- Catalea, 18 mois, meurt aux mains d’un toxicomane le jour de l’An
Cité Richelieu, le 1er janvier 2025, la petite communauté de Cité Richelieu, à Petite-Rivière, est secouée par un drame sans nom, frappant au cœur une famille déjà marquée par la souffrance. En ce début d'année, l'émotion est palpable, les larmes coulent, et les habitants sont envahis par un sentiment de colère mêlé à une incompréhension totale. Le quartier a été témoin d'une cruelle tragédie. Catalea Nalletambi, un nourrisson d’un an et demi, a perdu la vie, victime d'un acte de violence inouï. Le bourreau derrière cet acte abominable, Josian Sylvio Edouard, alias « Touloute », un charpentier de 46 ans, a été interpellé et placé en détention. Il affirme ne pas se souvenir des faits, ayant agi sous l'influence de drogue synthétique.
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Selon des informations, il jouait avec la fillette, l’avait prise dans ses bras avant de la projeter violemment au sol.
Catalea, fragile et innocente, n'a eu aucune chance face à la brutalité de son agresseur, sous l’emprise de drogues. Le mercredi 1er janvier, jour du drame, « Touloute » s’en est violemment pris à l'enfant, l’arrachant à cette vie qu’elle venait à peine de commencer à découvrir.
C'est au domicile de Marie Stéphanie François, une habitante de Cité Richelieu, que l'horreur s'est déroulée. Stéphanie a offert un toit à la mère de Catalea et à sa fille, un geste de solidarité dans un environnement où la pauvreté et la dépendance aux drogues font des ravages.
Marie Stéphanie se souvient du moment où elle a accueilli la famille chez elle. « Monn donn li mo lasam. Mwa monn dormi lor enn sez. Kan baba-la sorti loptital, li ti vinn kot mwa, ti enn vandredi, monn konn soufrans lavi akoz sa mo ti pran zanfan-la avek so mama, mwa kinn get zanfan-la kouma mo zanfan mem, monn grandi li, mama la ti depandan lor stipefian, li ti admet Brown-Séquard pou 15 zour », raconte-t-elle, une voix remplie d'amertume et de tristesse.
Le 1er janvier, Marie Stéphanie François est partie à Port-Louis pour faire quelques courses. Avant de quitter la maison, elle a demandé à sa belle-fille de surveiller Catalea. « Monn dir mo belfi zet enn koudey lor Catalea, apenn mo belfi inn sorti inn ariv sa ». Mais ce qu'elle ne pouvait imaginer, c'est que « Touloute », l'homme qu'elle avait accueilli chez elle, allait devenir le bourreau de la petite. À aucun moment, elle n’avait pensé que c’était la dernière fois qu’elle voyait l’enfant vivante.
Alors qu'elle faisait ses courses à Port-Louis, un appel téléphonique va bouleverser sa journée. « Mo tifi dir mwa « Mami Touloute inn touy Catalea », lui annonce sa belle-fille, la voix tremblante de terreur. C'est le début d'une course contre la montre pour tenter de sauver l'enfant. La petite Catalea, malgré l'aide des voisins, n'a pas survécu aux coups infligés.
Stéphanie, accablée, se souvient du dernier souvenir qu'elle a de la petite : « Mo savat divan laport, mo telefonn inn sone, Catalea ti pran mo savat inn vinn met dan mo lipie, li pran mo portab li donn mwa, li ti pe krye mwa mama, me so mama li krye Anoushka ». Ces derniers gestes de tendresse, ces petites attentions d'un bébé de un an et demi, résonnent désormais comme un triste souvenir d'un futur volé.
Monn konn soufrans lavi akoz sa mo ti pran zanfan-la avek so mama, mwa kinn get zanfan-la kouma mo zanfan mem, monn grandi li, mama la ti depandan lor stipefian"
Autopsie poignante et témoignage accablant
L'autopsie pratiquée par le Dr Shaila Jankee Prasad, Police Medical Officer (PMO), a conclu que la petite Catalea est décédée des suites d'une fracture du crâne, après avoir été projetée violemment au sol. Ce crime abominable a choqué la communauté, d'autant plus que le suspect, Josian Sylvio Edouard, a prétendu ne pas se souvenir de l'horreur qu'il avait commise. « Depi 7 er gramatin monn al aste sintetik, monn pran, apre kinn ariv sa. Mo pa kone ekzakteman kouma », a-t-il déclaré à la police. Selon un témoin, « Touloute inn pran tibaba-la inn pil anba ».
