Longue est la route qui mène à Port-Louis. Chaque matin, les automobilistes doivent s’armer de patience et d’un mental d’acier pour se rendre à la capitale. Idem pour en sortir. Et la situation a empiré depuis que tout le pays est en chantier avec les travaux routiers en cours et des déviations à tout-va. Pleins phares sur ce chemin de croix.
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Ça klaxonne, ça se crie dessus, les jurons fusent de part et d’autre, l’attente est longue… Alors que certains attendent patiemment dans la file, d’autres truandent en passant de voie en voie pour avancer plus vite que les autres et faisant fi des « to tro prese **#+n ? » que leur lancent d’autres automobilistes… Bienvenue dans l’enfer des embouteillages.
Cette balade des gens… malheureux a empiré depuis que les routes sont en chantier et que des déviations ont surgi un peu partout. Les automobilistes mettent plus de temps à rallier Port-Louis. Le constat est le même le matin et l’après-midi. Certains, visiblement en retard, tentent de ruser en improvisant des troisièmes, voire des quatrièmes voies : en fait, ils roulent carrément sur l’herbe du bas-côté de la route, oubliant parfois d’utiliser leurs clignotants. Cette scène se joue pourtant à des kilomètres de la capitale soit entre Highlands et Phœnix ou encore dans le Nord entre Calebasses et Terre-Rouge.
Il suffit qu’il y ait un véhicule en panne, un accrochage ou un carambolage pour que les minutes d’attente se transforment en heures. Pas plus tard que le jeudi 13 septembre, une voiture est tombée en panne à Bagatelle. Ceux qui devaient se rendre à Port-Louis sont arrivés à destination avec 35 minutes de retard. Les mardis et les vendredis, l’attente semble plus longue entre les ronds-points. Ne songez surtout pas à klaxonner parce que vous n’en pouvez plus. Vous risqueriez d’en payer le prix fort. Certains agents assurant le trafic pourraient mettre plus de temps à libérer une voie. La solution pour avoir la priorité sur les autres : avoir une berline accompagnée de motards aux gyrophares perpétuellement allumés. Un privilège qui n’est hélas pas donné à tous.
En s’approchant un peu plus de Port-Louis, la file ralentit peu à peu. L’autopont de la gare Victoria est en chantier. Les véhicules s’entassent au rond-point de Caudan, à la Place d’Armes, à l’Immigration et à Roche-Bois. Les ventilateurs des véhicules se déclenchent, leurs moteurs étant en surchauffe. Il faut dire que c’est également le cas des cerveaux des automobilistes. Ceux qui ont la chance d’avoir l’air conditionné remercient cent fois les cieux. Il s’agit alors davantage d’une nécessité que d’un luxe, histoire de ne pas arriver au bureau en nage.
Il y a aussi l’aspect coût du carburant. La multitude de ralentissements fait perdre de l’argent aux automobilistes. « Entre Sorèze et Port-Louis, je dois utiliser uniquement la première, la seconde et parfois la troisième (levier de vitesse) », confie Veer, 30 ans, employé d’une chaîne de distribution à Port-Louis.
Sheik, qui emprunte la M1 tous les jours, doit, quant à lui, arriver à la rue Pope Hennessy à 9 heures. Pour ne pas être pris dans les embouteillages monstres, ce fonctionnaire de 29 ans doit quitter sa maison 30 minutes plus tôt. Ce qui chamboule tout son planning. « Je dois déposer mon enfant chez la nounou. Mon épouse doit se réveiller plus tôt pour tout mettre en place », explique-t-il. Il doit ensuite traverser sept ronds-points entre Nouvelle-France et Port-Louis pour arriver sur son lieu de travail.
Depuis le début des travaux, les temps d’arrêt sont étendus de 10 à 15 minutes. Certaines zones qui étaient autrefois épargnées par les bouchons sont aujourd’hui largement embouteillées. Exemple : entre le rond-point de Wooton et celui de Camp-Fouquereaux ou encore entre Bagatelle et Sorèze. Les lieux où la circulation est la plus pénible sont les suivants : la zone située entre le rond-point de Highlands et celui de Pont-Fer ainsi que l’autoroute entre Camp-Chapelon et Caudan. Il faut parfois compter 40 minutes pour rallier Camp-Chapelon aux rues intérieures de Port-Louis (Pope Hennessy, Labourdonnais, William Newton et Champ de Mars, entre autres).
La gestion du trafic pour seule solution
À la Traffic Branch de la police, on explique qu’un nouveau système de gestion du trafic a été introduit depuis le début des chantiers. Davantage de policiers sont affectés aux intersections et aux ronds-points pour réguler le flux de véhicules. Une source au ministère des Infrastructures publiques rappelle qu’il faudra prendre son mal en patience. Elle souligne que le ministère travaille avec la police et la Traffic Management and Road Safety Unit pour trouver des formules adéquates afin de limiter les conséquences des chantiers sur le trafic routier.
Déviations à partir de ce samedi
Les travaux débutent sur l’autoroute (voir infographie) et dans la région entre Port-Louis et Beau-Bassin/Rose-Hill. Sans compter une série de déviations qui sera introduite à partir du samedi 15 septembre. Cela devrait affecter le trafic pendant dix semaines.
Depuis un mois déjà, ceux qui utilisent l’autoroute M1 (Plaisance à Port-Louis) endurent des embouteillages monstres. Des travaux routiers sont en cours entre La Vigie et Port-Louis et d’autres chantiers s’ajouteront à la liste déjà longue. Une fermeture temporaire de la voie de sortie à la gare de Victoria est prévue à partir du samedi 15 septembre. Selon le ministère des Infrastructures publiques, cette démarche est due à la construction d’une troisième voie sur l’autoroute. Les autobus desservant 12 lignes devront sortir de Port-Louis par les rues Jemmapes, Lord Kitchener, Souillac, La Butte, Brabant (guidés par des panneaux). Les lignes concernées sont les suivantes :
- Route Rose-Hill via Saint-Patrick
- Route 1B Rose-Hill via Vandermeersch
- Route 12 Pellegrin
- Route 12A Pellegrin via Petit Paquet
- Route 93 Camp-Thorel
- Route 93A L’Espérance
- Route 103 Jonction Réservoir La Nicolière / Eau-Bouillie via Nouvelle-Découverte
- Route 103A La Laura
- Route 113 Petite-Cabane
- Route 113A Bel-Air
- Route 135 Vuillemin
- Route 141 Bord-Cascade
L’autoroute M1 en chantier
Les projets routiers sur la M1 occasionnent depuis un peu plus d’un mois de gros embouteillages. Ces travaux font partie d’un programme de décongestion routière couplés à ceux du Metro Express. Les usagers de la route M1 devront prendre leur mal en patience car les chantiers risquent de durer encore un an ou deux. Le coût total des travaux majeurs sur la M1 dépasse les Rs 6 milliards.
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