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Un Land Drainage Master Plan pour réduire les risques d’inondations

Avec une pluviométrie contrastée et une infrastructure de drainage limitée, Maurice fait face à des risques croissants d’inondations. Le Land Drainage Master Plan publié par le ministère des Infrastructures publiques propose des mesures pour une gestion intégrée et durable.

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La pluviométrie annuelle moyenne à long terme sur l’île atteint 2010 mm, mais la répartition est inégale : environ 3 600 mm sur le plateau central contre seulement 1 500 mm sur la côte. L’hydrographie de Maurice accentue ces disparités. Le sud et l’est regorgent de rivières, alors que le nord, composé de coulées de lave récentes et de sols perméables, connaît un écoulement limité.

Au total, l’île compte 25 rivières principales et de nombreux ruisseaux et drains. Pourtant, cette infrastructure n’est pas dimensionnée pour évacuer les eaux lors de fortes pluies. Le manque d’entretien préventif et la pression croissante de l’urbanisation — liée à la démographie, à l’essor économique et au défrichement des terres agricoles et forestières — aggravent la situation. Le ruissellement s’intensifie et les inondations deviennent plus fréquentes. Une soixantaine de sites ont ainsi été identifiés comme critiques par le National Disaster Risk Reduction and Management Centre. Pour y remédier, un plan directeur de drainage a été élaboré sous la supervision de la Land Drainage Authority. Ce document dresse un inventaire des infrastructures existantes, identifie les zones vulnérables et définit une hydrologie de référence par sous-bassin. Il propose également des cartes de risques, des règles nationales d’aménagement intégrant le drainage.

Le plan met en avant une gestion intégrée, combinant mesures structurelles (travaux et aménagements) et non structurelles (documents d’urbanisme et permis de construire). L’ambition est d’articuler prévention, aménagement du territoire, protection de la biodiversité et adaptation au changement climatique.

L’exploitation et l’entretien des ouvrages hydrauliques constituent un axe majeur.L’entretien préventif et un suivi régulier sont jugés essentiels pour prolonger leur durée de vie et limiter les risques.

Zones inondables : inquiétudes et clarté

La publication du Land Drainage Master Plan sur les zones inondables suscite des réactions contrastées. Les acteurs de l’immobilier redoutent un frein aux projets et une dépréciation des terrains, tandis que la Land Drainage Authority y voit un outil pour un développement plus résilient.

Gulshan Balgobin, directeur de GBEL Real Estate, estime que la classification des zones inondables aura inévitablement un impact sur le secteur immobilier. « Le LDMP aura un effet domino sur les constructions, surtout pour les smart cities qui ciblent les investisseurs étrangers », évoque-t-il.

Son constat est partagé par L. Makey, de HL Properties, qui souligne que l’obtention des permis de construction sera désormais plus complexe dans certaines régions. 

Gulshan Balgobin rappelle que beaucoup de projets sont déjà construits dans les zones concernées. Selon lui, un plan d’évacuation mal préparé pourrait provoquer la panique et la colère parmi les habitants. 

Sur le plan économique, l’impact pourrait être lourd. « Ce sera un coup de massue pour les commerçants : fermeture des commerces, pertes financières et manque à gagner », note Gulshan Balgobin. L. Makey reconnaît néanmoins l’importance d’avoir publié ce document, malgré ses effets négatifs possibles pour le marché immobilier.

Toutefois, des zones d’ombre subsistent. « Le gouvernement a déjà projeté les zones publiquement. Les propriétaires devront faire face à une dépréciation de leurs terrains. Mais les zones ne sont pas clairement définies : par exemple, Flic-en-Flac est un grand village avec plusieurs morcellements. Lesquels sont réellement à risque ? », demande Gulshan Balgobin, qui espère plus de clarté de la part de la Land Drainage Authority (LDA).

De son côté, une source au sein de la LDA apporte un éclairage différent. Le document rendu public doit, selon elle, être utilisé comme outil de travail pour les projets de développement à venir et non comme source de psychose.

Concernant l’avenir, il précise que les collectivités locales devront tenir compte du Master Plan lorsqu’elles délivreront des permis de construction. « C’est un outil pour s’assurer que les développements se font correctement.

Quant au volet évacuation, il appartiendra au National Disaster Risk Reduction and Management Centre d’élaborer un plan spécifique, en collaboration avec la LDA, afin d’assurer la sécurité des habitants concernés.

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