Un skipper meurt noyé - Son épouse: «David était le meilleur»

David Jacques Louis, 46 ans, s’est noyé au large de Flic-en-Flac, vendredi, lorsque son bateau de plaisance a chaviré. Sukriyé, son épouse, est terrassée par une immense tristesse. Sukriyé, 38 ans, habitante de Pointe-aux-Sables et mère de trois enfants, est abattue après avoir vu le dépouille de son mari. Rencontrée à la morgue de l’hôpital Victoria en présence de ses proches, la malheureuse s’est effondrée. Elle pleure toutes les larmes de son corps en repensant au départ tragique de son mari. « David était le meilleur skipper. Ses clients l’aimaient bien et il n’a jamais eu de reproches. Il opérait comme skipper depuis plus de 10 ans et son travail était impeccable. Il n’a pas eu une vie facile, mais il a toujours réussi à surmonter les obstacles », se lamente Sukriyé. Cette Suissesse est encore sous le choc. « Le vendredi 12 février a été un jour noir pour moi et ma famille. C’est le chagrin qui anime notre cœur. Et dimanche, c’est la St-Valentin. Pour la première fois je serai seule, je ne peux imaginer la vie sans lui. Quand je pense que je dois apprendre à vivre sans mon époux, j’ai des frissons », pleure Sukriyé.

Son travail, sa passion

David adorait son métier. « Il aimait la mer et il faisait son travail avec passion. Je me souviendrai toujours des moments passés en sa compagnie la veille de sa disparition. Nous avons admiré le coucher du soleil. C’était très romantique. Il était très populaire dans la localité et n’hésitait jamais à rendre service à son entourage », confie-t-elle. Christian, 78 ans, le père de David Jacques Louis, a du mal à cacher sa peine. « J’ai perdu mon épouse il y a quelques années, et maintenant, je perds mon fils. C’est très douloureux. David était un fils exemplaire. Il était aimé par tout le monde. David aimait la mer, tout comme moi. Lorsqu’il était petit, il pleurait et me disait qu’il ne voulait pas partir à l’école, car il préférait passer son temps en mer. C’était un passionné de la mer », dit Christian, les larmes aux yeux. Vendredi, vers 8 h 15, David Jacques Louis et un touriste réunionnais de 53 ans, se trouvaient sur un bateau de plaisance quand, arrivant au large de Flic-en-Flac, le skipper David aurait raté la passe vers le large en raison des grosses vagues et l’embarcation aurait heurté un rocher. C’est ainsi que le bateau a chaviré. Touriste et skipper sont tombés à la mer. Des effectifs de la National Coast Guard, qui étaient dans les parages, se sont jetés à l’eau pour porter secours aux deux hommes. Le touriste a été sauvé, mais le skipper s’est noyé. L’autopsie pratiquée par les médecins légistes Maxwell Monvoisin et Shaila Prasad-Jankee a attribué le décès de David Jacques Louis à une asphyxie due à la noyade. Ses funérailles ont eu lieu samedi après-midi.

Sukriyé: « La tempête a réveillé mon cœur »

Sukriyé et David se sont rencontrés pour la première fois en mer, à Rivière-Noire. C’était le 7 avril 2008. « J’étais venue à Maurice pour chercher du travail comme plongeur. Mes amis et moi avons bavardé avec David. Il était très cool. Je l’ai beaucoup apprécié. Puis, pendant six mois, je l’ai accompagné lorsqu’il emmenait ses clients en mer », nous dit-elle. Et un jour, en 2008, alors que Sukriyé et le skipper étaient seuls sur le bateau, en mer, le temps a subitement changé. « Notre embarcation n’avançait plus et mes pieds sont restés coincés entre l’hélice et la coque », se souvient Sukriyé. David l’a alors aidée à dégager ses pieds. Il a ensuite poussé le bateau vers les récifs. « Ce jour-là, j’ai réalisé que j’étais amoureuse de David. Lui aussi m’a confessé son amour. Cette tempête a réveillé mon cœur. En 2010, notre fils est né et en avril dernier, j’ai épousé David. Aujourd’hui, je me retrouve seule. Je n’ai pas encore informé mes proches du drame », pleure Sukriyé.