Une jeune femme porte plainte à la police : elle accuse son «bienfaiteur» de «harcèlement sexuel»

Fraîchement recrutée au ministère de la Santé, une jeune femme de 27 ans vient de porter plainte contre celui qui dit avoir favoriser son embauche. Elle reproche à cet homme de 61 ans de la harceler sexuellement et de la menacer.

Cela fait quatre mois que Zinat* est fonctionnaire. Vendredi dernier, cette habitante de Riche-Mare, dans l’Est, s’est rendue au poste de police de la rue Pope-Hennessy, à Port-Louis. Elle y a déposé une plainte pour harcèlement sexuel contre un homme de 61 ans, domicilié à Flacq.

Dans sa déposition, Zinat explique que cet homme, Kishor*, est un ami de la famille qu’elle connaît depuis l’enfance. Dans le courant de l’année 2019, il s’est rapproché d’elle. « Il m’avait dit qu’il pouvait me faire avoir un emploi dans l’administration publique. À sa demande, je lui avais remis mon CV et d’autres documents. » soutient-elle. 

Pour la jeune femme de 27 ans, qui était au chômage, ce coup de pouce était bienvenu. « Il m’a emmenée dans plusieurs ministères et nous avons rencontré diverses personnes pour postuler un emploi », poursuit-elle.

« Il m’envoyait des photos de lui nu »

Cependant, elle se rend compte que le comportement de Kishor à son égard évolue. « Il s’est mis à me faire des déclarations d’amour. Au début, je n’y prêtais pas trop attention, jusqu’à ce qu’il me parle de choses sexuelles et qu’il m’envoie des photos de lui nu », raconte-t-elle aux policiers.

Zinat se contente de réprimander le sexagénaire pour son attitude déplacée. « Il m’a assuré qu’il ferait quand même le nécessaire pour que j’obtienne le job », précise-t-elle. Trois mois plus tard, en effet, elle est embauchée comme Management Support Officer au ministère de la Santé.

C’est alors qu’elle décide de prendre ses distances avec Kishor. « J’en avais assez. Il insistait pour que je cède à ses avances. Je l’ai éconduit et il a commencé à m’envoyer des messages vocaux dans lesquels il menaçait de me faire du mal, ainsi qu’à ma famille. »

Afin de rompre tout contact, Zinat change de numéro de téléphone portable. Ne pouvant plus la joindre, c’est sa mère que Kishor appelle. « Il lui a dit qu’il allait téléphoner sur mon lieu de travail pour ternir ma réputation et me faire perdre mon emploi », dénonce-t-elle à la police.

Vendredi dernier, vers 11h50, la jeune fonctionnaire se trouvait au ministère. « Kishor a réussi à me contacter sur un téléphone du bureau. Il m’a demandé de lui rendre tous les cadeaux qu’il m’avait offerts. Ensuite, il a menacé de débarquer à mon travail pour me déshonorer. Il disait qu’après ça, je serais renvoyée. »