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Un environnement sain pour un cœur en bonne santé

Dr Rabindranath Jugessur.
A l’occasion de la Journée mondiale du cœur, Gilbert Bablee a reçu cette semaine le Dr Rabindranath Jugessur, consultant en cardiologie. Ce dernier a élaboré sur le slogan  de la « World Health Federation » de cette année, soit "Healthy Heart Environment". À Maurice, 33,5 % des décès sont liés à un problème avec le cœur, indique d’emblée le Dr Rabindranath Jugessur. C’est, à peu près la même chose dans le monde, surtout dans les pays développés. Pou lui,  le slogan de la World Health Federation est une incitation à changer notre environnement pour améliorer l’état de notre cœur et prolonger ainsi notre durée de vie. « Grace aux développements importants de ces dernières années dans le domaine de la cardiologie de par le monde, nous disposons maintenant de centres très performants pour traiter les problèmes liés au cœur. Tous nos hôpitaux sont dotés d’un département de cardiologie secondaire. Il y a bien plus de services pour traiter le problème. Le taux de mortalité diminue », explique le cardiologue. Toutefois, il signale que la mortalité cardiaque est en hausse. Cela, en raison d’un fort taux de diabète à Maurice (entre 25 % à 28 % de notre population adulte). Le diabète est lié  à la tension artérielle qui est liée  à son tour au taux de cholestérol. Tout cela crée des facteurs de risque pour le cœur. « Pour créer un bon environnement pour le cœur, nous devons commencer par faire de l’exercice (une demi-heure trois fois par semaine au minimum). La marche d’abord, mais si votre cœur est bien, vous pouvez faire des activités qui demandent plus d’efforts, le jogging par exemple. La deuxième chose à faire, c’est de revoir notre alimentation (moins de graisse,  moins de sucre). Bannissez l’huile de palme. Une étude menée par  le regretté Dr Gareeboo, il y a dix ans, a démontré son impact négatif sur le fonctionnement du cœur. Réduisez aussi votre consommation de fast food »,  conseille le cardiologue.

L’impact du stress sur le coeur

Certaines personnes sont végétariens, font de l’exercice, suivent tous les conseils de leur médecin. Toutefois, elles finissent quand même par avoir un problème avec leur cœur.  " Une étude de leur lieu de travail, du milieu où elles habitent démontre qu’elles vivent le stress. Tout le monde  fait face au stress, chacun à son niveau. Les artères  changent de fonction  suite à l’accumulation du stress dans le corps. Elles deviennent épaisses avec du cholestérol qui s’accumule sur les bords. Et le cholestérol finit par obstruer les artères. Ce qui pourrait causer un infarctus ", explique le Dr Jugessur. Il est donc nécessaire de trouver des moyens pour évacuer le stress. Comment ? «  En pratiquant de la méditation, en passant du temps avec sa famille, en prenant le temps de se distraire », répond-il.

Quels contrôles sur les produits à risque?

Est-ce que le ministère a un contrôle sur les produits à risque tels que l’huile de palme ? Affirmatif, répond le Dr Jugessur. Mais les risques de graisse industrielle existent toujours. Il insiste que c’est aux consommateurs de discerner quels sont les produits contenant un surplus d’huile de palme. Cette huile, souligne-t-il, est présente en petite quantité dans bon nombre d’aliments.

Test de stress

Le Dr Jugessur conseille à toute personne ayant atteint  l’âge de 40 ans, de faire un test de stress (marcher sur un tapis roulant connecté à un appareil ECJ qui démontrera si vos artères sont bouchées). Si la personne a le diabète ou fait de la tension artérielle, elle devrait le faire avant d’avoir cet âge. « Ce test est fiable à 85 %. Si le résultat est favorable, la personne peut alors  commencer un programme d’exercice,  soit une demi-heure de marche par jour », dit le cardiologue. Cependant, ce test n’est pas possible pour tout le monde. Par exemple, ceux qui un problème avec leur colonne vertébrale, la valve du cœur, le genou. « Ils doivent alors consulter leur médecin pour vérifier si la tendance indique qu’ils courent un risque avec leur cœur. S’il y a des signes annonciateurs d’une maladie, un test d’angiographie s’impose. Sinon, ceux qui ne peuvent pas marcher peuvent faire un test de stress avec des médicaments. Mentionnons aussi la scintigraphie, un test à base de médicament nucléaire disponible à l’hôpital de Rose-Belle », avance le cardiologue.  

Les 3 symptômes importants

Selon le Dr Jugessur, les trois symptômes à surveiller pour une personne à risque sont : la douleur à l’effort suivi d’un resserrement dans le bras ou dans le ventre ; un essoufflement à la montée des marches ; ressentir des palpitations suite à des efforts physiques. Toutefois, certains de ces symptômes peuvent signaler la présence d’autres maladies, telle que l’anémie. Les signes d’alarme sont une douleur à la poitrine, avec un resserrement au côté gauche et une transpiration abondante (dans 80 % des cas) , un mal de gorge éprouvé à la montée des marches.  Ce resserrement de la gorge est une indication à 100 % qu’il y a un problème avec le cœur, du vertige éprouvé par une personne alors qu’elle est au volant. « D’où l’importance de créer un ‘ Healthy Heart Environment ‘. Vous pouvez faire un test de stress alors que vous suivez en même temps votre série préférée à la télévision. Vous changez ainsi votre environnement en prenant soin de votre cœur. Si vous voyagez par bus pour vous rendre au travail, vous pouvez descendre à un arrêt de bus  avant votre destination pour marcher un peu. Marcher pendant quinze minutes serait très bien, encore si vous le faites tous les jours », dit le cardiologue.

La prévention

Le Dr Jugessur rappelle que le ministère de la Santé organise plusieurs activités en guise de prévention contre les maladies du cœur, telles que la Health Promotion NCD Unit, la Caravane de santé. « Si une personne décide d’effectuer un test, elle peut se rendre dans un dispensaire ou dans une NCD Unit. Sinon, il y a  plusieurs ONG qui effectuent des dépistages, telles que la Mauritius Heart Foundation. Si vous voulez éviter des problèmes avec votre cœur, vous devez le prendre en main », insiste-t-il. Le cardiologue révèle qu’en ce qui concerne le traitement des problèmes de cœur, Maurice n’est pas loin derrière les pays d’Europe. « Certes, nous avons encore à faire, mais notre niveau est très bon. Nos centres cardiaques font très bien. L’hôpital Jeetoo a été doté d’une nouvelle salle d’angiographie. L’équipe du Dr Domah fait du très un bon travail et tous les hôpitaux proposent un très bon niveau de traitement. Le développement dernier cri, c’est la mise sur pied de triples chambres à l’hôpital Candos sous la supervision du Dr Domah et une équipe française. La chirurgie pédiatrique évolue au centre cardiaque du Nord. D’ici deux ou trois ans, l’hôpital Jeetoo sera équipé de nouveaux équipements qui permettront de réaliser des  prouesses qui n’ont pas encore eu lieu à Maurice jusqu’ici », annonce-t-il. Le cardiologue rappelle que les hôpitaux de Candos et de Port-Louis disposent chacun de deux appareils pour l’angiographie. Les patients initialement traités à l’hôpital de Flacq sont dirigés vers l’hôpital du Nord et les patients de l’hôpital de Rose-Belle sont dirigés vers ceux de Candos et de Port-Louis. Tous les jeudis, des patients de Rose-Belle sont véhiculés jusqu’à la capitale.

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