Un père de famille, privé de son droit d’exercer sa profession, reproche à son homme de loi d’avoir agi à son encontre. Jean-Claude Evenor obtiendra-t-il gain de cause ?
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Jean-Claude Evenor, 59 ans, un habitant de Chemin-Grenier, exerçait dans le domaine du « pleasure craft» à Bel-Ombre. Il proposait des sorties en bateau, une activité pour laquelle il détient un permis en bonne et due forme. Malheureusement, après avoir rencontré des problèmes avec trois hôtels, il n’a pas pu exercer son métier. De surcroît, Jean-Claude explique avoir été agressé. Cependant, il n’est pas resté les bras croisés. En effet, il a contacté la Police du tourisme. Une table ronde avec toutes les personnes concernées a été organisée, mais les hôteliers ont déclaré qu’ils ne voulaient pas que Jean-Claude reprenne ses activités sur la plage.
Jean-Claude, à qui on a conseillé de porter plainte, l’a fait. Après délibération, le juge a rendu un jugement en sa faveur. Suite à cela, il a entamé des poursuites judiciaires contre les trois hôtels afin d’obtenir une compensation pour sa période d’inactivité qui a duré plus de trois ans. Cependant, il semble que son homme de loi n’a pas voulu aller de l’avant avec la poursuite et l’affaire est close sans qu’on lui ait demandé son avis.
« Mon avoué m’a demandé de conclure un accord à l’amiable avec les hôtels. J’étais d’accord, mais à condition que chaque hôtel m’accorde une permission de cinq ans par écrit, mais ils n’étaient pas d’accord », raconte Jean-Claude Evenor.
L’affaire a donc été portée devant le tribunal, mais les choses se sont mal déroulées pour Jean-Claude. Ce dernier explique : « À chaque convocation, mon avocat ne s’est pas présenté à la cour et au final, le juge a rayé l’affaire. Quand j’ai demandé des explications à mon avocat, il m’a dit de ne pas poursuivre les trois hôtels, mais seulement la personne qui m’avait agressé, c’est-à-dire le gardien de sécurité. Je n’étais évidemment pas d’accord », déclare Jean-Claude Evenor.
Puis, à force d’insister, l’affaire a été reprise, mais rien n’avait changé. Ensuite, à son grand étonnement, il a appris que l’affaire a été close sans son accord.
Quel recours s’offre à Jean-Claude Evenor ?
La rédaction a abordé ce problème avec Me Arvin Halkhoree. « À mon avis, ce monsieur a déjà fait tout ce qu’il fallait faire, comme écrire au chef juge. Et d’après mon expérience, il recevra un courrier du bureau du chef juge pour l’informer qu’une enquête est en cours. Le plaignant a aussi informé le Bar Council des agissements des hommes de loi. La procédure veut que le Bar Council demande à l’avocat en question de présenter ses explications. À partir de là, si besoin est, le Bar Council convoquera ce monsieur ou il lui écrira pour lui annoncer sa décision. En revanche, je ne sais pas s’il a également écrit à la Mauritius Law Society qui réglemente le travail des avoués. Bon, il est vrai que ce cas ne concerne pas les avoués », a-t-il expliqué.
« Cela dit, valeur du jour, le monsieur ne peut pas faire grand-chose. Toutefois, j’aimerais ajouter que si c’est l’avocat qui a fait rayer le cas, il aurait dû informer son client au préalable et lui demander son avis. Si, d’après le monsieur, les choses ne se sont pas passées ainsi, alors il y a définitivement un problème », a-t-il ajouté.
Me Halkhoree a précisé qu’au Bar Council, il y a un Chief Executive présent en permanence pendant les heures de bureau. Il a invité le monsieur à passer un coup de fil pour demander des nouvelles de son dossier. Jean-Claude Evenor l’a fait, mais il n’a pas eu de réponse satisfaisante. Il compte maintenant se rendre en personne au siège du Bar Council.
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