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Un accident la route brise leur rêve à jamais : Nitisha et Shakeel ne pourront s’unir l’an prochain 

La victime et sa fiancée.

Un ami commun les avait présentés. Tombés amoureux, ils devaient se marier en avril, mais avaient choisi de repousser l’événement à l’an prochain en raison du confinement. Un accident de la route vient de tout chambouler. 

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La vie n’a désormais plus le même sens pour Nitisha. A 24 ans, l’habitante de Belvédère avait trouvé en Shakeel Kally, qui allait célébrer ses 28 ans le mercredi 4 août prochain, l’archétype de l’homme idéal. Le couple avait prévu de fonder un foyer en s’unissant au mois d’avril. En raison du confinement sanitaire dû à la Covid-19, ils avaient choisi de renvoyer l’événement à l’année prochaine. 

Le destin avait cependant d’autres projets pour eux. Victime d’un grave accident de la route le 9 juin dernier à Riche-Fond, Shakeel a rendu l’âme à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Flacq ce dimanche 11 juillet. L’habitant de St-Julien roulait pourtant tranquillement sur sa voie. Une voiture conduite par une fonctionnaire l’a soudain percuté en doublant une file de véhicules, anéantissant ses rêves.  

« Nous devions nous marier », lâche la fiancée qui se faisait une joie à l’idée de passer le restant de sa vie avec sa tendre moitié. Cela fait quatre ans que le couple se connaissait. « Nous nous sommes rencontrés à Flacq. C’est un ami qui nous a présentés l’un à l’autre », raconte-t-elle. Très vite, Nitisha s’est découverte des affinités avec le jeune homme. 

« Il était une personne charmante, douce et joviale », confie-t-elle. Ils ont d’abord commencé par s’échanger des messages sur Facebook. Les sentiments prendront vite le dessus. Ce qu’ils ressentaient l’un envers l’autre était réciproque. « Nou finn komans sorti ensam », dit-elle en se rappelant cette anecdote : leur première sortie en amoureux a été à l’hôpital.

Petit nuage

« Il s’était fracturé le pied en jouant au football. Il m’avait alors demandé de l’accompagner à l’hôpital de Flacq », se souvient-elle. Ils étaient sur leur petit nuage. Le couple souhaitait franchir une nouvelle étape dans leur relation. Après s’être présentés à leurs familles respectives, ils se sont fiancés en octobre. 

« Nous voulions nous marier. Au départ, nous avions pensé à nous unir au mois d’avril, mais il y eu le confinement sanitaire. Nous avions décidé d’une autre date durant l’année, mais cela n’a pu se faire. Nous avons renvoyé le mariage à l’année prochaine, mais n’avions pas encore fixé de date », explique Nitisha. 

« Tulezur nou ti bizin kozer », nous dit la jeune femme.  C’était devenu une habitude. « Je l’appelais tous les matins. Il m’informait quand il sortait pour se rendre au travail », poursuit-elle. Son fiancé travaillait pour des particuliers dans l’installation des ouvertures en aluminium.

Le 9 juin dernier, comme à l’accoutumé, son fiancé lui a parlé avant de partir pour le travail. Nitisha ne pouvait s’imaginer qu’il s’agissait de la toute dernière fois qu’elle allait entendre sa voix. L’accident s’est produit dans l’après-midi. Shakeel a dû être retiré du pare-brise de la voiture qui l’a percuté. 

Il avait subi de multiples fractures, dont l’une, grave, au crâne. En apprenant la nouvelle, Nitisha n’a pas perdu une minute. Elle a accouru à l’hôpital de Flacq, ce même établissement où ils s’étaient promis de ne plus jamais se quitter. « Monn gagn enn sok », lâche-t-elle. 

Shakeel a subi une délicate intervention chirurgicale et avait été admis aux soins intensifs. « Il a été placé sous respiration artificielle. Au bout de deux semaines, il parvenait à respirer sans assistance », explique la fiancée qui gardait espoir qu’il allait guérir. Le dimanche 11 juillet, la nouvelle est tombée : Shakeel n’a pas survécu à ses blessures. 

« J’étais encore à la maison lorsque j’ai appris la nouvelles », soupire Nitisha, dévastée. « Sitan nou ti atase ansam, ziska ler mo pa lé krwar se kinn arive. Mo toultan panse li pu telefoné ou li pou vini », poursuit-elle, n’arrivant toujours pas à assimiler cette perte. 

Shakeel projetait de construire sa maison. « Il avait déjà acheté les matériaux. Il comptait ajouter un étage à la maison de ses parents. Il devait débuter par l’escalier. Il voulait bâtir notre foyer », se désole-t-elle. Au lieu de verser des larmes à leurs noces, c’est aux funérailles de Shakeel qu’elle a pleuré à n’en plus finir. 

 

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