Live News

Une jeune femme dévouée à son mari alité

L'impact de l'accident dans lequel était impliqué le mari d'Housha.

Quand on a la trentaine, qu’on est marié(e) et qu’on aime sa/son partenaire, la vie peut être belle. Malheureusement, ce bonheur n’est pas donné à tout le monde. Une jeune comptable dévouée à la cause de son mari alité en témoigne.

Elle dort à peine depuis voilà plusieurs mois. Et quand on manque de sommeil, c’est difficile de se réveiller tôt le matin. Parallèlement, vous ressentez une lassitude. Mais il faut bien se lever pour s’occuper de l’être qui compte pour vous et qui à son tour compte sur vous. Donc, elle se lève tôt, fait la toilette de cette personne, lui donne ses médicaments et ce qui s’apparente à son petit déjeuner avant de prendre sa douche, de s’habiller et de partir au travail.

Publicité

Elle, c’est Housha, 33 ans, mariée depuis sept ans à Roopesh, 37 ans, un habitant de Vallée-des-Prêtres. Depuis avril dernier, elle se dévoue pour que son mari retrouve un semblant de normalité, physiquement et mentalement, après qu’il a été victime d’un très grave accident de la route le 21 avril dernier quand une… ambulance a quitté son lane pour venir violemment percuter le véhicule qu’il conduisait. L’accident s’est produit à Jin Fei. Depuis, Roopesh a besoin de l'aide. Il ne peut ni parler, ni bouger. Une véritable malchance pour un couple si jeune dont la vie a basculé à cause de l’imprudence d’un chauffeur comme le démontrent les images de CCTV.

La situation se corse ppur Housha. Les médicaments dont il a besoin prescrits par son médecin ne sont pas disponibles à Maurice. Housha doit les commander. Elle souligne que son époux a eu un traumatisme crânien. Sa clavicule droite s’est aussi brisée. Et aussi quelques cotes. Puis, il souffre d’un œdème pulmonaire. Il a subi plusieurs interventions et il est actuellement alimenté par tube.
Roopesh est resté quatre mois en Neuro ICU, puis un autre mois en salle. Ainsi, pendant cinq mois, Housha s’est rendue quotidiennement à l’hôpital. Quand il était encore en Neuro ICU, elle ne le voyait qu’à travers la vitre.

Elle ne lésine pas sur les dépenses

Un jour, on a annoncé à Housha qu’elle pouvait emmener son mari à la maison. Elle a refusé, craignant de n’être pas à la hauteur pour s’occuper de lui, n’étant pas formée pour prendre soin d’une personne qui avait encore un tube dans la gorge, une perfusion au bras, et qui était inerte. Comment réagir s’il y avait un problème ? Et qui s’occuperait de lui quand elle irait travailler ? Finalement, elle s’est préparée pour relever le défi. Elle a aménagé la chambre, la transformant en une véritable salle d’hôpital. Elle a aussi acheté un lit médicalisé (qui lui a coûté Rs 26 000) doublé d’un matelas spécial qui lui a coûté Rs 4 800.

Avant de rentrer à la maison avec son mari, Housha s’occupait déjà de lui à l’hôpital. Ses pieds étaient enveloppés dans du bandage. Il nécessitait des pansements constamment mais elle avait remarqué qu’il ne recevait pas ces soins. « Nous avons 30 patients et nous ne sommes que quatre à nous en occuper. Nous ne pouvons pas tout faire », lui avait répondu un membre du personnel soignant. Housha avait alors décidé de s’occuper elle-même des pieds de son mari qui ont noirci (elle nous montre une photo). D’abord, elle avait montré les photos des pieds de son mari à un médecin privé qui lui avait prescrit les médicaments nécessaires. Elle avait ensuite appris par elle-même à faire les pansements. Ensuite, elle s’occupait d’un trou béant au niveau des hanches de son mari. Elle le désinfectait, appliquait un médicament. Aujourd’hui, la situation s’améliore.

Des médicaments de Rs 95 000 

Une fois que son mari est rentré à la maison, Housha débourse Rs 95 000 pour acheter, sur commande, les médicaments prescrits par le neurochirurgien. Un proche qui est parti à l’étranger est revenu avec d’autres médicaments coûtant Rs 22 000. Mais à cause de l’amour qu’elle éprouve pour son mari, Housha ne lésine pas sur les dépenses. « Je dois dire que j’ai été soutenue moralement et aussi financièrement par ma famille noatmment mes beaux-parents. Et aussi par mon patron », confie-t-elle. (Housha travaille pour la compagnie Proguard Limited qui est basée à Palma, Quatre-Bornes. Elle a treize ans de service dans le département de comptabilité).

À chaque fois qu’un médecin lui rend visite à domicile pour  remplacer le tube, Housha débourse Rs 2 300. Depuis que Roopesh est rentré à la maison le 3 septembre, le tube a été remplacé à quatre reprises. Bien entendu, la visite de son médecin privé peut s’avérer nécessaire pour d’autres complications à n’importe quel moment. Donc, il faut mettre de côté un montant pour ces visites impromptues. Pour ses pieds aussi, elle poursuit le traitement, ce qui nécessite au moins Rs 1 500 toutes les deux semaines.

Pour pouvoir soutenir toutes ces dépenses, Housha a été contrainte de prendre un emprunt bancaire (Rs 100 000). Ce qui s’ajoute aux deux remboursements dont le couple s’acquitte déjà : l’un pour le van (scolaire) acheté par Roopesh et l’autre pour la voiture d’Housha. Le leasing pour le van est de Rs 11 000 et celui de la voiture est de Rs 6 900.

Gérer la pression

Malgré toutes ces dépenses (emprunt bancaire, leasing qui est de Rs 17 000, dépenses médicales, couches, dépenses pour la maison et autres), Housha doit gérer pour faire face à toute cette pression. Tout en s’occupant de son mari malade et travailler en même temps. Elle n’est pas invulnérable quand même ! « J’ai maigri, je ne dors presque plus. Cela a un impact sur ma santé. Vendredi dernier, j’ai ressenti une grande faiblesse (la seule fois de ma vie) et je me suis affaissée sur le sol. Vous êtes surmenée, m’a dit le médecin qui s’occupe de mon mari », dit Housha. « Je suis la seule à connaître ce que je vis en ce moment », ajoute-t-elle. Que fait-elle pour se défouler un peu ? « Rien », dit-elle. « Vous savez quoi ? Quand je me rends à mon travail, je remonte les vitres de ma voiture et je pleure jusqu’à ce que j’arrive à Palma. Cela m’arrive aussi de pleurer sur le chemin du retour », confie-t-elle.

Housha, originaire de Vacoas, et Roopesh se sont connus à travers Facebook. Roopesh a ensuite rencontré les parents d’Housha pour leur demander la main de leur fille. Ils se sont fiancés en 2013 avant de convoler en justes noces deux ans plus tard. Malheureusement, leur bonheur aura été de courte durée. Le couple n’a pas d’enfant.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !