Une beuverie qui vire au meurtre pour Francis Dintu, 63 ans - Son ex-épouse : « Francis a supplié son agresseur d’arrêter de le frapper »

« Pa tap mwa Jean-Claude, pa tap mwa ». Ce sont les dernières paroles de Francis Dintu, 63 ans, le dimanche 8 décembre, à son agresseur. Cet habitant de Petite-Rivière s’est retrouvé au cœur d’une agression sanglante chez le suspect dans la localité. Gravement blessé, le sexagénaire a poussé son dernier souffle dans la soirée. 

Francis Dintu était père de trois enfants. Samantha, son ex-épouse, est sous le choc de cette tragique disparition. Cela fait deux ans que le couple s’est séparé. « Francis vivait seul dans sa maison à Petite-Rivière », dit-elle. Il passait beaucoup de temps chez son ami Jean-Claude Lagaillarde qui réside dans la même localité. « La sœur de Jean-Claude est ma belle-sœur. Mon frère est décédé. Francis se rendait souvent chez lui pour prendre quelques verres, mais il ne faisait jamais de mal à personne. Mem si li ti koz for parfwa, nou ti konpran li », explique-t-elle. « Li ti pe al kot Jean-Claude pou bwar enn de ver », ajoute Samantha. Elle était loin de se douter que cela allait mal finir pour Francis.

Dimanche, le sexagénaire s’est rendu de nouveau chez son ami, mais cette fois, les choses ne se sont pas passées comme d’habitude. Une dispute a éclaté et Francis Dintu a été roué de coups par son Jean-Claude qui l’a abandonné en sang. « Il a été sauvagement agressé à coup de bâtons et a eu une lacération à la tête, plusieurs côtes fracturées. Une voisine m’a appelé pour me dire qu’elle l’avait entendu supplier son agresseur pour qu’il arrête de le frapper », explique la femme. L’incident s’est produit vers 16 heures.

Refus de se rendre à l'hôpital 

« J’ai reçu un appel de la police de Petite-Rivière m’informant que Francis était blessé. Il n’avait pas voulu se rendre à l’hôpital. Il disait qu’il était tombé », explique Samantha. Le sexagénaire n’a pas été conduit à l’hôpital tout de suite. « Un voisin s’est rendu au poste de police pour le voir, mais dans un premier temps, il ne l’a pas vu. Il s’y est rendu une seconde fois et c’est à ce moment-là qu’il a vu Francis dans un véhicule abandonné à côté du poste de police. Il pouvait à peine respirer et perdait beaucoup de sang », explique-t-elle.

Ce n’est que vers 20 heures que la victime a été transportée à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. « Une heure à peine après son arrivée à l’hôpital, j’ai appris qu’il est décédé. Les policiers auraient dû agir plus vite et malgré son refus plus tôt, ils auraient dû l’emmener à l’hôpital au vu des blessures qu’ils avaient subies », déplore-t-elle. 

Placé en état d’arrestation, le suspect Jean-Claude a reconnu les faits. Il a notamment soutenu que la victime, après avoir bu quelques verres, se serait mal comporté envers sa sœur. Il n’a pas apprécié et c’est ainsi qu’il l’a frappé. Au terme de ses aveux, le suspect a été conduit en cellule policière, puis inculpé, le lendemain, de meurtre devant le tribunal de Bambous.