Live News

Trump contrarié par l'attaque israélienne à Doha

Publicité

Donald Trump, dans une rare rebuffade publique de son allié Benjamin Netanyahu, a critiqué mardi l'attaque menée par Israël au Qatar, qui pourrait contrarier ses projets diplomatiques dans la région.

"Je ne suis pas ravi" et "je suis très mécontent", a dit le président américain pendant un bref échange avec la presse avant d'aller dîner dans un restaurant proche de la Maison Blanche.

"Non" a-t-il répondu en secouant la tête quand une journaliste lui a demandé si Israël l'avait prévenu à l'avance.

Il a promis de faire une "déclaration complète" mercredi.

Le dirigeant républicain s'était déjà dit "très mal à l'aise" face aux frappes contre des responsables du mouvement palestinien Hamas à Doha, dans un message sur son réseau Truth Social.

"Unilatéralement"

"Bombarder unilatéralement au Qatar, une nation souveraine et un allié proche des Etats-Unis qui travaille dur, avec courage, et qui prend des risques, pour négocier vers la paix (à Gaza), ne promeut pas les objectifs d'Israël ni de l'Amérique", avait auparavant déclaré sa porte-parole Karoline Leavitt aux journalistes.

La décision de lancer une attaque au Qatar "a été prise par le Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu, pas par moi", a encore écrit Donald Trump sur sa plateforme, évoquant un "incident regrettable qui pourrait être une opportunité de PAIX."

Il a pu faire valoir son point de vue auprès du principal intéressé, puisqu'il a parlé à Benjamin Netanyahu après l'attaque.

Le président américain s'est aussi entretenu avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, auquel il a "assuré qu'une telle chose ne se reproduirait pas".

Avion qatari

Donald Trump s'était rendu au Qatar en mai, dans le cadre d'une tournée de plusieurs Etats du Golfe, et y avait reçu un accueil chaleureux.

L'Etat, qui abrite une immense base militaire américaine, lui a offert un Boeing 747-8, estimé à 400 millions de dollars par des experts.

Le milliardaire de 79 ans, passant outre les accusations de corruption de l'opposition démocrate, a accepté cet appareil destiné à devenir son avion présidentiel.

Les Américains n'ont pris conscience qu'à la denrière minute de l'attaque menée par Israël, grand allié des Etats-Unis et dont Donald Trump a soutenu jusqu'ici les opérations militaires à Gaza.

"L'administration Trump a été notifiée ce matin (mardi) par l'armée américaine" de l'attaque israélienne à venir, a déclaré Karoline Leavitt au cours d'un point-presse.

"J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a précisé pour sa part le président américain.

"L'appel d'un responsable américain a eu lieu alors que les explosions étaient entendues à Doha", a réagi le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X.

Normalisation

"Cependant, éliminer le Hamas, qui a profité de la misère de ceux qui vivent à Gaza, constitue un but louable", a également déclaré Karoline Leavitt depuis le pupitre de la salle de presse de la Maison Blanche.

L'attaque à Doha, unanimement condamnée par les dirigeants des pays de la région, pourrait compromettre l'une des grandes ambitions diplomatiques de Donald Trump, à savoir pousser le processus de normalisation des relations entre Israël et les Etats arabes.

Les frappes, qui ciblaient des responsables du Hamas, interviennent quelques jours après que le président américain eut assuré que les Etats-Unis menaient une "négociation approfondie" avec le mouvement palestinien concernant les otages israéliens retenus à Gaza.

Le Hamas a affirmé que six personnes avaient péri dans les frappes, mais qu'aucun de ses négociateurs n'avait été tué.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !