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Un an après

Que la lune de miel entre le gouvernement et la population soit bel et bien terminée ne fait point de doute, mais il n'empêche qu'une majorité des Mauriciens conservent toujours une opinion favorable sur nos principaux dirigeants, comme l'atteste d'ailleurs un sondage publié dimanche dernier. Assommés, paraît-il, par le KO inattendu du 10 décembre 2014, travaillistes et militants peinent toujours à se remettre sur les jambes. Si, en tant que leader de l'opposition, Paul Bérenger, bénéficiant donc d'une plateforme d'expression officielle, arrive tant bien que mal à maintenir la tête hors de l'eau, le leader des Rouges, lui, se doit impérativement de se réconcilier avec la réalité actuelle à l'effet qu'il ne pourra éternellement continuer à passer entre les gouttes, d'autant que les révélations fracassantes de Nandinee Soornack devant la Cour d'appel de Bologne en Italie en juin dernier par rapport à leur liaison extraconjugale – information qu'elle avait pourtant voulu à tout prix camoufler à Maurice, ayant même obtenu un Gagging Order de la Cour suprême contre la presse un samedi matin – ne font que le clouer davantage au pilori. Aujourd'hui, Paul Bérenger qui s'offusque que le Parlement est entré en congé pour quatre mois, prévoit des élections générales l'an prochain et a même commencé à rédiger sa liste des candidats alors que le chef de file des Rouges à l'Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, annonce, pour sa part, que le PTr retournera au pouvoir en novembre 2016. Le ridicule, heureusement, ne tue pas ! Une année après son installation,  le gouvernement, désormais, n'a pas droit à l'erreur. Certaines des 12 priorités – l'introduction d'un salaire minimum vital, la transparence et la méritocratie dans les recrutements, la réorganisation de la MBC…  – qu'il avait promis de réaliser dans les trois premiers mois au pouvoir n'ont toujours pas été concrétisées. Mais quoi qu'il en soit, là où nos gouvernants seront vraiment attendus l'an prochain, c'est incontestablement sur leur capacité à inverser la courbe du chômage et de la précarité et stopper l'érosion du pouvoir d'achat des Mauriciens. En ce qui concerne l'emploi, tout ce qui a été dit jusqu'ici dans le programme gouvernemental ou dans l'Economic Vision Statement 2030 ne repose que sur des engagements par rapport au développement de certaines filières telles les Smart Cities, le port franc, le bunkering... Et c'est principalement dans le but d'aplanir le terrain en vue de la création d’emplois qu’a eu lieu le Public/Private Sector Steering Committee mardi dernier. Or, le secteur privé ne crée pas des emplois dans le but de combattre le chômage ; son seul et  unique objectif demeure les profits et sans des garanties fermes d'un retour adéquat sur investissements, il refuse d'engager ses fonds. Dans le secteur de l'électricité, par exemple, les IPP ont tant bétonné leur contrat avec le CEB qu'un ancien directeur de cet organisme, Patrick Assirvaden, avait même ironisé : « Quand prix pomme d'amour monté, prix courant aussi monté ». En ce qu'il s'agit du pouvoir d'achat justement, des mesures annoncées par rapport aux petits consommateurs de l'eau et d'électricité de même que la compensation salariale aideront sans doute à réduire la  pression sur la bourse de ceux au bas de l'échelle ; cependant, force est de constater que l'initiative du gouvernement de soulager les plus vulnérables ne serait finalement qu'un coup d'épée dans l'eau si les prix des denrées de base ne cessent de grimper, comme c'était le cas cette année. D'ailleurs, l'augmentation non négligeable de la pension de vieillesse et autres prestations sociales de même que les Rs 600 de compensation accordées au début de cette année ont rapidement été englouties par la hausse du coût de la vie alors que la baisse plus ou moins conséquente des prix de la viande de mouton et de boeuf annoncée en grande pompe par le ministre Soodhun n'a eu aucun effet perceptible dans le commerce. Finalement, au tout début de la nouvelle année, tous les projecteurs politiques seront  indiscutablement braqués sur l'appel de Praving Jugnauth dans l'affaire Medpoint – affaire qui constitue un tournant dans sa carrière politique et professionnelle. D'où sa décision de retenir les services d'un des meilleurs avocats étrangers en la matière. L'issue de cette joute légale déterminera, d'autre part, si l'équipe gouvernementale sera éventuellement renforcée pour la réalisation de ses projets ou si la traversée du désert du leader du MSM se prolongera pour encore au moins deux ans en attendant le verdict final du Conseil privé à Londres.
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