Il avait déjà mis un pied à la prison de Beau-Bassin. Les formalités pour passer sa première nuit en cellule à la New Wing enclenchées, le syndicaliste de la Fédération des travailleurs unis, Atma Shanto, a eu la chance de voir les portes de la prison s’ouvrir pour le laisser sortir. Son camarade syndicaliste Ashok Subron avait réglé ses frais de justice, ce qui lui a évité une détention.
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Il en garde, néanmoins, les séquelles. Atma Shanto avait été arrêté, jeudi matin, par la police de Port-Louis Nord. Le dirigeant syndical était accusé de diffamation à l’encontre d’un membre de l’Employment Relation Tribunal. Traduit devant la justice, il avait bénéficié de la liberté contre paiement de Rs 600 pour les frais de justice et un engagement de dette de Rs 10 000. Il avait refusé de s’acquitter de ces frais et le juge avait ordonné sa détention, en attendant sa prochaine comparution le 16 juillet. Entre-temps, il a été décidé de le transférer à la prison de Beau-Bassin. Les procédures étaient enclenchées, alors qu’Atma Shanto prenait place à bord de la fourgonnette, connue comme la Black Maria, qui allait le véhiculer jusqu’à la prison, Ashok Subron devait, de son côté, régler les frais de justice pour éviter une incarcération à son camarade syndicaliste.
Ce transfert du tribunal de Port-Louis vers la prison de Beau-Bassin, Atma Shanto n’est pas prêt de l’oublier . « Sa touzour ena enn lefe lor mwa », confiait, vendredi, le syndicaliste de 59 ans. En prenant place dans la fourgonnette, il dit avoir découvert un autre monde. Il a réalisé qu’il n’était plus un homme libre. « Dan sa kamyon blinde la, ou pa trouv nanien deor. Li pa fasil pou ou kone kot ou ete. Monn kapav rekonet mo landrwa Ti-Rivyer. Sa ousi pou kapav trouv en deor, bizin get dan parbriz kote sofer », raconte le syndicaliste. Le chauffeur a effectué un premier arrêt. « Ladan saken pe rakonte kifer li ape ferme », dit-il.
Formalités à la prison
Une fois à la prison de Beau-Bassin, les portes de New Wing s’ouvrent. Dure réalité… Débutent les formalités administratives pour sa mise en détention. « Certains officiers m’ont reconnu. Des prisonniers m’ont expliqué leur quotidien, notamment les heures d’ouverture et de fermeture des cellules. J’ai compris que c’était un autre monde », poursuit le syndicaliste, qui tient à saluer les officiers et les prisonniers, qui se sont montrés coopératifs et amicaux. « Je me suis soumis à un examen médical et les officiers avaient déjà mis sous scéllés mes effets personnels. »
Peu à peu, le syndicaliste au moral d’acier a pu surmonter cette angoisse. « Timidite la inn disparet », laisse-t-il entendre. Au même moment, le syndicaliste Ashok Subron réglait les frais de Rs 600 imposés par le magistrat. Ce qui allait conduire à la remise en liberté d’Atma Shanto. Il n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance envers la classe syndicale. « La classe syndicale dans son ensemble m’a soutenu ; je lui dis merci. C’est une bonne chose que l’unité syndicale prime. La lutte se poursuivra », dit-il.
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