Une mère et sa fille de 3 ans ne peuvent rentrer au pays : elles n’ont pas les moyens de payer la quarantaine

Alors que 54 personnes ont pu retourner au pays la semaine dernière de l’île de la Réunion, ils sont une dizaine à avoir toujours des difficultés à rentrer. C’est le cas d’Elsa qui est bloquée depuis plus d’un an avec sa fille à l’île sœur. L’annonce de la prolongation de la fermeture des frontières et la situation sanitaire dans le pays rendent leur retour au pays de plus en plus difficile. D’autant qu’elle n’a pas les moyens de payer pour la quarantaine. La jeune femme demande de l’aide aux autorités mauriciennes.

Regardant le coucher de soleil avec sa fille, Elsa, 20 ans, prend le temps de lui conter de manière poétique son île natale, l’île Maurice. La petite fille aux boucles brunes n’a pas vraiment l’air de se rappeler de son pays. Et pour cause, elle n’avait qu’un an et demi lorsqu’elle est venue à La Réunion avec sa mère. Celle-ci, à peine âgée de 18 ans, était en quête de son identité et voulait retrouver la famille de son père. Malheureusement, il y a eu le confinement et depuis, elles sont bloquées à l’île sœur. Elsa n’arrive plus à joindre les deux bouts. 

Elle est reconnaissante envers toutes les personnes qui lui viennent en aide. Car, c’est grâce à elles, qu’elle ne se retrouve pas à la rue avec sa fille. « Ça aurait pu être pire pour moi. Je connais des gens qui ont connu la vraie galère et qui ont dû passer des nuits dans des garages alors que pour moi, c’est encore possible de rester un jour ici et un autre jour là-bas. Mais pour combien de temps ?  » se demande-t-elle. 

Elle a pu obtenir quelques colis alimentaires, qui ne suffisent malheureusement pas.

Entre-temps, pour manger, elle compte sur l’assistance sociale. « Comme je ne peux pas bénéficier d’une allocation sociale, j’ai contacté des associations afin qu’elles me viennent en aide. C’est ainsi que j’ai reçu de l’aide de la Croix Rouge et de Dis Moi », confie la jeune Mauricienne. Elle a ainsi pu obtenir quelques colis alimentaires, qui ne suffisent malheureusement pas. Ce n’est pas pour autant qu’Elsa baisse les bras. Du haut de ses 20 ans, elle n’a pas cessé de faire des démarches pour s’en sortir. « Je suis allée au consulat, à la préfecture, j’ai même fait une demande de visa, j’ai demandé la permission de rester sur l’île en attendant de pouvoir rentrer à Maurice, mais rien n’a abouti », dit-elle tristement. 

Sans argent et sans revenu, Elsa doit donc compter sur la générosité des personnes qu’elle a rencontrées sur place afin de subvenir aux besoins de sa fille. Celle qui travaillait comme serveuse, avance que son retour à Maurice ne sera pas des plus faciles. « Je travaillais auparavant comme vendeuse, mais je ne sais pas si je vais pouvoir facilement trouver du travail », ajoute-t-elle. 

Elsa souhaite trouver de l’emploi afin de pouvoir envoyer sa fille à l’école et continuer à lui offrir ce dont elle a besoin. « Je veux lui offrir ce qu’il y a de meilleurs. Je veux pouvoir la rendre heureuse et m’assurer qu’elle ne manque de rien », soutient la jeune femme.