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Une famille dans la galère : aucune assistance sociale pour un malade pendant sept mois

Il s’est fait soigner à Chennai sur recommandation de son médecin traitant de l’hôpital Dr. A.G. Jeetoo.

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Depuis six mois, il lui est interdit de reprendre le travail. Louis Norbert Armand doit avaler 32 comprimés par jour, ne touchant pas de salaire ni de pension d’invalidité ou d’assistance sociale. Sa demande pour une pension d’invalidité vient d’être rejetée. Il vit avec le salaire de son épouse qui s’élève à Rs 5000 par mois. Voici la dure réalité d’une famille à l’aube du Nouvel An.

Louis Norbert Armand, 46 ans, marié et père de deux enfants, domicilié à Roche-Bois, travaille comme chauffeur de poids lourd pour la compagnie Total. Il est en arrêt maladie pour une période indéterminée, comme l’a fait ressortir son médecin traitant. Il souffre d’une tumeur diagnostiquée sur une veine principale de sa tête.

Souffrant souvent de maux de tête qu’il attribuait au départ à une simple migraine et il fait aussi de l’hypertension. Le 10 août 2016, Louis Norbert Armand est tombé malade et ressentait des douleurs atroces à la tête. Son épouse Ursula l’a conduit immédiatement à l’hôpital Jeetoo où il a été placé aux soins intensifs (ICU). Son état de santé était jugé préoccupant. Après des examens, le médecin a établi son diagnostic et a recommandé son hospitalisation à Chennai étant donné qu’il est inopérable à Maurice.

Le Rocheboisien a été transféré à Chennai le 29 août 2016, accompagné de son épouse, et le 1er septembre il a subi avec succès une intervention chirurgicale. Il est retourné à Maurice le 13 septembre 2016 et a fait l’objet d’un suivi médical à l’hôpital du Nord. Le Dr Balamurugan, qui l’avait opéré à Chennai, lui avait recommandé un mois de congé de maladie.

Crise d’épilepsie

Le médecin traitant de l’hôpital SSRN a statué que le malade ne pourra conduire de poids lourd durant deux à quatre ans, selon son état de santé. Il dit craindre que le malade puisse, à tout moment, « faire une crise d’épilepsie ». Selon un certificat médical émis le 27 décembre 2016, il est clairement stipulé que Louis Norbert Armand ne pourra travailler jusqu’au 13 février 2017. Le certificat médical souligne « The patient is already on sick leave for two months (as from (13 /12/2016) and not able to work as driver till sick leave is over. »

Le certificat médical de Louis Norbert Armand attestant qu’il ne pourra travailler jusqu’au 13 février 2017.

Selon Ursula, d’août 2016 à février 2017, cela fera sept mois que son époux ne travaille pas. Il avait fait une demande pour obtenir une pension d’invalidité depuis octobre 2016 et le 14 novembre, il a été examiné par un panel médical. Le vendredi 23 décembre, il a été informé par la Sécurité sociale que sa demande pour une pension d’invalidité a été rejetée par le Board et qu’il a un délai d’un mois pour faire appel. Il compte saisir un tel recours.

La famille a donc passé une fête de Noël plutôt sombre, ne disposant d’aucun apport financier. Louis Norbert Armand, qui compte 11 ans de service comme chauffeur de poids lourd, ne touche plus de salaire ayant épuisé les jours de congé dont il disposait. Sa femme, qui travaille comme General Worker avec un salaire de base de Rs 9 280 par mois, avait déjà contracté un emprunt auprès de la Mutual Aid pour lequel Rs 5 836 sont déduites de son salaire. Elle ne lui reste que Rs 5020 pour nourrir sa famille chaque mois. Au niveau de la Sécurité sociale, on l’a informée qu’étant donné que son salaire dépasse Rs 9 000, elle ne peut bénéficier d’une aide sociale.

Son mari touchait environ Rs 22 000 par mois avec les heures supplémentaires et la famille n’avait aucun souci d’argent. Le malade doit avaler 32 comprimés par jour. La femme déplore que malgré cette situation, le board médical « pa trouve ki li enn dimoun malad e ki li merit enn pansion invalid ou enn led sosial, Nou ena zanfan lekol e ena fre medikal pou mo mari ».

Sollicitée pour une réaction, le commissaire adjoint de la Sécurité sociale, M. T. Bhoyroo nous informe que Louis Norbert Armand devra faire appel pour justifier son cas, car le board a conclu que son invalidité est moins de 60 %. Il obtiendra un remboursement d’arrérages de six mois si le board médical revient sur sa décision, en le déclarant invalide.

 

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