est apparue sur les radars du ministère de l’Agro-industrie c’était le 12 octobre dernier. Comme pour les cochenilles, la présence de cet insecte a été détectée à Albion et par la suite à Beau-Bassin. Le ministère est parvenu à empêcher sa propagation, mais l’insecte a ensuite été repéré à Quatre-Cocos et dans d’autres régions de l’Est, indique le Dr Krish Permalloo. C’est la troisième fois que les autorités mauriciennes doivent faire face à la Bactrocera dorsalis. Elle s’était déjà signalée en 1996 et en 2013. Kreepalloo Sunghoon, président du Small Farmers’ Welfare Fund (SFWF), soutient de son côté que « c’est par manque de vigilance à l’aéroport et au port que cet insecte a pu pénétrer sur le territoire. Le ministère doit trouver une solution au plus vite, sinon ce sera la catastrophe », dit-il. Originaire d’Asie, la mouche orientale des fruits est actuellement présente dans pas moins de 65 pays, y compris l’Amérique et les pays sub-sahariens. La Bactrocera dorsalis a aussi été répertoriée à Hawaï, aux îles Mariannes et à Tahiti. Elle a provoqué des pertes économiques importantes et la limitation de l’exportation en raison de problèmes de quarantaine dans la Grande Péninsule.