À 28 ans, les préoccupations de Trisha Gukhool diffèrent de celles de ses contemporaines. Consultante de la problématique du genre, elle propose depuis l’année dernière ses services aux entreprises privées et à des organisations. Elle se prépare à collaborer avec le ministère de l’Égalité des genres pour mieux vulgariser le concept de la parité au travail.
Femme libre et libérée, elle est passionnée par tout ce qu’elle entreprend. Que ce soit ses études, ses engagements sociaux ou ses convictions féministes, Trisha Gukhool a toujours su ce qu’elle voulait faire dans la vie. Petite déjà, confie notre interlocutrice, elle a toujours eu l’âme d’une féministe. « Inconsciemment, je rejetais dans ma tête et mes actions cette pratique d’inégalité qui était imposée aux filles et aux jeunes femmes. J’aimais être une fille mais je détestais ce clivage qui existe encore entre la femme et l’homme. Certes, notre société est patriarcale, mais ce n’est pas une raison de perpétuer un dogme dépassé. Il faut évoluer avec son temps et changer les mentalités. »
Trisha Gukhool est née et a grandi à Rose-Hill, où elle vit toujours. La cadette de Sardhanan et de Jaya se souvient qu’enfant, bien qu’elle jouât à la poupée, elle participait aussi à beaucoup d’activités avec son frère aîné. « Cela ne veut pas dire que j’étais un garçon manqué, mais je comprenais mal pourquoi on donnait à une petite fille un zouzou menaz pour Noël et un jouet plus ‘viril’ à un garçon », lance-t-elle.
Elle se rappelle aussi des restrictions que lui imposait son père, maintenant enseignant à la retraite. « J’étais rebelle, je l’admets. Mais à l’époque et même maintenant, ma cause était et reste juste », se défend Trisha Gukhool. À l’école primaire de Notre Dame des Victoires et plus tard à La Tour Koenig SSS et au Lorette de Quatre-Bornes, l’enfant et l’adolescente qu’elle était se fait un nom.
« Je refusais de comprendre la raison derrière certaines injustices envers les jeunes filles. Je m’efforçais de trouver des explications et je me sentais incomprise. » Le Higher School Certificate en poche, Trisha met le cap sur la Grande-Bretagne, où elle intègre l’University College London et décroche un diplôme en Politics and East European Studies. Sa dissertation sera axée sur l’émancipation féminine pendant et après la période communiste.
Quatre ans plus tard, elle rentre au pays et fait un stage au ministère des Affaires étrangères. « J’ai alors constaté que les choses n’avaient pas vraiment évolué. Le statut de la femme n’a pas changé. Deux ans plus tard, quand je retourne en Grande-Bretagne pour ma maîtrise, c’est tout naturellement que je choisis le développement du genre et la globalisation. »
C’est à la London School of Economics and Political Science qu’elle se spécialise. À Londres, elle s’expose au marché du travail et décroche un poste dans le bureau d’un député issu de la Democratic Union Party. Depuis son retour en mai 2015, elle ne cesse de réfléchir à la manière dont elle peut aider à améliorer le quotidien des femmes. Trisha Gukhool espère faire avancer son projet avec le soutien des autorités. « Je pense intervenir au niveau des adolescentes dont la plupart se sentent perdues durant cette période de leur vie. Il faut des structures appropriées pour travailler en ce sens », conclut-elle.
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