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Une nuit en cellule: ces VIP dont la vie a basculé

Navin Ramgoolam, ancien PM, Dev Jokhoo, ancien patron du NSS, Rundheersingh Bheenick, ex-Gouverneur de la BoM ou encore Laina Rawat, fille de Dawood Rawat, patron de la BAI. Ces personnalités n’ont pas connu une année 2015 de tout repos. Arrêtées pour diverses affaires, elles nous livrent les heures les plus sombres qu’ils ont vécues.

Laina Rawat:  « Les conditions de détention sont ignobles »

 
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/div> La fille de Dawood Rawat s’est retrouvée sous les feux des projecteurs, tout comme d’autres membres de la famille. Appréhendée le 1er juin, elle s’est retrouvée incarcérée au centre de détention de Moka. « Techniquement, je n’aurais jamais dû être placée en détention ce jour-là. Les enquêteurs n’avaient pas bouclé l’interrogatoire », déplore-t-elle. C’est une expérience qui a choqué la jeune femme. « Cette nuit-là, c’était comme si on me plaçait dans un chenil. J’ai été outrée de savoir que mon compagne de cellule avait passé une semaine ces conditions. Aucun Mauricien ne doit être maintenu en cellule dans des conditions aussi  ignobles ». Cet acharnement contre sa famille et elle relève du machiavélisme, dit Laina Rawat. « Dans le cas de ma famille, nous avons non seulement été des pions dans une guerre politique, mais aussi un atout précieux pour les géants des médias locaux qui ont fait de l’argent sur nos malheurs. Je peux à peine croire à un système judiciaire où on arrête les gens sans preuves concrètes », ajoute-t-elle. Comment ont-ils géré ces moments ? « Chacun le fait à sa manière. Nous sommes tristes car nous ne sommes pas ensemble alors que nous vivons la période la plus difficile de notre vie », regrette-t-elle. Les plus courageux, dit-elle, sont les enfants. « Leur vie est bouleversée, mais ils arrivent à faire face. Nous sommes fiers d’eux ». Elle souhaite désormais de retrouver un peu de sérénité, surtout pour les enfants. « L’affaire BAI a paru dans tous les journaux et nous a éclaboussés. Laissez-nous panser nos plaies. Nos enfants ont besoin de tranquillité d’esprit pour leur bien-être ». Laina Rawat répond de trois charges provi-soires : ‘conspiracy to defraud’, ‘money laundering’ et ‘fraudulous use of company’s property’. [row custom_class=""][/row]

Navin Ramgoolam: « Monn sibir, me mo for »

 
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« 2015 a été une année très difficile. J’ai été arrêté à plusieurs reprises. Ce gouvernement veut ma peau et veut affaiblir le Ptr. J’ai confiance en la justice, elle finira par triompher. Monn subir, me mo for », dit Navin Ramgoolam. Quid de ses séjours en détention ? « J’ai eu le même traitement que tout autre suspect. Je n’ai bénéficié d’aucune faveur.  En cellule, j’ai pu dormir et je n’avais aucun souci en tête. Il ajoute que 2016 ne sera pas facile, mais souhaite que le gouvernement corrige ses erreurs au lieu de se venger. Il dit avoir une pensée spéciale pour ceux qui ont perdu leurs proches dans des accidents et ceux qui ont perdu leur emploi en cet année 2015 et souhaite que le gouvernement améliore cette situation. Dix charges ont été retenues contre l’ancien PM qui a aussi été arrêté à quatre reprises. Il est accusé, entre autres, d’entente délictueuse, de pots-de-vins et de blanchiment. [row custom_class=""][/row]  

Dev Jokhoo: « C’est une épreuve très difficile »

 
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Dev Jokhoo, ancien directeur du National Security Service (NSS), arrêté le 14 janvier 2015 dans l’affaire Roches-Noires, raconte son calvaire. « Je compte 45 ans de service au sein de la force policière. Et je n’ai jamais eu ce genre de problème. J’ai passé une nuit derrière les barreaux et c’était une épreuve très difficile. J’étais moralement affecté et j’en souffre toujours. Ma mère, âgée de 85 ans, a eu le choc de sa vie lorsqu’elle a appris mon arrestation. J’ai subi beaucoup d’humiliation », explique-t-il. L’ancien directeur du NSS ajoute qu’il est « vraiment down ». « Ni enn maryaz, ni enn serviss mo pa ti pe kapav ale. Si ena maryaz, mo al kit kado 3 zur avan parski ban dimoun leve ale kan ou al asiz kot zot. 2015 a été une année d’humiliation pour moi. Je me souviens aussi du jour où j’assistais aux funérailles d’un proche. Quelqu’un m’a dit de quitter les lieux car des ministres étaient attendus. Je n’oublierai jamais cette humiliation. It was a hard blow ». Arrêté le 14 janvier 2015, il est accusé provisoirement de complot pour entraver le cours de la justice dans l’affaire de vol commis au campement de Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, à Roches-Noires. Le 15 janvier, après avoir passé une nuit en cellule, il a comparu devant le tribunal de Mapou.   [row custom_class=""][/row]  

Rundheersing Bheenick: « En une nuit, on m’a mis dans deux cellules »

 
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Il n’oubliera jamais le vendredi 13 février 2015. Rundheersing Bheenick, ancien Gouverneur de la Banque de Maurice, est arrêté par le CCID. Pris de malaise au cours de son interrogatoire, il passera le week-end à l’hôpital Appollo Bramwell avant de se retrouver aux centres de détention d’Alcatraz et de Moka. Une expérience qui l’a marqué. « Cela a été le choc pour tout mon entourage. J’ai très mal vécu cette arrestation. Pour ma mère, cela a été une épreuve traumatisante », dit Rundheersing Bheenick. 2014 avait été éprouvante pour l’ex-haut cadre de la Banque de Maurice. « Nous étions 10 enfants dans la famille. En 2014, j’ai perdu une sœur et un frère. Cela n’a pas été facile. J’ai aussi failli y rester après des soucis de santé », poursuit-il. À peine  l’année 2015 avait-elle débuté, le voilà qui se retrouve derrière les barreaux. « J’ai du mal à comprendre pourquoi la police m’a-t-elle appréhendé ». C’est après son hospitalisation, du vendredi 13 au 16 février, que Rundheersing Bheenick  a été placé en cellule. « Comment expliquez-vous qu’en une nuit, je me suis retrouvé dans deux centres de détention, Alcatraz dans un premier temps, puis à celui de Moka. Même mon avocat ne savait pas que j’avais été transféré ». Pour lui, « cela a été fait pour me saper le moral ». L’ancien Gouverneur de la BoM s’est retrouvé face à la justice sous trois charges provisoires : ‘money laundering’, ‘larceny in receipt of wages’ et ‘possession of stolen property’.
 

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