Trois usines en difficulté : 756 employés sans boni ni salaire

Employés sans boni ni salaire Les employés de Benido & Sons Ltd sont toujours dans le floue.

En moins d’une semaine, trois usines se sont retrouvées au centre de l’actualité où plus de 700 employés n’ont pas encore reçu leur boni de fin d’année et leurs salaires. Le syndicaliste Atma Shanto monte au créneau, alors que le ministre Soodesh Callichurn tente de les rassurer.

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Une période festive au goût amer pour 756 ouvriers. Depuis le 15 décembre, trois compagnies provoquent la colère des employés qui se retrouvent dans une situation délicate. Parmi, il y a 300 employés de l’usine Universal Fabrics/Kline Textiles, basée à Phœnix. Selon Atma Shanto, ces salariés n’ont toujours pas reçu leur boni de fin d’année. « J’ai envoyé une correspondance au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, pour lui informer de la situation. Mardi 19 décembre, le chef de l’entreprise a communiqué aux différents chefs de départements d’informer leur personnel qu’ils n’auront pas de boni de fin d’année. C’est absurde, c’est leur dû », explique le syndicaliste.

Atma Shanto déplore la relation industrielle « tendue » dans cette entreprise. « C’est de l’amateurisme dans cette usine. L’employeur veut à tout prix affaiblir le mouvement syndical dans cette entreprise. La direction refuse de négocier autour d’une table. Elle ne s’inquiète pas de la sécurité d’emploi. Il y a déjà eu mort d’homme dans cette entreprise et, mardi soir, un employé étranger a été grièvement brûlé [NldR : voir hors-texte] », allègue-t-il. Toute tentative de communication avec la direction de l’usine Universal Fabrics/Kline Textiles est restée vaine, selon lui.

Même situation à la compagnie Bedino Co. Ltd à Rose-Belle. Les 31 employés de cette entreprise qui fabrique des bijoux pour l’exportation ont débarqué au ministère du Travail mercredi. Ils affirment qu’ils n’ont reçu ni leurs salaires de novembre ni leur boni de fin d’année. Selon le ministre Soodesh Callichurn, « un conflit entre deux directeurs est à la source du problème. Après la démission de l’administrateur de l’usine, le directeur a été convoqué au bureau afin de trouver une solution, car l’usine continue de fonctionner mais il n’y a personne pour la diriger ». Ainsi, le directeur de la compagnie Bedino Co Ltd a été convoqué au ministère du Travail ce jeudi. Atma Shanto, porte-parole des employés, souhaite que « le directeur de l’usine se présente comme convenu au ministère du Travail pour trouver une solution. »

Par ailleurs, les 425 employés de l’usine Texto Ltd ne sont pas tirés d’affaire. Certains parmi eux sont retournés au siège du ministère de Travail mercredi. Ils craignent toujours qu’ils ne soient pas payés le 22 décembre. « Il y a eu un accord pour que l’administrateur nous paie notre salaire, les arrérages de même que le 13e mois le 22 décembre. Mais il y a toujours cette peur, c’est la raison pour laquelle nous sommes venus ici », lâchent-ils.

C’est le vendredi 15 décembre que les 425 employés de l’usine Texto Ltd se sont retrouvés sur le pavé. À leur arrivée à l’usine à Vallée-des-Prêtres, ils se sont retrouvés face à une porte cadenassée avec une note laissée par la direction : « Factory closed until further notice. »

Le syndicaliste et les représentants de ces 756 ouvriers demandent au gouvernement d’agir contre ces compagnies. « Elles utilisent la même tactique chaque année. Le gouvernement doit prendre une décision, car c’est un drame humain. Auparavant, il y avait la State Investment Corporation qui injectait un fonds lorsqu’une compagnie se trouvait dans une difficulté financière. Aujourd’hui, cette institution n’existe plus. Ce n’est pas le salaire minimal qui a cet impact sur cette situation », affirme Atma Shanto.


Un ouvrier bangladais de l’Universal Fabrics/Kline Textiles gravement brûlé

Un ressortissant étranger a été admis à l’unité des grands brûlés de l’hôpital Victoria, Candos, dans la soirée du mardi 19 décembre. Cet ouvrier a été gravement brûlé sur son lieu de travail, dans la section Dyeing de l’usine. Ce cas a été dénoncé par le syndicaliste Atma Shanto au ministère du Travail. « Il y a un manque de sécurité dans cette usine et l’employeur doit réagir. On se souvient qu’un ouvrier a trouvé la mort sur le bateau Le Gryphon dans la rade de Port-Louis où des travaux étaient en cours. Le ministère du Travail doit effectuer une inspection », déplore-t-il.

  • defimoteur

     

 

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