Les policiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Petite-Rivière, dirigés par le SP Gérard, poursuivent leur enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce meurtre. Le suspect, inculpé provisoirement pour meurtre, reste flou sur les détails de l'incident, se contentant de plaider le trou de mémoire.
La mère de Catalea, Anouchka, est bouleversée par cette tragédie. Vivant dans des conditions précaires, elle partageait un toit avec le suspect et sa fille. « Toulezour li vinn rod so bann gato. Pou Nwel li gagn tou so kado », confie Anouchka, en sanglots. Elle se souvient de la tendresse de sa petite : « Kan li rod gato bizin donn li pu so ser ek so bann kouzinn. Li al donn zot gato. » À un âge si jeune, Catalea était déjà attentive aux autres, une petite fille débordante de générosité, selon sa maman.
Les souvenirs se bousculent dans l'esprit d'Anouchka : « Gramatin, so ser Prisca get li ». Catalea, bien que toute petite, était toujours prête à apporter sa contribution aux tâches quotidiennes de la maison : « Li pran so ti balye ek lapel li fer fer sanse li pe netway lakaz ». C'était une enfant d'une grande maturité pour son âge, un cœur pur qui ne méritait pas une telle fin tragique, dit-elle.
Jeudi après-midi, des funérailles émouvantes de la petite ont eu lieu à Cité Richelieu. Outre les proches, plusieurs personnalités, à l'instar d'Ariane Navarre Marie, la ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille, Fabrice David, Junior Minister de l'Agro-industrie, de la Sécurité alimentaire, de l'Économie bleue et de la pêche, et Kugan Parapen, Junior Minister de la Sécurité sociale, étaient présents chez les Nalletambi.
Un drame qui interroge et qui inquiète
Le drame de Catalea Nalletambi est un cri d'alarme, une tragédie qui réveille les consciences sur les dangers de la drogue et les violences qui en découlent. Il nous ramène tristement à l’affaire de Kathalea Gaspard, 7 ans seulement, tuée le 29 novembre à Bain-des-Dames par un toxicomane. Allan Ramborough, 32 ans, avait kidnappé la petite, l’avait agressée sexuellement et tuée avant de dissimuler son cadavre sous des feuilles dans un terrain boisé de ce faubourg de Port-Louis.
Comment éradiquer ce fléau, protéger les enfants vulnérables et reconstruire une société malade, rongée par les problèmes de dépendance, de violence et de pauvreté ? Les meurtres de Kathalea et Catalea ne sont que deux exemples parmi tant d'autres d'une jeunesse sacrifiée sur l'autel de la drogue. Mais est-il trop tard pour changer ?
Ce meurtre a suscité une vive réaction au sein de la classe politique et de la société mauricienne. La ministre Ariane Navarre Marie a dénoncé l'atrocité de ce crime. « Sa krim atros-la finn boulvers nou tou dan Flamboyant Richelieu », a-t-elle déclaré, soulignant que ce drame illustre « les ravages du problème de drogue dans le pays ». Elle a ajouté que le gouvernement doit impérativement trouver une solution pour combattre ce fléau qui gangrène la société. « Viris-la li la, nou an tan ki gouvernman, nou bizin trouv ene vaksin pou ‘cure’ sa viris-la », a affirmé la ministre, appelant à une mobilisation générale contre la drogue.
Kugan Parapen, a également réagi à ce drame. « Enn 2 zanvye, kot tou dimounn pe fête, nou pe temwin bann krim atros ek bann senn de tristes ek desespwar. Se enn deziem zanfan kinn mor depi novam (Il fait référence à Kathalea Gaspard, tuée à Bain-des-Dames, Cassis, par un toxicomane, Ndlr). Nou bizin enn priz de konsians kar se enn krim ki ti kapav evite si ladrog pa ti pe fer sa kalite ravaz-la », dit-il. « Nou dir ladrog touy izaze, me nou pe trouve ki li touy ousi dan lantouraz. Dimounn pa pe rann zot kont », ajoute le Junior Minister.
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