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Une miss apporte une lueur d'espoir aux femmes trans du Bangladesh

Yasin Ahmed Sokal a toujours rêvé de pouvoir s'habiller comme ses sœurs. Mais jamais cette femme transgenre du Bangladesh n'aurait imaginé être un jour couverte d'applaudissements lors d'un concours de beauté dans ce pays conservateur.

A 24 ans, Yasin Ahmed Sokal est devenue en novembre deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh 2023, l'un des concours de miss les plus prestigieux du pays d'Asie du Sud.

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Derrière cette réussite personnelle, la jeune femme y voit aussi une “victoire pour les milliers de femmes trans" de son pays.
"J'espère avoir pu apporter une lueur d'espoir aux femmes trans" du Bangladesh, témoigne Mme Sokal auprès de l'AFP à Dacca.

Les personnes trans sont la cible de discriminations et de violences dans le pays de 170 millions d'habitants. Abandonnées pour nombre d'entre elles par leur famille ou leur communauté, elles peuvent être poussées à la mendicité ou au travail du sexe.

"La beauté n'a pas de genre" 

L'élection de Mme Sokal "envoie un message d'espoir à toutes les personnes transgenres" qui n'ont pas fait leur coming out, dit la deuxième dauphine à l'AFP.

"La beauté est partout, la diversité, c'est la beauté, et la beauté n'a pas de genre".

Au Bangladesh, les mentalités à l'égard des personnes trans évoluent lentement.

La communauté LGBT+ reste l'objet de discriminations massives de la part de la société bangladaise et au regard de la loi qui pénalise notamment l'homosexualité depuis l'époque coloniale.

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Mme Sokal, étudiante en mode à Dacca, a grandi dans un village à 60 km à l'est de la capitale, dans un environnement rural hostile où était moquée sa transidentité.

“J'ai été tant de fois victime de harcèlement à l'école et à l'université", raconte-t-elle d'une voix calme.

Son élection au concours Miss Evergreen Bangladesh 2023 "est la preuve que je suis une femme. Grâce au concours, les gens ont enfin pu être sensibles à ma beauté", ajoute la deuxième dauphine.

Si les discriminations perdurent, dans le même temps, des personnes appelées "hijras" - auxquelles ne s'identifie pas Mme Sokal - et se disant appartenir à un troisième genre bénéficient par tradition d'une place unique dans la culture locale. D'après les croyances populaires, les hijras peuvent porter chance ou favoriser la bonne santé d'autres personnes.

Depuis 2013, il est possible de s'identifier dans les documents officiels au moyen d'un genre distinct de "masculin" et "féminin", et depuis 2018, de voter et de se présenter en tant que tel aux élections.

Deux personnes transgenres ont depuis remporté des élections municipales dans le pays, tandis que des employeurs passent peu à peu outre les préjugés pour recruter des personnes trans.

Des religieux ont également ouvert des dizaines de séminaires à des étudiants trans, de quoi aider à leur intégration au sein de la société.

"Chanceuse" 

Mme Sokal se "sent chanceuse" d'être soutenue par sa famille, et dit s'être sentie "immensément aimée" lorsqu'elle a été submergée de messages de félicitations à l'issue du concours de beauté.

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"Ils ont considéré ma réussite comme (la leur)", observe-t-elle.

Une fois diplômée, la jeune femme rêve de devenir mannequin et de présenter des conférences ainsi que des émissions culturelles.
Elle dit aussi être fière d'elle et avoir retenu de son parcours qu'il ne faut pas se laisser définir par les autres.

"J'ai toujours essayé de vivre comme j'aime vivre (...) On peut ne pas aimer une couleur de la nature, mais on ne peut pas nier" son existence, explique-t-elle.

© Agence France-Presse
 

 

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