Un jeune meurt asphyxié dans sa salle de bains - Jean Claude : «Nous avions installé le chauffe-eau ensemble la veille»

Yoane Rangasamy, 19 ans et habitant Ste-Croix,  est entré dans la salle de bains, mais n’en est jamais ressorti, mardi soir. Il a été retrouvé inconscient par son père, Jean Claude. L’autopsie a attribué la mort à une asphyxie au monoxyde de carbone émanent du chauffe-eau à gaz.

«Kifer tonn pren mo garson ». Cette phrase ne cesse de revenir à la bouche de Jean Claude Rangasamy, 63 ans. En larmes, il explique que lundi, avec l’aide de son fils Yoane, il a installé un chauffe-eau à gaz. « Nous possédions cet appareil depuis plusieurs années, mais nous ne l’avions jamais installé », nous dit-il.

Depuis quelque temps, Yoane, benjamin d’une fratrie de quatre enfants, a insisté auprès de son père pour installer le chauffe-eau. « Il m’a demandé de l’installer mais je ne voulais pas. Finalement, lundi nous l’avons placé », relate Jean Claude. La bonbonne de gaz se trouve à l’extérieur de la salle de bains.
Au départ, le chauffe-eau fonctionnait. « Nous l’avions utilisé sans problème », poursuit le père. Mardi soir, avec ses proches, le jeune homme a vu le match de la Coupe du monde opposant la France à la Belgique.

« Il n’est pas trop fan de football, mais il voulait voir jouer la Belgique qui avait éliminé le Brésil », ajoute Jean Claude. C’est à la mi-temps que son fils s’est levé pour aller prendre un bain. Une demi-heure après, le neveu de Yoane s’est précipité vers Jean Claude : « Mon petit-fils m’a dit que Yoane était tombé dans la salle de bains. Je m’y suis précipité. Il y avait une forte odeur de gaz ».

«Monn essaye reanime mo garson»

Le jeune homme gisait inconscient dans la salle de bains. «  Monn essaye reanime li. Monn souffler dans so labous, mais li pann lever », relate ce père qui ne peut chasser cette scène de sa mémoire. La famille  a conduit Yoane à la City Clinic pour les premiers soins. Hélas, il était déjà trop tard. Le personnel soignant a informé les proches que le jeune homme avait rendu son dernier souffle. Leur monde s’est écroulé en une fraction de seconde. Le corps a été transporté à la morgue de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Mercredi matin, l’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste, a attribué la mort à une asphyxie au monoxyde de carbone.

Yoane était un jeune sans histoire. Décrit comme une personne ayant la tête sur les épaules, il avait suivi des cours de soudure. « Il a réussi ses examens et devait recevoir son diplôme en septembre prochain », confie Jean Claude, dévasté par cette soudaine perte.

« Li pa kontan ale oken plass, li lakaz mem. Li ti douce  », autant de qualités et de souvenirs de la victime qui resteront dans la mémoire de ceux qui l’ont côtoyé. « Sa petite amie est inconsolable », confie sa sœur. Les funérailles sont prévues jeudi après-midi.