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Trinity, jeune fille courageuse : à 14 ans, elle sacrifie ses études pour se consacrer à sa mère malade

280518_nooreza.jpg Nooreza sait qu’elle peut toujours compter sur sa fille.

Elle n’est pas maman, mais son amour pour les siens est très grand. À 14 ans, Trinity a été contrainte de tout abandonner. Collège, rêves, projets, amies, vie de petite fille, univers d’adolescente, pour se transformer en maîtresse de maison. Voici la merveilleuse histoire de cette petite « maman » pas comme les autres.

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Quatre ans se sont déjà écoulés depuis que Trinity a été confrontée à un grand dilemme. Allait-elle poursuivre ses études ou devoir rester à la maison pour s’occuper de sa mère malade et de ses petites sœurs? La jeune fille de 14 ans a choisi la deuxième voie. Ce choix l’a poussée à abandonner l’école. Aujourd’hui, elle se débrouille plutôt bien. La cuisine, le repassage, le nettoyage, le ménage ne lui font pas peur. 

En revanche, plus les jours passent, plus la santé de sa mère, Nooreza, se détériore. Cette dernière a été durant longtemps victime de violence conjugale. Outre les insultes affligeantes et démoralisantes de son hargneux époux, elle est aussi rouée de coups par ce dernier. D’ailleurs, rien qu’en entendant le nom de son ex-mari la fait trembler comme une feuille, comme si l’on remuait le couteau dans la plaie. Elle ne s’en remet plus. Elle refuse de se battre. Elle sombre de plus en plus dans la dépression. 

Nooreza et ses trois filles à l’occasion de son anniversaire.

Le plus triste c’est que Nooreza a perdu la parole. Elle s’exprime à travers des signes. « Elle n’est pas née muette. Elle s’exprimait correctement auparavant. Ça a été le grand choc pour nous quand elle a arrêté de parler. Elle s’enferme seule régulièrement et a des tendances suicidaires ». C’est ainsi que Trinity s’est vue contrainte de mener la baraque. 

Dès l’aube, la jeune fille est debout sur ses pieds. Elle commence déjà à vaquer à ses tâches quotidiennes. Avant de s’occuper de sa mère, elle se consacre d’abord à ses petites sœurs, car elles doivent se rendre à l’école. Outre le travail physique et manuel, Trinity se dédie aussi à rehausser le moral de sa mère à chaque fois que cette dernière se laisse aller. 

Idem quand elle refuse d’aller à ses rendez-vous ou encore de prendre ses médicaments. Trinity explique que sa mère se comporte parfois comme une enfant. « Elle pleure. Elle crie. Elle fait des caprices. Ce n’est pas facile tous les jours ». Malgré cela, Trinity s’accroche. « Je ne peux pas céder. Mes sœurs ont besoin de moi.  Quand je me sens mal, je me retire dans un coin car je ne veux pas qu’elles me voient en larmes. »

Elle rêve d’être Chef PâtissiÈre 

Incapable de supporter la violence de son mari, Nooreza et sa fille ont pris la décision de chercher de l’aide auprès d’un centre. Cela fait déjà sept mois. Peu à peu Nooreza, commence à se sentir mieux. Pour la première fois, Trinity peut envisager des cours. « J’ai toujours souhaité reprendre le chemin de l’école. Mais je ne pouvais pas le dire haut et fort. Je ne voulais pas que ma mère se sente responsable. C’est un choix que j’ai fait et que j’assume ». 

Olivier Cookery School accueille la jeune fille. Elle y apprend la cuisine et travaille comme stagiaire dans un café. Les compliments pleuvent. Trinity est une fille sérieuse. Elle ne rate pas ses cours et se donne à fond dans le travail. Parallèlement, elle s’occupe de sa mère et de ses deux sœurs. De plus, c’est elle qui assiste aux réunions des parents à l’école ou qui assure les démarches administratives. 

Cela fait deux semaines déjà depuis que le cours et le stage ont pris fin. Trinity a pu obtenir un certificat qu’elle garde précieusement.  Sa maman est toute fière d’elle. Maintenant, elle souhaite aller encore plus loin.

« J’aime bien la cuisine surtout la pâtisserie. Je souhaiterais me perfectionner dans ce domaine et devenir chef pâtissière. En attendant, je suis prête à accepter d’autres emplois. Car cela fait longtemps que nous habitons dans un centre. Nous voulons maintenant avoir la possibilité de trouver un logement permanent. Avant tout, il faut avoir les moyens financiers. C’est pour cela que je dois trouver du travail le plus vite possible. »

De son côté, même si elle ne peut pas parler, Nooreza sait se faire comprendre et se montrer très affectueuse avec ses enfants. Elle encourage Trinity à réaliser ses rêves et ne cesse de la remercier d’avoir consacré toutes ces années à s’occuper d’elle. 

À la recherche d’un orthophoniste pour sa mère

Aujourd’hui encore, Trinity se bat pour sa mère. Son vœu le plus cher est que cette dernière retrouve la parole. « Le fait de ne pas pouvoir s’exprimer, la rend nerveuse et la fait se sentir encore plus mal. Je pense que si elle arrivait à parler, elle se sentirait bien mieux. On a aussi envie d’entendre sa voix. On voudrait tellement qu’elle puisse nous appeler par notre prénom. Ma petite sœur n’a aucun souvenir mais moi je me rappelle encore de ces beaux moments mère-fille où on se racontait tout plein de choses ». 

Cela fait des années que Trinity essaie de trouver un spécialiste qui pourrait venir en aide à sa mère. « Malheureusement, on m’a expliqué qu’elle devrait faire plusieurs thérapies et que cela coûterait très cher. Pour le moment, nous n’avons comme revenus que la pension de ma mère et ce n’est pas possible de lui payer tout ça. Nous aurions aimé avoir un spécialiste qui puisse établir un diagnostic et nous dire si elle pourra retrouver la parole ». Cette jeune fille espère que quelqu’un entendra son appel et lui viendra en aide. 

 

 

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