Un nouveau plan national contre le sida bientôt lancé

Anil Gayan est intervenu le jeudi 1er décembre à la mairie de Port-Louis, où avait lieu un exercice de dépistage du sida. Le ministre de la Santé a annoncé qu’un nouveau plan national de lutte contre le VIH sera bientôt lancé.

«Le nombre de nouveaux cas VIH/sida est en baisse à Maurice. » C’est ce qu’a déclaré Anil Gayan le jeudi 1er décembre. Il intervenait à la mairie de Port-Louis où se tenait un exercice annuel de dépistage du VIH à l’intention du public. Selon le ministre de la Santé, avec les traitements disponibles, il sera possible d’éradiquer la maladie bien avant l’échéance de 2030, comme le préconisent les objectifs du développement soutenu de l’ONUSIDA.

Anil Gayan a ainsi annoncé qu’un nouveau plan national contre le sida, qui suivra les recommandations de l’ONUSIDA, sera bientôt lancé. Pour le ministre, si le nombre de nouveaux cas de sida a diminué c’est grâce aux efforts consentis par les autorités et les ONG, à travers des campagnes de sensibilisation.

« Ce progrès est notable tant à Maurice qu’ailleurs dans le monde », a souligné le ministre. « Chaque Mauricien doit faire l’effort de se faire dépister afin de connaître son statut sérologique. Le ministère a effectué 90 000 tests de dépistage cette année », a-t-il précisé.

Le Dr Laurent Musango, qui est le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé à Maurice, y était également présent jeudi. Il a dit que le dépistage volontaire doit être encouragé. « De nouvelles méthodes de prévention doivent être explorées en se focalisant sur les jeunes filles et les populations à risque : usagers de drogues et homosexuels. Des campagnes contre l’usage de drogues doivent être encouragées », a-t-il expliqué.

Nombre de cas dépistés de 2010 à 2015

Nilen Vencadasmy : «Il faut rétablir le dialogue entre le ministère de la Santé et Pils»

Maurice a reculé de plusieurs années dans la lutte contre le sida. Ce sont les propos tenus par Nilen Vencadasmy, président du conseil d’administration de Pils. L’ONG dresse un bilan de ses activités depuis son lancement le 1er décembre 1996. « La politique nationale de lutte contre le VIH manque de cohérence. Il faut rétablir le dialogue et le partenariat entre le ministère de la Santé et Pils », argue Nilen Vencadasmy.

Selon lui, Pils et les autres ONG œuvrant auprès des personnes vivant avec le VIH et des personnes vulnérables sont en colère. « Maurice ne figure plus sur la liste des pays progressistes et novateurs en termes de lutte contre le VIH. Ce combat et la réponse aux drogues ont besoin d’une nouvelle direction. »
Il préconise ainsi une étroite collaboration entre les divers partenaires engagés dans la lutte contre le VIH/sida pour faire obstacle à la maladie, aux hépatites et aux infections sexuellement transmissibles (IST).

Nicolas Ritter, directeur exécutif de Pils, déplore, quant à lui, l’absence de traitement pour les patients infectés à la fois par le VIH et l’hépatite. Il dénonce aussi les lois discriminantes à Maurice qui obligent les étrangers voulant travailler au pays à décliner leur statut sérologique. « Cette loi absurde décourage des investisseurs étrangers à venir à Maurice. »