À 48 ans, elle est malade et déjà fragilisée. Cependant, ce n’est pas le pire. En effet, elle se dit harcelée moralement et verbalement au quotidien par son fils, qu’elle qualifie de dictateur.
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« Mon fils, âgé de 34 ans, est aide-camionneur et quand il rentre du travail, il consomme au moins trois bouteilles de boissons alcoolisées à la maison », raconte Marie Nadège, une habitante du Nord. « Quand il est ivre, il devient violent. Il entre dans ma chambre, même à minuit, pour me demander combien d’argent il me reste de ma pension de veuve. Il me menace et me demande des sous pour pouvoir s’acheter à boire. »
Son fils se plaint souvent de n’avoir rien à manger. Marie-Nadège explique : « Quand il prend ses apéros, il se sert du curry que j’ai préparé pour le dîner comme ‘gadjak’ pour lui et parfois pour les amis qu’il invite chez nous Puis, il oublie qu’il a consommé le dîner, il me somme de lui préparer son plat préféré le lendemain… Il ne me donne pas un sou et je dois puiser de ma maigre pension de veuve pour tout. Si je n’arrive pas à satisfaire sa commande, je suis terrifiée. Toute la journée, je suis angoissée à l’idée de qu’il pourrait faire en rentrant à la maison. »
Menaces et jurons font partie du lot quotidien de Marie-Nadège. Ce qui est le plus perturbant, c’est que son fils menace souvent de la tuer. « Parfois, je remarque que mon couteau a disparu de la cuisine. Puis, je découvre celui-ci près de lui sur la table. Il joue avec, en ajoutant qu’il va s’en servir pour me tuer… » Elle ajoute que le jour où elle est tombée gravement malade – elle avait développé un caillot de sang dans la tête – son fils l’a empêchée de partir pour l’hôpital, la retenant à la maison pendant toute une semaine. « Je suis restée clouée au lit. Heureusement que ma fille a pu s’occuper de moi. »
« Tu mérites de mourir »
Plus tard, quand Marie-Nadège a commencé à aller mieux, son fils lui a dit : « Tu es encore vivante ? Tu mérites de mourir. De toute façon, même si tu ne meurs pas, je te tuerai. Je vais t’emmener dans un endroit isolé et je te découperai en morceaux. » Ce jour-là, il lui a ordonné de ne pas aller et venir devant lui. « J’ai dû rester dans ma chambre ; je n’avais même pas le droit d’aller aux toilettes », confie la mère. Elle ajoute que, quand elle a de nouveau été malade, son fils lui a exigé Rs 10 000, prétextant qu’il avait déboursé cette somme pour payer une injection qu’on lui avait faite.
Le fils de Marie-Nadège ne se contente pas de la tourmenter mentalement et physiquement. Il s’en prend aussi violemment à ses sœurs, quand elles veulent intervenir pour protéger leur mère. Marie-Nadège a deux filles. La plus jeune, Marie Claudia Christabelle, 23 ans, vit avec elle depuis qu’elle est séparée de son compagnon. Elle a deux enfants d’un et de cinq ans, qui sont témoins de la violence de leur oncle tous les jours.
Un jour, il a donné un coup de pied au ventre de Marie Claudia Christabelle et celle-ci a fait une hémorragie. Le 5 décembre, l’autre sœur âgée de 29 ans, mariée et mère de quatre enfants, a été admise à l’hôpital du Nord après avoir été frappée par son frère, alors qu’elle était venue rendre visite à sa mère.
Selon Marie-Nadège, son fils est non seulement tyrannique, mais aussi indécent. « Souvent, quand il est saoul, il m’appelle dans sa chambre alors qu’il a enlevé son boxer. Je dois lui demander de se rhabiller avant que je puisse entrer dans la chambre. Un jour, il a couru après sa sœur pour lui arracher son top. Elle a réussi à s’enfuir. Heureusement qu’elle portait des collants, sinon elle se serait retrouvée en sous-vêtements devant plusieurs voisins, qui ont été témoins de la scène. »
Avec un tel fils à la maison – d’autant qu’il est le seul homme de la famille depuis le décès de son père, il y a cinq ans – Marie-Nadège, qui souffre aussi du diabète, a beaucoup de mal à se mettre au lit tôt le soir. « Tant qu’il n’a pas fini de boire, je ne peux fermer l’œil. Ce n’est qu’après qu’il s’est couché et qu’il commence à ronfler, que je peux m’assoupir. Mais des fois, il crie dans son sommeil pendant toute la nuit. »
Fiché à la police
Quelle solution pour Marie Nadège ? Aller vivre ailleurs ? Peut-être, mais elle devra payer un loyer. Comment faire, alors qu’elle ne touche qu’une maigre pension ?
Pour venir en aide à cette femme malheureuse, la rédaction s’est tournée vers la police de Piton. Il faut préciser que son fils est fiché à la police. D’après sa mère, il a toujours été un homme à problèmes et il a fait de la prison à plusieurs reprises pour divers délits (attouchements, possession de marijuana et agression physique sur la personne de son beau-frère).
À un certain moment, Marie-Nadège avait obtenu un Protection Order, mais celui-ci a expiré. La police lui a demandé de venir au poste pour un nouveau Protection Order. « Cela nous permettra d’intervenir immédiatement et d’arrêter le fils, dès qu’il commet une offense », a déclaré une source policière.
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