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Tueur en série autoproclamé - Umyaad Ebrahim : séducteur, psychopathe et meurtrier

Umyaad et ses deux victimes, Zahira Ramputh à droite, et Hema Coonjoobeharry à gauche.

Les révélations d’Umyaad Ebrahim donnent froid dans le dos. La police, qui s’active à retrouver le cadavre de la troisième personne qu’il dit avoir tuée, soupçonne qu’il y aurait d’autres victimes.

Quel est le nombre réel de meurtres commis par le tueur en série autoproclamé Umyaad Aryaaz Ebrahim ? Combien de cadavres aurait-il enterrés dans divers endroits de l’île ? Depuis une semaine, l’escouade de la Major Crime Investigation Team (MCIT), dirigée par le surintendant Vikash Seebaruth, mène une enquête approfondie après ses récentes révélations.

C’est au début du mois qu’Umyaad Aryaaz Ebrahim, un ancien élève du Mauritius College, à Curepipe, et ex-vigile dans des champs de légumes et de fruits dans le sud de l’île, aujourd’hui âgé de 39 ans, a sollicité les enquêteurs à la prison de Beau-Bassin, où il est incarcéré depuis 2021. À cette époque, il avait fait la une des médias lorsqu’il avait avoué avoir tué deux de ses petites amies, Zahira Ramputh et Hema Coonjoobeharry. Par la suite, il les aurait enterrées sur son lieu de travail, dans le verger de litchis à Fabric Lane, Mare-D’Albert.

Bien que beaucoup redoutaient qu’il ait pu commettre d’autres crimes, le principal suspect s’était muré dans le silence face aux enquêteurs. Il a fallu attendre deux longues années pour qu’il confesse, de son propre gré, aux limiers de la MCIT avoir tué un ouvrier bangladais en 2018. Lundi dernier, il a été sorti de sa cellule à la prison et présenté devant le tribunal de Mahébourg. 

Par la suite, il a amené les enquêteurs à Deux-Bras, Plaine-Magnien, où Umyaad Aryaaz Ebrahim affirme avoir entraîné la victime dans un champ de légumes avant de l’enterrer à un mètre de profondeur. Avec l’appui d’une pelleteuse de la Special Mobile Force, des fouilles ont été lancées sur ce terrain à l’endroit indiqué par le présumé meurtrier. Cependant, aucun indice n’a été découvert sur place. 

Un vigile, qui travaille non loin de ce chantier, soutient que plusieurs pelleteuses ont déjà remué ce terrain. « Dans le passé, la terre a été remuée ici de nombreuses fois. Le corps a pu être enfoui plus profondément, ou quelqu’un a pu le déterrer et aplanir le terrain pour échapper à la police, le cachant ailleurs », suppose cet habitué de ces champs de Plaine-Magnien.

Les recherches ont été suspendues lundi dernier en raison d’une panne de la pelleteuse. Les enquêteurs comptent donc solliciter une pelleteuse privée pour poursuivre les fouilles dans ce terrain de Plaine-Magnien. L’actuel propriétaire du terrain où Umyaad Aryaaz Ebrahim affirme avoir enterré sa victime nie connaître le présumé meurtrier. « Cela fait seulement un an que j’occupe ce terrain pour la culture des fruits et des légumes. Je ne connais pas cette personne. L’opération de la police a occasionné d’énormes dégâts dans le champ », déclare le propriétaire des lieux à Le Dimanche/L’Hebdo. Il estime les pertes engendrées par la pelleteuse lors des fouilles à près de Rs 50 000.

La police a ouvert une enquête pour identifier la victime, une tâche ardue, étant donné le nombre de cas de disparition des ressortissants bangladais dans le pays.

Un séducteur actif sur Internet

Umyaad Aryaaz Ebrahim séduisait ses petites amies sur Facebook. Il aimait les femmes dans la quarantaine et divorcées, comme ses deux victimes, Zahira Ramputh et Hema Coonjoobeharry. Il utilisait une tactique pour attirer les femmes, consistant à changer de profile name, en utilisant parfois « Um Yaad » ou « Abhi ». Très actif sur le réseau social, où il usait de plusieurs faux noms, il jouait les amoureux et les prévenants avec la gent féminine. 

Malheureusement, Zahirah Ramputh a succombé à son piège. Fin mai 2021, la MCIT, chargée d’enquêter sur la disparition de cette mère de famille de 40 ans, a arrêté Umyaad Aryaaz Ebrahim. Devant les preuves accablantes, ce dernier les a menés dans un verger de litchis, à Mare-d’Albert. Sur place, il a montré l’endroit où il a enterré la quadragénaire. Après une recherche minutieuse, la police a retrouvé les restes de cette femme, le vendredi 28 mai 2021. Le lendemain, c’est le cadavre de son autre petite amie, Hema Coonjobeeharry, qui a été exhumé. 

umyad

« I deserve capital punishment »

Avant son interpellation par la police en 2021, le présumé meurtrier avait semblé faire son mea culpa sur Facebook. Il avait manifesté des signes de remords à travers un extrait d’un film de Bollywood, où l’acteur se frappait violemment après un différend amoureux. C’est alors qu’une internaute lui a conseillé de ne pas se faire du mal : « Stop torturing yourself, beau mec ». À cela, le suspect a rétorqué en disant : « Non… I deserve capital punishment… Isn’t it ? »

Il cachait habilement ses traits de psychopathe, ne laissant rien transparaître de son caractère violent. « Linn montre mwa enn imaz ki li enn bon dimoun, li pena mama, papa, li pena frer, ser nanye. Monn sinpatiz ar li, mo ti zis kamarad ar li se tou, pena nanye avek mwa », confie Zareen, l’une de ses amies sur Facebook. 

Elle explique qu’au moment où elle s’est liée d’amitié avec Umyaad sur le Net, celui-ci s’était présenté comme propriétaire de champs : « Li dir li fer biznes legim. » Chaque soir, vers 20 heures, il l’appelait pour discuter et c’est lors d’une de ces conversations qu’Umyaad lui aurait révélé la mort de sa petite amie Zahira. « Li dir mwa Zaheera inn bwar pwazon. Enn kout li dir mwa linn anter li dan so karo. Enn kout li dir mwa linn anter li dan so lakour… De kalite parol linn dir mwa la, baap monn per, monn gagn sok, monn komans gagn vertiz », ajoute Zareen.  

Derrière sa façade d’homme respectable et séduisant, Umyaad cachait sa vraie facette d’homme violent. En 2017, il avait eu une liaison amoureuse avec une jeune femme âgée de 28 ans. Toutefois, le couple avait dû rompre à cause de leurs différences ethniques. Incapable d’accepter la fin de leur relation, il l’avait emmenée chez lui, la retenant sous la menace d’un couteau, avant de lui porter plusieurs coups.

La victime avait pu envoyer un texto à son fiancé pour l’informer qu’elle était en danger. Il avait fallu l’intervention des policiers de Curepipe pour la libérer. Selon le médecin, elle est restée alitée pendant plus d’un mois. Umyad Ayyaz Ebrahim avait écopé de deux ans de probation.

 

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