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Tuée par son époux : Natasha Cornet avait déjà porté plainte pour violence conjugale 

Natacha Vidushi Cornet laisse trois enfants dévastés par ce drame. La voiture utilisée par l’époux abandonnée sur le lieu du crime.
  • Elle avait renoncé à son Protection Order un mois après l’avoir obtenu

Un nouveau drame conjugal secoue le pays. Natasha (Vidushi) Cornet, 35 ans, a été retrouvée sans vie en bordure de la rivière Canal Villebague, Plaine-des-Papayes, dimanche après-midi. Victime de violence domestique, la femme aurait été tuée par son époux Aumanashing Cornet, âgé de 37 ans. Cet homme, déjà connu des services de police, a été arrêté lundi par les enquêteurs de la Brigade criminelle (CID) de Pamplemousses. Il aurait tenté de se donner la mort à l’aide d’une arme tranchante avant d’être admis à l’hôpital. La mère de la victime réclame justice.

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Mariés depuis dix-sept ans, Natasha et Aumanashing Cornet étaient parents de trois enfants, dont l’aîné est âgé de 17 ans. Depuis quelque temps, le couple traversait une période difficile, marquée par des épisodes répétés de violence conjugale.

Le 23 avril dernier, Natasha avait déposé une plainte contre son époux. Dans sa déposition, elle avait relaté qu’une dispute avait éclaté ce jour-là, au cours de laquelle Aumanashing s’était emparé d’un couteau pour l’agresser. Elle avait alors trouvé refuge chez sa belle-mère, avant d’être à nouveau frappée par son époux, cette fois avec une tasse. À la suite de cet incident, Natasha avait quitté le toit conjugal pour se réfugier chez sa mère à Goodlands. Le 28 avril, Aumanashing avait signalé à la police le départ de son épouse. 

Mais selon la famille, les allers-retours de la jeune femme entre le domicile conjugal et celui de sa mère étaient fréquents. « Li ti bat mo tifi. Mo tifi ti vini, monn dir li reste. Linn reste pou kinz zour apre linn re-ale. Li dir akoz zanfan li bizin ale », raconte Veena Jootun, la mère de Natasha, en pleurs.

Selon cette dernière, sa fille vivait un véritable enfer conjugal. « Mo tifi travay, li (son mari), li pa pou travay, li vey li. Li pran kas li diverti. Si mo tifi refize, li ti gagn bate », poursuit-elle, la voix brisée.

Le drame s’est joué dans l’après-midi du dimanche 27 octobre. Selon les indications de la CID de Pamplemousses, menée par l’inspecteur Seepersand, Aumanashing Cornet aurait conduit son épouse sur un terrain en friche, près de la rivière Canal Villebague. Une dispute aurait éclaté entre eux. L’homme aurait reproché à Natasha d’être responsable de ses ennuis avec la police, l’accusant d’avoir agi comme informatrice. Au cours de l’altercation, il l’aurait étranglée, avant d’abandonner son corps sur la berge.

Après son geste, le suspect a appelé leur fils de 17 ans pour lui avouer son acte. C’est ce dernier qui a ensuite alerté sa grand-mère. « Dimans enn lazourne mo ti lakaz. Tanto ver katrer mo ti-zanfan inn telefonn mwa, li dir mwa tel zafer inn ariv mo tifi », confie Veena Jootun. Elle s’est immédiatement rendue à l’hôpital SSR de Pamplemousses, croyant retrouver sa fille blessée. Mais il était déjà trop tard. « Mo bizin lazistis pou mo zanfan », lâche en sanglots Veena Jootun.

Accompagné des policiers, le fils de Natasha les a conduits à l’endroit exact où son père avait indiqué avoir laissé le corps. Les enquêteurs ont alors fait la macabre découverte. Le véhicule du suspect se trouvait sur les lieux. L’autopsie a confirmé que la victime est décédée d’une compression de la nuque. Le suspect, toujours hospitalisé, sera interrogé dès qu’il sera jugé apte à le faire. Il devrait être inculpé pour meurtre.

La ministre de l’Égalité des genres réagit

La ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, a réagi à ce second drame conjugal en deux semaines. Elle a révélé que la victime avait obtenu un Protection Order en avril dernier, avant de retirer sa demande un mois plus tard. « En avril dernier, son cas avait été rapporté. Elle avait obtenu un Protection Order. Il y a eu entre-temps une médiation et, quelque temps après, elle est revenue avec son époux et a renoncé à cette ordonnance », a-t-elle expliqué. La ministre a lancé un appel aux victimes de violence domestique : « Venez vers nous. Informez-nous. »

Elle a également invité les proches de personnes confrontées à de tels problèmes à contacter les autorités compétentes, afin d’éviter que d’autres drames ne surviennent.

 

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