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Une doctoresse accuse ses collègues de négligence médicale - Teerani Bheenick: «J’ai failli mourir»

Le Dr Teerani Bheenick dit avoir perdu la joie de vivre.
Opérée d’une tumeur à l’intestin, le Dr Teerani Bheenick reproche à ses collègues de n’avoir pas décelé sa maladie à temps. Elle envisage de poursuivre le ministère de la Santé pour négligence médicale.

La Santé enquêtera

Le ministère de la Santé avance, de son côté, qu’il initiera une enquête sur le cas du Dr Bheenick dès qu’elle aura fait une plainte officielle.

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/div> [blockquote]« Je reviens de loin ! J’ai failli mourir ! En tant que médecin, je suis bien placée pour le savoir », martèle le Dr Teerani Bheenick. [/blockquote] Postée à l’hôpital de Flacq, cette généraliste est remontée contre trois de ses collègues. Elle les tient pour responsables de ce qui lui arrive. La jeune femme est admise à l’hôpital Dr  A. G. Jeetoo depuis trois semaines, suite à son opération. Une tumeur a été enlevée de son intestin et elle a dû subir une ablation partielle de cet organe en raison d’une infection. La doctoresse attend toujours les résultats d’analyse de la tumeur. À ce stade, elle ignore s’il s’agit d’une tumeur cancéreuse ou pas. Depuis, le Dr Teerani Bheenick est clouée sur un lit d’hôpital. Elle est admise à la salle 3-4 de l’hôpital Dr  A. G. Jeetoo. « Vu la gravité de mon cas, je ne vais pas quitter l’hôpital de sitôt. De plus, les séquelles seront conséquentes. Je ne pourrai plus manger comme avant en raison de la réduction de mon intestin. Jusque-là, je jouissais d’une très bonne santé. Maintenant, je vois mes capacités réduites de 50 %. De plus, je ne pourrai plus travailler ou être active comme avant. Ma vie a été complètement bousillée. Pire, j’ai perdu ma joie de vivre ». Tel est le cri du cœur de ce médecin.

Calculs rénaux

Teerani Bheenick, une maman de 37 ans, reproche à au moins trois médecins de l’hôpital de Flacq de n’avoir pas décelé la présence de cette grosseur à temps. « Étant donné que j’aurais pu y laisser la vie, je ne compte pas en rester là ! J’envisage de poursuivre le ministère de la Santé pour négligence médicale », lâche-t-elle. Elle sonde également à réclamer son transfert, se disant incapable de reprendre son poste dans cet hôpital après ce qu’elle a vécu. C’est le 3 septembre dernier que cette Casualty Officer commence à souffrir de douleurs abdominales. Elle est alors au boulot. Elle s’en plaint auprès d’un de ses supérieurs, qui lui demande toutefois de continuer à travailler. Il lui aurait expliqué qu’il n’était pas en mesure de la remplacer. Les douleurs persisteront. Teerani Bheenick se fera examiner par un collègue, qui diagnostiquera chez elle la présence de calculs rénaux. Il lui prescrira des calmants. Le lendemain matin, le Dr Bheenick commence à avoir de la fièvre. Elle insiste auprès de son ami médecin, lui disant être convaincue qu’elle souffre d’un mal plus sévère, vu l’intensité des douleurs. Ce n’est que vers 13 heures qu’elle parviendra à se faire hospitaliser, faute de place en salle. Teerani Bheenick est examinée par un chirurgien, qui réfère son cas à un collègue en raison d’un empêchement. Celui-ci l’opère quelques heures plus tard, persuadé qu’elle souffre d’une appendicite. « Le chirurgien m’a, par la suite, appris qu’une arête de poisson avait été enlevée de mon intestin. J’ai passé quatre jours à l’hôpital, mais mon état ne s’améliorait pas. À peine rentrée chez moi, j’ai été prise d’un accès de fièvre et de vomissements. Je suis donc retournée à l’hôpital de Flacq le samedi 12 septembre », relate la doctoresse. Le Dr Bheenick remet à nouveau en question le diagnostic d’un autre médecin qui est persuadé qu’elle souffre d’une simple gastroentérite. Et c’est dans la salle réservée aux patients cardiaques qu’on parvient à lui trouver une place. « Comme mon dossier médical était introuvable et faute de personnel le matin, j’ai dû moi-même faire un nouveau dossier », révèle-t-elle. Une radiologie révèlera la présence de fluides à l’abdomen. « J’ai alors décidé de quitter l’hôpital contre avis médical, en signant le document approprié, puisque je sentais que personne ne comprenait que mon cas était grave ». Elle affirme que ce n’est qu’à ce moment que plusieurs chirurgiens, dont le consultant, sont venus la voir pour la  persuader de ne pas quitter l’hôpital. « Ils ont même fait venir un psychiatre pour me parler, afin de me convaincre de rester à l’hôpital pour obtenir les soins appropriés. Je n’ai rien voulu entendre, vu la gravité de mon cas et la souffrance que je ressentais », explique-t-elle. La doctoresse se fait admettre à l’hôpital Dr  A. G. Jeetoo, à Port-Louis, où elle subit un examen de CT Scan en urgence. Elle sera opérée le même jour pour l’enlèvement d’une grosseur à l’intérieur de l’intestin. « Le chirurgien a procédé à une ablation partielle de l’intestin en raison d’une infection causée par cette tumeur. Cela fait trois semaines que je suis hospitalisée et cela pénalise ma fille de six ans. C’est pour cela que je compte porter plainte contre l’hôpital de Flacq pour négligence médicale. J’ai failli y laisser la vie », clame la doctoresse.

L’occlusion intestinale: Une urgence

Le Dr Teerani Bheenick souffrait en fait d’une occlusion intestinale. C’est-à-dire qu’une partie de son intestin était obstruée par la tumeur. Les principaux symptômes de ce trouble sont des douleurs abdominales atroces et des vomissements. L’occlusion intestinale nécessite une hospitalisation immédiate. Comme c’est le cas pour l’appendicite, il s’agit d’une urgence.

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