Dans chaque famille, il devrait y avoir au moins une personne formée aux premiers secours. C’est le souhait du Dr Siven Samoo, directeur du Service d’aide médicale urgente (SAMU) et de Navin Mahadoo, directeur général par intérim de la Croix Rouge de Maurice.
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Pour le Dr Siven Samoo du SAMU et Navin Mahadoo de la Croix Rouge de Maurice, connaître les rudiments des premiers secours peut sauver une vie. C’est ce qu’ils ont expliqué lors de l’émission Xplik ou K santé de Radio Plus qui était axée sur les accidents domestiques. « Il y eu des cas où la mort a eu le dernier mot car les proches n’ont pas su quoi faire », a indiqué Navin Mahadoo.
Selon le Dr Samoo et Navin Mahadoo, les accidents domestiques sont plus fréquents pendant la période des vacances lorsque les enfants sont à la maison en l’absence des parents. Les laisser avec les grands-parents n’est pas un choix judicieux non plus, a dit Navin Mahadoo, car ils font partie, comme les enfants, de la catégorie des personnes les plus vulnérables concernant les accidents domestiques.
Le Dr Samoo a souligné qu’un enfant peut, par exemple, avaler un objet ou une friandise qui peut provoquer une asphyxie. « Cette situation peut être mortelle pour l’enfant si les proches autour de lui ne savent pas comment faire pour évacuer le corps étranger. » D’où l’importance d'avoir une formation de base aux premiers secours et d’éduquer les enfants sur les dangers potentiels qui les guettent dans la maison, un lieu où normalement chacun devrait se sentir en sécurité.
Si les enfants et les personnes âgées sont plus exposés aux accidents domestiques, les adultes n'en sont pas à l’abri pour autant, ont fait ressortir les deux intervenants. Tous les risques de danger doivent être identifiés à la maison et c’est ainsi qu’il sera possible de les prévenir, ont-ils dit.
Le Dr Samoo s'est dit conscient qu’il est difficile de constamment surveiller un enfant. « Souvent, les parents sous-estiment la curiosité de leurs enfants. On peut leur dire de ne pas faire quelque chose mais c’est cela même qui va les intéresser », a-t-il expliqué. De plus, dans la découverte et l’exploration du monde qui les entoure, les enfants ont tendance à imiter les parents. D’où l’importance de bien surveiller ses gestes.
Leur enseigner les règles de base pour leur sécurité ne prend pas beaucoup de temps et ne requiert pas de grandes expertises, a souligné Navin Mahadoo. « L’éducation et la prévention des dangers peuvent se faire de façon ludique à travers, par exemple, une journée de réduction des risques. » Il conseille aux parents d’identifier les endroits à risque dans la maison et de prendre les mesures qui s’imposent pour y remédier immédiatement. Et de poursuivre : « Il n’y a pas d’endroit sûr dans la maison. La chambre de l’enfant peut s’avérer un lieu à risque si on ne lui explique pas qu’il ne faut pas se recouvrir le visage avec son oreiller en dormant sous peine de suffoquer. » Ainsi, selon Navin Mahadoo, tout est une question d’éducation afin de minimiser les risques des accidents domestiques.
Et d'ajouter que les parents, de retour du supermarché, peuvent, par exemple, demander aux enfants de les aider à ranger les divers produits et leur expliquer pourquoi certains sont rangés dans un endroit plus sécurisé.
Mieux Comprendre
Service 114
Calqué sur le système français, le SAMU, opérationnel depuis 1997, offre un service d’urgence pré-hospitalier. À partir de son centre de contrôle situé à l’hôpital Victoria, Candos, il répond aux appels des personnes en détresse. Par un système de triage, un médecin régulateur répond à toutes les urgences qui nécessitent l’intervention du SAMU. Entre 1 200 à 1 300 appels sont reçus quotidiennement. Il existe cinq départements du SAMU à Maurice, installés dans les cinq hôpitaux régionaux. Le 114 est à appeler uniquement en cas d’urgence. Cependant et pour information, entre une personne qui a subi une fracture et celle qui a fait une crise cardiaque, priorité sera donnée à cette dernière. Car pour la fracture, le pronostic vital n’est pas engagé.
Formation
La Croix Rouge de Maurice forme des personnes aux premiers secours. Le service est complémentaire au SAMU, précise Navin Mahadoo. Le rôle de la Croix Rouge est d’éduquer et de former la population avant qu’elle ne téléphone au SAMU. Selon lui, quand les gestes de secours ne peuvent pas aider, les médecins et infirmiers urgentistes doivent entrer en jeu. Mais il est préférable d’essayer de faire quelque chose que de ne rien faire en cas d’accident. Il faut cependant, selon le Dr Samoo et Navin Mahadoo, connaître les gestes à faire et à ne pas faire. Pour eux, en appliquant les gestes de premiers soins, il est possible de sauver une vie.
Repérage
Les gestes qui sauvent
Il est important de faire attention en donnant des friandises aux enfants. Les pistaches, guimauves et les fruits comme les letchis et les longanes peuvent être dangereux pour les enfants en bas âge et laissés sans surveillance. Ils risquent une suffocation s'ils n'avalent pas ces produits comme il faut.
En cas d’obstruction de la gorge par un corps étranger, il est recommandé de taper dans le dos de la personne ou de compresser sa cage thoracique pour essayer d’expulser l’objet et dégager la voie respiratoire.
En cas de brûlure mineure, l’application de pâte dentifrice n’est pas recommandée. Il faut laisser couler l’eau courante sur la partie affectée et donner des calmants en cas de douleur. Si la brûlure se situe sur une grande surface, il faut y laisser couler l’eau courante, la recouvrir avec un linge propre et appeler les secours.
Nul n’est à l’abri d’une électrocution. Avant d’essayer de porter secours à une personne qui a reçu une décharge électrique, il est conseillé de couper d’abord le disjoncteur central et d’appeler les secours. Le massage cardiaque peut s’avérer utile dans certains cas. Le pratiquer en attendant l’arrivée des secours peut faciliter la réanimation du patient.
Si une personne a fait une chute d’une certaine hauteur, il est conseillé de ne pas la remuer car cela pourrait aggraver ses blessures, surtout en cas de fracture. Il est possible de la placer en position latérale de sécurité (PLS) en attendant l’arrivée des secours. Remuer une personne qui a subi une fracture peut être très dangereux, surtout si elle est âgée.
En cas d'urgence, la panique s'installe et tout le monde est pressé. C’est qui est naturel. Il faut cependant essayer de garder son sang-froid, d’appeler les secours et de suivre les conseils du médecin régulateur.
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