Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit vendredi à 20H00 GMT pour voter sur un projet de résolution des Etats-Unis et de l'Albanie condamnant l'invasion de l'Ukraine par la Russie et lui réclamant un retrait immédiat de ses troupes, un texte voué à l'échec en raison du droit de veto de Moscou.
Ce projet de résolution très ferme est placé sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui permet un recours à la force pour le faire appliquer.
L'utilisation du veto par Moscou, "attendue", montrera "l’isolement" de la Russie sur la scène internationale, a estimé un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Les auteurs américains et albanais du texte espèrent avoir au moins 13 voix favorables lors du vote vendredi parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, selon des diplomates qui tablent sur une abstention de la Chine et non sur un vote contre.
D'intenses tractations diplomatiques sont menées pour convaincre l'Inde et les Emirats arabes unis, deux membres non permanents du Conseil de sécurité depuis janvier, de voter en faveur du texte, ont indiqué jeudi soir à l'AFP plusieurs diplomates.
"C'est incroyable, mais c'est vrai" que l'Inde et les Emirats n'ont pas encore garanti un vote favorable contrairement à une majorité d'autres membres du Conseil, a confié sous couvert d'anonymat l'une de ces sources.
La mission diplomatique indienne n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire. "Nous attendons des instructions au vu des développements en cours", a indiqué de son côté à l'AFP la mission diplomatique émiratie.
Retrait de troupes exigé
L'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dmitry Polyanskiy, dont le pays préside en février le Conseil de sécurité et qui est à ce titre maître de son agenda, a confirmé à l'AFP un scrutin programmé vendredi à 20H00 GMT.
Après un rejet au Conseil de sécurité, une mise au vote d’un texte similaire devrait suivre à l’Assemblée générale des Nations unies où les résolutions ne sont pas contraignantes et où le droit de veto n’existe pas parmi ses 193 membres, selon des diplomates.
Le projet de texte pour le Conseil de sécurité, obtenu par l’AFP, prévoit que cette instance "condamne avec la plus grande fermeté l'agression de la Russie contre l'Ukraine", en soulignant qu’elle viole le paragraphe 4 de l’article 2 de la Charte des Nations unies. Ce paragraphe stipule que "tous les membres doivent s'abstenir dans leurs relations internationales de recourir à la menace ou à la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat".
La résolution, si elle était adoptée, imposerait aussi à la Russie de cesser "immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine" et de s’abstenir "de toute nouvelle menace ou utilisation illégale de la force contre tout Etat membre de l'ONU". Elle obligerait également Moscou à retirer "immédiatement, complètement et sans condition ses forces militaires du territoire de l'Ukraine".
Le Conseil de sécurité réaffirmerait par ailleurs "son attachement à la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues", précise le projet de texte.
En 2014, après l’annexion de la Crimée par la Russie, un texte condamnant Moscou avait recueilli au Conseil de sécurité 13 voix en sa faveur, la Chine s’abstenant alors que la Russie faisait jouer son droit de veto.
Une résolution avait ensuite été soumise à un vote à l’Assemblée générale de l’ONU où elle avait obtenu 100 voix favorables. Onze pays avaient voté contre, 58 s’abstenant. Le reste des membres des Nations unies n'avaient pas pris part au scrutin.
AFP
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