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Uber à Maurice : vers la mise à mort des taximen ?

UBER

La venue de Uber sur le marché mauricien est loin d’être du goût de tous. Surtout des chauffeurs de taxi, qui sont d’ores et déjà contre. Même si les taximen préparent leur riposte, il semble que les choses se précisent chez Uber, qui a déjà lancé un appel à candidatures sur son site pour le poste de Country Manager pour Maurice.

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L’implantation de Uber à Maurice ne fait pas l’unanimité. Même si ce service est présent dans plusieurs pays du monde et commence à s’exporter en Afrique, sa venue à Maurice provoque une levée de boucliers des chauffeurs de taxi. « On essaye de nous faire croire que Uber est un sauveur. Au contraire ! Si cette compagnie s’installe chez nous, ce sera la mort des taximen », lance Atma Shanto, porte-parole de la Federation of Hotel Taxi Association (FHTA).

Atma Shanto ne manque pas de souligner que les taximen opérant dans les hôtels ont déjà du mal à survivre avec la concurrence « déloyale » des tours-opérateurs et opérateurs illégaux. La venue de Uber, dit-il, ne va pas améliorer la situation. Si cette multinationale s’implante à Maurice, les chauffeurs de taxi vont en pâtir. « Ce n’est pas pour rien que cette compagnie veut venir chez nous. Il y a de l’argent en jeu et ce sera au détriment des taxis », déplore le porte-parole de la FHTA.

Quant au président de la Taxi Proprietors’ Union, Raffick Bahadoor, il abonde dans le même sens. Il est d’avis que Uber « n’a pas sa raison d’être à Maurice ». « Cette compagnie vient manger dans l’assiette des chauffeurs de taxi », fustige notre interlocuteur. Il soutient avoir eu une rencontre avec des représentants de Uber la semaine dernière, mais n’a été « guère satisfait des explications données ».

Raffick Bahadoor explique que les modalités restent floues. Ce qui est proposé aux chauffeurs de taxi n’a rien d’impressionnant. « On ne nous propose rien de nouveau. Au contraire, il y a des compagnies locales qui se sont positionnées dans ce domaine. Nous préférons collaborer avec ces compagnies », lance le président de la Taxi Proprietors’ Union.

Les pro-Uber

Si les chauffeurs de taxi sont contre, certains Mauriciens sont pour ce service. En l’occurrence, Hans Dax, qui l’utilise lors de ses déplacements en Inde, en Angleterre ou en Afrique du Sud. Pour lui, Uber s’avère très efficace. « L’application permet au chauffeur de vous géolocaliser et on peut également suivre le déplacement du chauffeur. En sus, lors de la réservation, le tarif du trajet est déjà indiqué. Cela nous évite des surprises à la fin du trajet », affirme notre interlocuteur. Il ajoute que c’est un service 24/7. « Après des soirées qui se terminent aux petites heures du matin, on n’aura qu’à se connecter et le tour est joué », lance Hans Dax.

Le ministre du Tourisme, Anil Gayan, s’est aussi prononcé en faveur de la venue de Uber à Maurice. Ce qui, selon lui, sera un avantage pour les chauffeurs de taxi et permettra de développer un nouveau modèle économique, surtout avec la politique « zéro tolérance » par rapport à l’alcool au volant. « À Maurice, nous avons un système de taxi dans différents endroits. Uber va opérer dans tout le pays. J’ai rencontré les responsables d’Uber, mais aussi ceux de la fédération des taxis. Je leur ai dit qu’ils devraient pouvoir travailler ensemble pour offrir un service au public », estime le ministre.

Pour sa part, l’avocat Arvin Halkoree explique que le cadre légal devra être revu, si Uber s’implante à Maurice. « Il y aura plusieurs aspects à voir. Il ne faut pas oublier que pour opérer un taxi, il faut un permis et les taxis ont une base d’opération. Uber opère sur une base géographique. Les lois devront être revues pour accommoder ce service », affirme l’avocat.

En attendant que les choses se précisent quant à la venue de Uber, les chauffeurs de taxi préparent une riposte. Ils veulent une table ronde avec tous les acteurs concernés par ce projet, notamment le ministre des Infrastructures publiques, celui du Tourisme et la National Transport Authority (NTA). Les taximen sont prêts à intensifier la résistance, voire à entrer un cas en cour, à l’instar de ce que les chauffeurs de taxi des pays comme l’Inde, la Belgique et l’Espagne ont fait pour protester contre la présence de Uber chez eux.

Uber, anciennement UberCab, est une entreprise américaine proposant des voitures à la demande à toute heure. Cela vous permet de rechercher les services d’un chauffeur privé grâce à une application fonctionnant sur iPhone et Android. Ce service utilise un logiciel qui permet d’envoyer votre localisation au chauffeur le plus proche. Ne pensez pas qu’il s’agit uniquement d’un service de covoiturage ou de taxi. Uber vous permettra de réserver une voiture privée sans utiliser de liquide. Le prix de votre trajet sera automatiquement prélevé sur la carte de crédit enregistrée sur votre compte.

 

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