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Un ex-ministre condamné à 12 mois de prison dans une affaire de corruption, rare à Singapour

Un tribunal de Singapour a condamné jeudi l'ancien ministre des Transports S. Iswaran à 12 mois de prison, à l'issue du premier procès pour corruption impliquant une figure politique dans la cité-Etat depuis plus de 40 ans.

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M. Iswaran avait été reconnu coupable la semaine dernière de cinq chefs d'accusation, liés à des cadeaux de valeur illégaux au vu de ses fonctions, et d'obstruction à la justice.

Le parquet avait requis une peine de six à sept mois. Mais le juge de la Haute Cour Vincent Hoong a déclaré jeudi que cela aurait été "manifestement inadéquat", compte tenu de l'impact de l'affaire sur la confiance du public.

"La confiance dans les institutions publiques est le fondement d'une gouvernance efficace, qui peut être très facilement être érodée si un fonctionnaire ne semble pas respecter les normes d'intégrité et de responsabilité", a déclaré M. Hoong en prononçant la sentence.

L'ex-ministre de 62 ans, qui s'est fait connaître pour avoir attiré des courses de Formule 1 dans le pays d'Asie du Sud-Est, a démissionné en janvier après avoir été inculpé.

Son procès a été considéré par les observateurs comme l'un des plus importants sur le plan politique dans l'histoire de la cité-Etat.

L'affaire risque également de nuire à la réputation du Parti d'action populaire (PAP) au pouvoir avant les élections législatives qui doivent se tenir d'ici novembre 2025.

Les avocats de l'ancien ministre ont demandé que sa peine entre en vigueur le 7 octobre, ont rapporté les médias locaux. Le tribunal lui a ensuite demandé de se présenter devant la justice ce jour-là.


- Whisky et clubs de golf -

M. Iswaran était initialement inculpé de 35 chefs d'accusation. Mais les procureurs ont finalement décidé de ne le poursuivre que pour cinq d'entre eux, de moindre gravité.

Les chefs d'accusation comprenaient l'obstruction à la justice pour avoir tenté d'empêcher les autorités singapouriennes d'enquêter sur un vol en classe affaires offert par le magnat malaisien de l'hôtellerie Ong Beng Seng, l'un des plus riches habitants de Singapour.

Les quatre autres chefs d'accusation concernent des cadeaux illégaux offerts par M. Ong et par un haut dirigeant d'une entreprise de construction, Lum Kok Seng, notamment des bouteilles de whisky et des clubs de golf. Aucun des deux hommes d'affaires n'a été sanctionné.

Le bureau du procureur général a déclaré qu'il "prendrait bientôt une décision" sur l'affaire concernant M. Ong, mais il n'a pas mentionné M. Lum, selon des médias locaux.

M. Iswaran a remboursé quelque 295.000 dollars de gains financiers au gouvernement, et certains des cadeaux reçus, dont un vélo de marque Brompton, ont été saisis, a indiqué le bureau du procureur général.

Le procès d'Iswaran est considéré par les observateurs comme l'un des plus importants dans l'histoire de la ville-État.

La dernière condamnation pour corruption d'un homme politique de faut rang à Singapour remonte à 1975, lorsque Wee Toon Boon, alors ministre d'État à l'Environnement, avait été reconnu coupable d'avoir accepté des pots-de-vin d'une valeur de plus de 600.000 dollars, selon les médias locaux.

Singapour a été classé l'an dernier au 5e rang des pays les moins corrompus du monde, sur 180 pays, selon l'indice de perception de la corruption de Transparency International.

 

© Agence France-Presse

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