Une femme de 70 ans meurt après une collision : le motocycliste de 16 ans n’avait pas le droit de piloter l’engin

Il se retrouve dans de beaux draps, même s’il est toujours admis aux soins intensifs de l’hôpital Jeetoo depuis le jeudi 20 février. L’adolescent de 16 ans, impliqué dans l’accident ayant coûté la vie à Ruqayah Silar, 70 ans, fera l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Ne détenant qu’un permis d’apprenti conducteur, autrement dit un Learner, il n’est pas apte à utiliser un bolide comme celui impliqué dans l’accident. Selon l’enquête de la police d’Abercrombie, Ruqayah Silar n’avait même pas traversé la route lorsqu’elle a été percutée de plein fouet. « Elle s’apprêtait à traverser, mais le motocycliste circulait à vive allure et l’a renversée. La vitesse à laquelle il circulait ne lui a pas permis d’éviter la dame », soutient-on dans les couloirs du poste d’Abercrombie. 

L’enquête de la police se porte sur l’inaptitude de l’adolescent à utiliser une motocyclette de 400cc, alors qu’il détient uniquement le Learner. à cet âge, la Traffic Branch ne permet pas à un motocycliste de devenir détenteur du permis de piloter une moto. Les policiers du poste d’Abercrombie ont déjà ordonné une analyse de la motocyclette par des experts. Le deux-roues a été placé sous scellés aux Sub Head Quarters de Port-Louis Nord. 

La police a aussi recueilli des éléments portant sur le trajet entamé par le jeune homme. Sa version des faits pourra être recueillie la semaine prochaine, après l’aval du médecin traitant. Les informations que détient la police à ce stade privilégient la thèse selon laquelle le cycliste hors-la-loi aurait provoqué l’accident après avoir circulé à vive allure dans un quartier résidentiel, et ce, de manière irresponsable et dangereuse. Les éléments de l’enquête policière jusqu’ici, selon nos recoupements, s’orientent vers la conclusion « pa kapav blam madam la ». Nous apprenons que des images de caméras démontrent que l’impact entre Ruqayah Silar et la motocyclette a eu lieu avant même que la dame de 70 ans ne traverse la route.

Samir : «Je la considérais comme ma mère» 

Samir, le neveu de la victime, est désemparé. Ruqayah était comme une mère pour cet homme qui a perdu ses parents dès son jeune âge. « Depi tipti, limem inn get nou kouma so prop zanfan. » Samir explique qu’il vivait dans la même maison que Ruqayah et que la femme de 70 ans aimait s’occuper de son logis. Dans la matinée fatidique du jeudi 20 février, Ruqayah avait expliqué qu’elle ressentait des douleurs et qu’elle voulait se rendre à l’hôpital. Samir l’a alors déposée à l’hôpital avant de se rendre au travail. Après avoir reçu des soins, Ruqayah s’est rendue à Vallée-des-Prêtres. « Monn soke kan monn tann dir linn fer aksidan e monn vinn lopital deswit », soutient Samir. Il explique que les médecins lui ont alors appris que la femme de 70 ans avait subi de multiples blessures internes et qu’elle n’avait pas survécu.