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Un taximan séquestré: un agresseur lynché à Camp-Chapelon

Battu et attaché au poteau de foot. C’est le sort infligé au présumé agresseur d’un taximan, par des habitants de Camp-Chapelon. Ceux-ci se vantent d’avoir mené leur propre enquête qui a abouti à l’arrestation des agresseurs qu’ils ont remis à la police.
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/div> « Zot inn pran kouto zot inn pik mwa, zot inn atas mo lame, mo lipie », raconte avec peine Issoop Bhurtun. Comme chaque jour, ce chauffeur de 66 ans est au volant de sa voiture à Port Louis, en quête de clients. Vendredi soir, au Caudan, trois inconnus lui demandent de les conduire à un hôtel à Balaclava pour récupérer un ami avant d’aller à Grand-Baie. Celui qui est connu comme Bhai Issoop accepte et réclame Rs 1 200. À Balaclava, un des passagers lui ordonne de s’arrêter. Il fait déjà noir. Cet arrêt n’est que le début de son calvaire. Les trois passagers passent à l’offensive. Ils immobilisent le chauffeur. « Zot inn pik mwa ar tournvis dan mo ledo e enn inn komans pik mwa ar kouto », raconte la victime au Défi Quotidien, dimanche après-midi. Sans défense, Bhai Issoop est tiré de force de sa voiture. Les trois bandits le traînent dans un champ à 150 mètres de la route. Il est bâillonné à l’aide de fil téléphonique. « Zot inn osi mett enn gro tep lor mo labous pou mo pa kriye ».

Inquiétude

« Zot inn tir mo linz, zot inn atas mwa, zot inn atas mo seve, mo zenou et mo de lame, zot inn met trwa ne partou », ajoute Bhai Issoop. Les blessures sur sa main témoignent de la violence de l’agression. Ses agresseurs en voulaient à son argent. Ils ont fait main basse sur la somme de Rs 2 700 qu’il avait en sa possession. Les trois suspects ont continué à lui infliger des coups et il s’est affalé sur le sol. Les agresseurs se sont ensuite engouffrés dans la voiture laissant le chauffeur sur place. Ce dernier a passé deux nuits dans les bois. « Moustik pik mwa, mo pa’nn manze ni bwar », relate l’infortuné chauffeur. Entre-temps au domicile des Bhurtun, à Camp-Chapelon, l’inquiétude commence à gagner ses proches. Ces derniers tentent de le contacter. Mais en vain. « Li abitye fini rantre samedi vers 10 zer kan li sorti bazar me sa zour-la li pa pe vini mem », dit son fils Assad. Après avoir signalé sa disparition à la police de Pailles, dans la matinée de samedi, ses proches ont entrepris leurs propres recherches. Dans l’après-midi, le fils de la victime explique qu’il a une nouvelle fois sollicité la police de Pailles. Mais il explique que sa conversation téléphonique avec une policière qui était en poste n’était guère rassurante.

« Aucune aide »

 
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7980","attributes":{"class":"media-image wp-image-13506","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"420","alt":"Le pr\u00e9sum\u00e9 agresseur du chauffeur"}}]] Le présumé agresseur du chauffeur

Le fils de la victime et d’autres proches décident alors de prendre l’affaire en main dans une tentative de retracer le disparu. « Nou’nn fer travay lapolis nou mem. Tou bann fami, bann kamarad nounn koumans rode ». Pour cette tâche, voitures, camion et motocyclettes sont mis à contribution pour démarrer des recherches qui ne s’annonçaient guère faciles. « Ar lapolis nou pann gagn okenn led », explique un de ses proches. Ils se sont rendus aux endroits où la victime se rendait habituellement, pour recueillir des informations. Mais faute de renseignements précis, les recherches dans la nuit de samedi à dimanche furent vaines. Prenant son courage à deux mains, Bhai Issoop est parvenu à l’aube dimanche à se défaire de ses liens. « Mo’nn trouv lekleraz. Mo’nn koumans larg mwa. Monn demann Bondie kouraz ». Le taximan parvient à se libérer. Il s’est ensuite mis en bordure de la route et a été secouru par des agents de sécurité d’un hôtel du voisinage et par des chauffeurs de taxi. Les proches de la victime furent aussitôt alertés et le blessé fut conduit à l’hôpital pour des soins. Il a pu rentrer chez lui dans la journée de dimanche. Mais son fils et les autres proches n’avaient pas pour autant abandonné l’idée de retrouver les malfaiteurs. C’est ainsi que dès dimanche matin, une quarantaine de personnes ont lancé la traque. Ils finirent par retrouver la voiture volée tout près de l’hôpital Jeetoo, Port-Louis. Des éléments de la Special Supporting Unit se trouvaient également aux abords de l’hôpital dimanche pour parer à toute éventualité. Les proches du taximan parvinrent à mettre la main sur trois individus suspectés de l’avoir kidnappé. Les trois furent livrés à la police de Pailles. « Lapolis pa’nn kapav fer nanye. Nou kouma nou pe gagn enn ranseyma nou pe al rode apre nou pe donn dan lame lapoliss. Zot inn bat mo papa, zot bizin paye », souligne le fils de la victime. L’un des suspects interceptés par les proches de la victime a passé un sale quart d’heure sur le terrain de football de Camp-Chapelon dimanche. Il a été attaché au poteau de foot avant d’être récupéré par la police. La Criminal Investigation Division de Port-Louis Sud et la police de Pailles, sous la supervision de l’ASP Bhaukaurally, ont ouvert une enquête. À dimanche soir, deux suspects avaient été placés en état d’arrestation.
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