Il souffre d’une dépression sévère et manifeste des tendances suicidaires. Depuis que ce constable, fils d’un ancien haut gradé de la police, a été référé par un médecin de la police à l’hôpital Brown-Séquard, ses proches se font un sang d’encre.
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Ce policier, habitant le Sud, est sous observation médicale à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard depuis le lundi 5 février.
Qu’est-il donc advenu de ce policier de 45 ans, marié et père de trois enfants, et qui compte 17 ans de service dans la force policière ? Selon sa mère (64 ans), il rêvait de suivre les traces de son père, mais a « été victime sur le plan professionnel d’une politique de deux poids, deux mesures ». « Je rends les autorités responsables de ce que subit mon fils. S’il lui arrive malheur, je ne vais pas rester les bras croisés », lâche-t-elle.
Selon la sexagénaire, son fils a été humilié et a subi un harcèlement moral. Cela, malgré le fait qu’il se soit acquitté honorablement de ses obligations professionnelles. Il a fini par craquer.
Le policier a raconté à sa mère que le 20 octobre 2017, il était affecté à la Divisional Supporting Unit de Curepipe. En patrouille avec deux autres policiers à Pétrin, ils ont surpris un couple dans une position compromettante. L’occupante de la voiture ayant de bonnes relations dans la force policière, l’affaire aurait été étouffée, selon le constable. Mais les persécutions à l’égard de son fils se sont enchaînées depuis, confie la mère.
Au lendemain de cette patrouille, les trois policiers en question ont été transférés avec effet immédiat. « Les deux policiers ont été transférés dans un poste de police de leur catchment area. Quant à mon fils, il a été transféré à la Northen Division au poste de police d’Abercrombie alors qu’il habite le Sud », fait part la sexagénaire. Elle est persuadée qu’il s’agit d’un « transfert punitif ».
Le 31 octobre,lors d’une rencontre avec deux hauts gradés de la police, son fils et sa bru auraient été humiliés. Le constable aurait été traité de voyeur et de pervers. « Dir to fam to travay se al lev kouve (...) », lui aurait lancé un de ces hauts gradés. « Pran to kass lafin di mwa e pa amerd dimoun enkor », lui aurait-il lancé.
L’épouse du policier a écrit au commissaire de police, au Premier ministre, au ministère de l’Égalité des genres et à la présidente de la République. La dernière humiliation subie est survenue lorsqu’il était affecté comme sentinelle armée.
Prenant le service à 7 h 30, il n’aurait pas eu droit au déjeuner ni ne pouvait-il avaler quelque boisson avant 14 h. Il se serait aussi fait sévèrement réprimander par un supérieur parce qu’il était parti aux toilettes. « Li plore avek mwa, li dir li pe sibir boukou imiliasion », poursuit sa mère. Elle souhaite avoir une rencontre avec le Premier ministre et le commissaire de police. « Aujourd’hui, c’est nous qui souffrons. Demain, ce sera peut-être le tour d’un autre policier », dit-elle.
Nous avons également sollicité la cellule de communication de la police. L’inspecteur Shiva Coothen nous laisse comprendre qu’il « n’y a pas de transfert punitif au sein de la police ». Quant à ces cas précis, il dira qu’il devra « inquire avant de pouvoir commenter ».
«Punitif et injuste»
L’inspecteur Boojhawon de la Police Officers Solidarity Union a déclaré qu’il était au courant de ce transfert punitif et injuste. Le policier, selon lui, a fait son travail comme il se doit. « Le 21 octobre, ce constable s’était lancé dans une course-poursuite derrière un véhicule qui n’était pas en règle. Il a été même blessé lors de cette opération. Au lieu d’être félicité pour sa bravoure, il a été transféré pour une autre raison. Il n’a eu aucune explication quant à ce transfert », dit l’inspecteur Boojhawon.
Et d’ajouter : « Nous avons déjà évoqué ce cas avec la hiérarchie, mais elle a fait la sourde d’oreille. S’il arrive quelque chose à ce policier, la hiérarchie sera tenue pour responsable. La Police Officers Solidarity Union accorde tout son soutien à ce constable et à ses proches. Nous demandons au commissaire de police de rectifier le tir et de réintégrer le constable à son ancien poste ou à un autre poste près de son domicile avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il déclaré.
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